Hergé, L'oreille cassée, oral EAF

 

ORAUX EAF

 

 

Texte à présenter à l'oral EAF

 

Texte l oreille cassee (346.95 Ko)

 

Les aventures de Tintin, Hergé  commentaire et oral EAF

L'oreille cassée

P. 57 1937. 1943 pour l'édition couleur.

 

Du Fétiche à l'objet de consommation


Vocabulaire :

A définir dans la terminologie de la BD =

Planche

Art séquentiel

Caniveaux

Les traits de mouvement

Qu'est-ce qu'une ligne claire ?

Réponses

Planche = bandes composées de cases ou vignettes qui forment une unité : mise en espace des images et du texte, couleurs, images, traits.

L'auteur guide l'oeil du lecteur sur la page.

Art séquentiel = L'action avance grâce à la succession de vignettes.

Le lecteur comble le vide des caniveaux

Caniveaux = Espaces blancs entre les vignettes

Les traits de mouvement =

signes propres à la BD + bulles + récit

La ligne claire est une esthétique propre à Hergé et à la BD belge. Le trait est propre et la couleur très nette (pas de stries )

 

En quoi peut-on parler de réalisme de la BD ?

Réalisme de la BD

L'Oreille cassée s'inspire de la guerre du Chaco qui a opposé la Bolivie et le Paraguay de 1932 à 1935. C'est ainsi que le grand Chaco devient le grand Chapo et que certains personnages sont physiquement très ressemblants à leurs modèles, parmi lesquels Bazil Zaharoff pour Bazil Bazaroff. On peut aussi constater le changement de l'entreprise d'armements Vickers en Vicking.

Proposez une définition de la BD

La BD est une forme d'expression artistique souvent désignée comme le neuvième art. Elle utilise une juxtaposition de dessins ou autres types d'images fixes mais pas uniquement photographiques. Les dessins sont articulés en séquences narratives et accompagnés de textes comme des dialogues, des onomatopées, des narrations. C'est un art séquentiel.
 

ORAUX EAF

 

Hergé, biographie

 

Hergé de son vrai nom, Georges Remi est né en 1907 et mort en 1983 d'une longue maladie. C'était un auteur en bande dessinée belge francophone.

Hergé est un pseudonyme qui est une déclinaison de ses initiales inversées, R. G

Ses premiers dessins paraissent dans « Jamais assez », la revue scoute de l'établissement scolaire puis dans « Le Boy-Scout belge ».

Dès 1924, Georges Remi signe désormais ses illustrations sous le nom de Hergé - RG, ses initiales. Il travaille dans le journal « le vingtième siècle comme employé puis comme rédacteur en chef.

Tintin apparaît dès 1929, personnage international accompagné de son chien fidèle Milou : Hergé écrira 24 albums sur les aventures de Tintin qui ont connu un grand succès. Il devient très populaire grâce à Tintin.

Hergé reçoit en 1973 le Grand Prix Saint-Michel et en 1977 la médaille de

vermeil de la Ville d'Angoulême.


 

Questionnaire

  • Quelles sont les dates d'Hergé ?
  • Quel est le vrai nom d'Hergé ?
  • Est-ce un pseudonyme ?
  • A quoi corresponde le pseudonyme « Hergé » ?
  • De quelle origine est-il ?
  • Quand et dans quelles revues apparaissent ses premiers dessins ?
  • A partir de quelle date, Georges Remi signe t'-il ses illustrations ?
  • Sous quel nom ?
  • Dans quel journal travaille t'-il ?
  • A partir de quelle date Tintin apparaît-il ?
  • Avec quel personnage bien connu Tintin est-il toujours représenté ?
  • Combien d'albums sur Tintin Hergé a t'-il écrit ?
  • Les albums sont-ils devenus populaires ?
  • Quels prix à t'-il reçu ?

 

 

Plan et analyse de la page de la BD, L'Oreille cassée

 

Analyse de l oreille casseeAnalyse de l oreille cassee (246.49 Ko)

 

Commentaire de l'oreille cassée

P 57 de l'édition couleur

 

Introduction :

Nous allons étudier un extrait de l'oreille cassée d'Hergé, situé à la page 57 de l'édition couleur.

RG sont les initiales de Georges Remi dit Hergé. (1907 – 1983)

Il est dessinateur, scénariste de bandes dessinées et auteur des aventures de Tintin.

