Excipit, Thérèse Raquin,Zola, oral EAF
Oral EAF, Thérèse Raquin, les dernières pages, l'excipit , Zola
*** Séquence roman, un roman naturaliste
*** Séquence roman, un roman naturaliste
Lecture du texte
Thérèse Raquin, Zola
Support: «Avant de coucher Mme Raquin....les écrasant de regards lourds. «
Avant de coucher madame Raquin, ils avaient l’habitude de mettre en ordre la salle à manger, de préparer un verre d’eau sucrée pour la nuit, d’aller et de venir ainsi autour de la paralytique, jusqu’à ce que tout fût prêt. Lorsqu’ils furent remontés, ce soir-là, ils s’assirent un instant, les yeux vagues, les lèvres pâles. Au bout d’un silence : - Eh bien ! Nous ne nous couchons pas ? demanda Laurent qui semblait sortir en sursaut d’un rêve. - Si, si, nous nous couchons, répondit Thérèse en frissonnant, comme si elle avait eu grand froid. Elle se leva et prit la carafe. - Laisse, s’écria son mari d’une voix qu’il s’efforçait de rendre naturelle, je préparerai le verre d’eau sucrée... Occupe-toi de ta tante. Il enleva la carafe des mains de sa femme et remplit un verre d’eau. Puis, se tournant à demi, il y vida le petit flacon de grès, en y mettant un morceau de sucre. Pendant ce temps, Thérèse s’était accroupie devant le buffet ; elle avait pris le couteau de cuisine et cherchait à le glisser dans une des grandes poches qui pendaient à sa ceinture. À ce moment, cette sensation étrange qui prévient de l’approche d’un danger fit tourner la tête aux époux, d’un mouvement instinctif. Ils se regardèrent. Thérèse vit le flacon dans les mains de Laurent, et Laurent aperçut l’éclair blanc du couteau qui luisait entre les plis de la jupe de Thérèse. Ils s’examinèrent ainsi pendant quelques secondes, muets et froids, le mari près de la table, la femme pliée devant le buffet. Ils comprenaient. Chacun d’eux resta glacé en retrouvant sa propre pensée