Tintin est un personnage qui a les qualités du héros. Personnage auquel le lecteur peut s'identifier, il est le héros des BD d'Hergé.

Le philosophe Clément Rosset dans Post-scriptum au Réel et son double, utilise l'exemple du fétiche disparu de la BD d'Hergé, L'oreille cassée. Il veut démontrer que le réel n'est que le réel et que le double le neutralise On retrouve cette question du double chez Hergé dans L'oreille cassée.

Questionnaire sur l'introduction :

  • Quel est le nom d'Hergé? Ses initiales? 
  • Qui est Tintin?
  • Peut-on parler de la question du double dans la BD d'Hergé?
  • Quel philosophe reprend cette question du double dans son oeuvre?
  • Comment le réel est-il perçu? Quelle place le double a t'-il dans Post-scriptum au Réel et son double de Clément Rosset? 

 

Problématique :

En quoi dans ce passage, le fétiche est-il l'objet d'une désacralisation et passe t'-il d'un objet culte à un objet de consommation?

Annonce du plan :

Tout d’abord nous allons monter en quoi ce passage est une révélation étonnante, ensuite nous expliquerons pourquoi le fétiche est désacralisé et enfin pourquoi ce dernier est vu comme un artefact.

Développement

I-Révélation:

Tintin trouve enfin le fétiche avec l’oreille cassée mais dans ce passage il trouve plus d’un fétiche à l’oreille cassée, il ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux.

1- Etonnement et surprise:

- La bande dessinée utilise des signes, des dessins pour signifier et évoquer les bruits, sons divers ou encore les émotions des personnages comme l'étonnement et la surprise.

Tintin sursaute 2 fois à la vue des fétiches dans la vignette 4 et la dernière vignette : on peut voir son chapeau sursauter ainsi que de nombreuses manifestations de surprises à travers les signes typographiques divers qui se traduisent dans les vignettes par les traits de mouvements, les points d'exclamation, des étoiles, points d'interrogation, une transpiration du personnage évoquée à travers les gouttes d'eau. La surprise semble gagner Milou et le lecteur le perçoit grâce à ses yeux grands ouverts et interrogateurs, des traits d'exclamation qui renforcent encore l'étonnement grandissant entre la vignette 4 et la dernière.

L'étonnement chez Tintin fait place à la stupéfaction dans la dernière vignette : les étoiles ont remplacé les points d'interrogation et d'exclamation

- On a donc des signes propre a la BD appelés des idéogrammes comme les gouttes, les étoiles.

- les actions s’enchaînent, il y a de plus en plus de fétiches. Il y a un enchaînement des actions selon les révélations successives .

  • Questionnaire :
  • Comment la BD traduit-elle l'étonnement et la surprise? 
  • Montrez la progression de l'étonnement entre la vignette 4 et la dernière
  • Quels sont les moyens utilisés par Hergé? 
  • Y a t'-il encore des points d'interrogation et d'exclamation.
  • Pourquoi selon vous? Est-ce une volonté de la part du dessinateur de traduire l'aspect hyperbolique, grandissant de la surprise en stupéfaction
  • Définir le fétiche
  • Le fétiche : nom masculin (portugais feitiço, sortilège, du latin facticius, non naturel)

  • Objet culturel auquel sont attribuées des propriétés surnaturelles bénéfiques pour son possesseur.
  • Animal qui est censé porter bonheur à celui qui le possède.
  • S’emploie en apposition pour désigner un objet quelconque auquel on attache ce pouvoir : Un numéro fétiche.

 

2- Dans un labyrinthe:

Tintin part à la recherche du fétiche sa quête s'ouvre sur l'achat de l'objet mais se poursuit dans un véritable labyrinthe.

- Tintin ouvre plusieurs portes (5 portes: vignettes 1, 6, 9, 10 et 11) il passe par plusieurs couloirs et chemins. Il y a une évolution du décor, des indicateurs, lieux comme l'adresse de Balthazar.

- On voit le vendeur d’apothicaire lui donner une adresse exacte pour trouver les copies de fétiches.

- Fausse résolution = vignettes 2 et 3. On a le fétiche mais pas la clef de l'énigme. Contretemps, faux rythme. Obscurité alors que tout devrait s'éclaircir. L'enquête de Tintin est tel un labyrinthe, un cheminement. On peut parler de cheminement car il y a cadrages et travellings.

 

  • Questionnaire
  • Comment justifiez-vous le sous-titre du commentaire "le labyrinthe"? 
  • Comment l'idée de labyrinthe est-elle évoquée? A quelles vignettes? 
  • Le décor vous semble t'-il évoluer avec les actions ?
  • La présence de l'apothicaire est-elle selon vous indispensable dans cette page de la BD? Pourquoi? Expliquez. 
  • Expliquez l'idée dominante de "fausse résolution". 
  • Le fétiche et l'enigme : quel rapport entretiennent-ils? Peut-on parler d'une dialectique du visible et de l'invisible? Cela vous paraît-il juste? Expliquez pourquoi. 

 

 

3- Quête inquiète:

- On peut voir qu’il y a toujours des petites gouttes d’eau a côté de Tintin, ceci symbolise le stress, la précipitation et la pression qu’il a à trouver le fétiche original. La quête se traduit par la vitesse, la précipitation dans la durée.

- On assiste à un vertige, tintin perd ses repères, il ne sait plus faire la différence entre le vrai et le faux, le lecteur est aussi surpris que tintin en voyant les 40 fétiches de la dernière vignette.

- Où est l'original? Tintin ne trouve que des copies. Il ne découvre pas la vérité. Découverte? Restitution de l'énigme. On est dans l'irrésolution : mouvement et immobilité, répétitions, redondance, le récit avance t'-il ? On a l'impression d'un vertige : il y a des pertes de repères vrai-faux, le lecteur est surpris en fin d'album.

 

  • Questionnaire :
  • Comment se traduit la quête de Tintin?
  • Tintin finit-il par perdre ses repères? 
  • Visible/Invisible : la question du fétiche peut-elle se reformuler sous la forme d'une autre dialectique : le vrai et le faux, l'être et le paraître? 
  • Le lecteur partage t'-il le sentiment de vertige de Tintin? 
  • Les faux fétiches apparaissent, le vrai fétiche disparait derrière les faux.  La quête de Tintin a t'-elle une résonnance philosophique? Finalement, cherche t'-il la vérité à travers l'original, le fétiche original? 
  • Quelles sont les caractéristiques d'un fétiche original? En quoi peut-on en parler comme de l'objet véritable? Vrai? 

 

 

II- Désacralisation :

les copies du fétiche se multiplient dans ce passage, on peut dire qu’il perd de sa valeur il est désacralisé.

  • Rappel : A définir
  • Sacralisation
  • Désacralisation
  • La désacralisation consiste à retirer le caractère sacré à un objet.
  • La sacralisation au contraire est le fait de donner un caractère sacré. 

 

1- Bric-à-brac :

- avec le rassemblement de tous ces différents objets le vrai fétiche disparaît ; surtout dans la multitude de fétiches de la dernière vignette et aussi chez le vendeur d’apothicaire.

- Il y a des objets signes tel que le vase dans la 4éme vignette qui nous rappelle le lotus bleu, le tome précèdent des aventures de tintin qui avait été inspiré d’un ami chinois d' Hergé. Il y a aussi un scaphandre, qui va être retrouvé dans un futur tome de la série.

- la vitrine dans la 4ème vignette représente bien la situation chaotique dans laquelle tintin se trouve puisqu’elle est pleine d’objets provenant de différents endroits du monde et époques.

  • Questionnaire :
  • De quoi le bric à brac est-il composé?
  • Quel effet cela a t'-il sur le lecteur? Sur Tintin? 
  • Dans quelle vignette de la page l'aspect chaotique est-il le plus et le mieux représenté?
  • Comment Hergé restitue t'-il parfaitement la diversité, l'ecclectisme et la richesse et variété géographique? 

 

2- Prolifération :

- Le nombre de fétiches double triple se multiplie pour atteindre les 40 fétiches dans la dernière vignette

- avec la présence de tous ces fétiches on ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux, ainsi le fétiche perd de son unicité, soit son aura ce qui signifie son authenticité et valeur religieuse.

- Malgré l’existence de tous ces fétiches, l’original reste absent et l’énigme reste irrésolue.

  • Questionnaire :
  • Combien y a t'-il de fétiches dans la dernière vignette?
  • Quel effet cela a t'-il du point de vue de la valeur du fétiche? 

 

3- Médiation sur le réel :

- On peut dire que cette scène est réaliste grâce à la ligne temporelle claire, il y a peu d’ellipses et de caniveaux, même si on en trouve deux, une entre la 1ère et la 2ème vignette et une autre entre la 7ème et 8ème vignette.

- Le vendeur d’apothicaire est représenté comme un cliché d’une part par ses vêtements et son accent quand il parle à Tintin.

-Tintin parle tout seul, c’est un monologue, le lecteur connaît malgré tout ses pensées. On le voit tout au long de la BD s'adresser à son chien comme à une personne «nous y sommes », dit-il dans l'avant dernière vignette.

  • Questionnaire
  • Comment l'aspect réaliste de cette scène est-il rendu? 
  • Définir les termes d'ellipse et de ligne temporelle
  • Quel cliché du vendeur d'apothicaire est mis en avant dans cette page de la BD?
  • Relevez les vignettes qui montrent que nous avons un monologue

 

III- artefact ?

La valeur du fétiche change en fonction du temps et sur cette planche il passe d’un objet de culte, à un objet d’art, à un objet de consommation.

  • Vocabulaire :
  • Artefact = qui a subi une transformation
  • Rechercher la définition
  • Un objet de culte
  • Un objet d'art
  • Un objet de consommation

 

1- Un objet culte :

- Le fétiche a un pouvoir de présence et d’absence, il est à la fois visible et invisible, on ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux : le seul moyen d'y parvenir, est de l’ouvrir pour trouver le diamant qui y est caché.

- Le fétiche est partout et nul part en même temps, on trouve toutes ses copies mais pas le véritable fétiche.

- Le fétiche a aussi le pouvoir de faire vivre une expérience métaphysique et bouleversante à Tintin qui cherche partout mais en vain « Dire que j’ai fait des milliers de kilomètres pour trouver cet objet ! »

  • Questionnaire :
  • De quelle expérience métaphysique s'agit-il? 
  • Donnez la définition d'un objet culte

 

2- Un objet d’art :

Le fétiche est à vendre chez le vendeur d’apothicaire, c’est -à -dire, qu’il a la même valeur que le tableau, le vase, les bustes, les meubles … etc. Le marchand fait figure de caricature.

- le fétiche a une valeur d’exposition puisqu’il est dans une vitrine dans la 4ème vignette comme s’il était exposé dans un musée pour que les gens l’admirent.

- On peut dire que l’on est dans l’atelier d’Hergé (dernière vignette) car on fabrique le fétiche à l’oreille cassée comme si Hergé lui même le fabriquait. Il ne donne pas la réponse aux lecteurs, l'énigme domine comme s 'il était en train de la résoudre : c’est de la métatextualité.

  • Questionnaire :
  • A quoi la notion de valeur est-elle associée?
  • Quelle est la valeur du fétiche reproduit?
  • Quelle serait la valeur du fétiche original?
  • En quoi  peut-on parler de métatextualité? 
  • Donnez la définition d'un objet d'art

 

3- Un objet de consommation :

- On donne au fétiche un prix comme si c’était une marchandise « 200 fr ! ... c’est pour rien ! … » Vignette 4, on peut lire « 17.50 la paire » et son prix diminue au fur-et-à-mesure que l’on avance dans la planche ; le fétiche est dévalué.

- Le fétiche est standardisé, il est produit comme n’importe quel objet de consommation, en masse dans un atelier par des ouvriers qui ont chacun une tache à réaliser à la chaîne ; on en voit un qui est chargé de casser les oreilles des fétiches.

- ainsi le fétiche perd de sa valeur.

  • Questionnaire :
  • Donnez la définition d'un objet de consommation
  • Le fétiche est devenu objet de consommation : quelles sont ses caractéristiques?
  • Peut-on parler de désacralisation? 
  • Le fétiche est-il un artefact? 

 

Conclusion:

Ainsi nous avons montré en quoi ce passage est une révélation étonnante, pourquoi le fétiche est désacralisé, enfin pourquoi il est perçu comme un artefact.

Dans ce passage, le fétiche est l'objet d'une désacralisation et passe d'un objet culte à un objet de consommation. « On dirait que le fétiche - l’original- n’existe qu’à la condition de ne pas être vu » - Clément Rosset.

  • Questionnaire :
  • Quelle question pourrait résumer cet album d'Hergé?
  • La question est la suivante : Pourquoi chercher le vrai, quand on peut le reproduire ?

 

 

Texte complémentaire

 

Clément Rosset, post-scriptum au réel et son double

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Clément Rosset, Post-scriptum au Réel et son double, 1976

 

Texte complémentaire

 

« Dire d’une chose qu’elle serait identique à elle-même, c’est ne rien dire du tout », Clément Rosset, Le démon de la tautologie.

Le réel est sans double. Le réel est réel. « A est A ». Définition tautologique du réel

Le réel est sans double

Le réel est ce qu'il est et rien d'autre. Lorsqu'on affuble un double au réel, on neutralise le réel, on se réfugie dans l'illusion du réel. Le réel est ici et seulement ici. Il est celui du monde sensible. Il ne supporte pas la réplique. (Contre Platon qui est idéaliste, Rosset est réaliste).

Le réel est tout ce que l’on a. Le réel se suffit à lui-même.

Quel est donc le problème ?

Utilisant l’exemple du fétiche indien disparu dans la bande-dessinée de Hergé L’Oreille cassée, Clément Rosset nous démontre qu’il y a le réel et sa copie qui n’a rien à voir avec le réel.

« L’essentiel de l’histoire consiste en la disparition d’un original et son remplacement par une prolifération accélérée de contrefaçons et de doubles. D’abord une contrefaçon, puis une autre ; ensuite un double, puis deux doubles ; enfin, une infinité de doubles. L’original, quant à lui, a disparu ; mais, dans le même temps, pullulent les faux : on dirait qu’il a suffi que la série soit amputée de son terme initial pour se trouver dotée d’un pouvoir inépuisable de reproduction. L’intrigue trouve ainsi son principal ressort dans cette sorte de lien nécessaire qui semble relier la disparition de l’original à la prolifération des doubles. Comme si l’absence de modèle avait pour contre-partie le pullulement de copies. Et comme si on ne pouvait bien copier que ce qui n’existe plus, – que ce qui n’existe pas. »

Le réel est réel. Ce principe d’identité semble ainsi enfermer la définition du réel dans une irréversible tautologie.

  • Questionnaire sur le texte de Rosset
  • Quelle définition Rosset propose t'-il du réel?
  • Le réel a t'-il à voir avec l'original?
  • Expliquez
  • Comparez avec la conception d'Hergé dans l'Oreille cassée

 

 

 

Dépassement de la BD et du texte complémentaire

Intertextualité

Les questions philosophiques d'Hergé

Donnez un exemple au choix parmi les BD d'Hergé qui montre que le dessinateur est préoccupé par la question du double

le problème du double a préoccupé Hergé =Dupond et Dupont en témoignent. Problème d'identité des personnages et problèmes quant à leur rapport au monde. Lequel des deux est l'original ? La célèbre formule des Dupond et Dupont «je dirais même plus... » montre qu'on ne peut échapper au réel quand on tente de décrire un objet mais que celui-ci est souvent confronté à la question du double. On ne peut en fait pas échapper à la tautologie. Le réel est le réel et on n'en peut rien dire d'autre.

Une mise en abyme du réel:

Montrez la complexité de l'intrigue dans les détails en soulignant l'évolution de l'objet culte à sa consommation. Comment l'irrésolution évolue t'-elle avec les cheminements du fétiche désacralisé ?

On voit la prolifération des fétiches dans l'album d'Hergé, prolifération des doubles dans l'Oreille cassée. Tintin se lance à la recherche de l'original du fétiche mais les doubles sont toujours plus nombreux. Cela rend l'intrigue très complexe. Le lecteur tout comme Tintin restent dans l'irrésolution.

D'où vient le fétiche original ?

D'Amazonie

Où est-il exposé ?

Au musée ethnographique, il a une oreille cassée.

Qui le vole ?

Tortilla car il contient un diamant

Que fait-il ensuite ?

Il le fait refaire en double par un sculpteur, Balthazar

Que se passe t'-il ensuite ?

Tortilla assassine Balthazar et replace la copie au musée, elle est identique mais n'a pas l'oreille cassée. L'exemplaire de Tortilla est donc faux.

Qui possède l'original, le vrai ?

Le frère de Balthazar qui s'appelle également Balthazar. Lui même reproduit la statuette à une échelle industrielle mais cette fois avec l'oreille cassée.

Dans quel but ?

La commercialiser.

 

Rosset et Hergé : une philosophie du réel

Quel passage de la BD d'Hergé, l'Oreille cassée nous prouve que concernant la vision du réel, Hergé rejoint celle de Rosset ?

On le voit dans conclusion ironique de l'album, juste au moment où Tintin s'empare du fétiche original et qu'il se casse.

Moralité de la BD :

L'original n'existe pas car s'il existait, il serait insaisissable. C'est le point de vue d'Hergé et de Rosset. Il y a donc une philosophie du réel dans la BD d'Hergé qui fait écho à celle de Rosset dans son ouvrage, le Réel et son double.

 

Définir et problématiser

Ces objets qui nous envahissent : des objets cultes au culte des objets

 

DEFINITION DES MOTS CLES

- Objet :

étymologie : Empruntée au latin scolastique objectum proprement «ce qui est placé devant» (participe passé substantif neutre de obicere «placer devant») d'où «ce qui possède une existence en soi, indépendante de la

connaissance ou de l'idée que des êtres pensants en peuvent avoir», s'oppose à

sujet* surtout en grammaire et en philosophie, bien que dans la langue courante la distinction ne soit pas toujours observée.

1) L’objet s’oppose au sujet, il est la chose matérielle, il n’y a pas de connaissances, il n’est pas pensant..

Or, il se définit tout de même par rapport au sujet ; il existe par le sujet, il est créé par l’homme

La matérialité de l’objet nous suggère aussi bien l’indispensable que l’inutile, cela nous renvoie à la société de consommation

2) «désigne le complément ou régime direct»

compléments d'objet

 

Ces objets qui nous envahissent : dans cette formulation, c’est l’objet qui est devenu sujet donc c'est l'idée d'aliénation qui domine. L'homme, le sujet est agi par les objets.

 

- Culte, nom masculin :

Étymologie et Histoire : Latin « action de cultiver, de soigner »

 

-Hommage religieux rendu à Dieu, à quelque divinité, à un saint

vénération de caractère religieux accordée à un être, à un objet privilégié

-Ensemble des formes extérieures, des manifestations collectives par lesquelles l'homme honore Dieu et éventuellement, les saints

-Objets du culte. Objets destinés aux célébrations liturgiques.

  • objet culte : emploi récent, comme l’expression film culte, renvoie à la société de consommation des années 50 d’abord aux Etats-Unis puis en Europe.

  •  

comment la société de consommation a-t-elle créé l’illusion que l’objet fait exister le sujet au point de nous envahir ?

 

Ex d'objet culte, le smartphone

 

« […] la répétition, la multiplication et l’accumulation, toutes les trois ne font
qu’une seule et même procédure qui assure la victoire moderne du nombre.
L’usine l’a déjà vulgarisée et imposée : elle a permis de bannir le rare,
le singulier, l’original ; elle a favorisé la production, son ivresse
. »

François Dagonet
Éloge de l’objet. Pour une philosophie de la marchandise, J. Vrin, Paris 1989, page 215.

 

 

Duane Hanson, Caddie

 Culte des objets et uniformisation des modes de vie

Ces objets qu’on consomme

La société de consommation, avec son objet le plus utilisé, le plus fréquent, le plus couru, que tout un chacun a au moins tenu dans ses mains une fois dans sa vie dans notre société occidentale post-industrielle (le plus emblématique, à bien y réfléchir): le chariot de supermarché, qui est le terme exact car "caddie"( et même caddy) est une marque déposée, toujours protégée par le droit des marques

 

Hanson donne l'illusion de réalité lorsqu'il représente ses scènes de la vie quotidienne américaine. Supermarket Lady reflète son temps et la société américaine des années 1960. La révolution de la consommation de masse : le caddie remplace le panier, les produits sont fabriqués industriellement, l'embonpoint de la femme illustre l'opulence de cette société de consommation.

 

 

L’objet peut être investi d’une valeur affective qui le porte au-delà de sa simple matérialité.

* L’objet socioculturel

l’objet est un marqueur d’identité  et souligne l’appartenance à une classe sociale

Le marqueur de notre époque est l'incontournable téléphone portable

 

L’objet fétiche

Ces objets sont investis d’une valeur sacrée ou magique du fait qu’ils se présentent comme une forme de substitut de la personne et se trouvent ainsi comme humanisés.

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

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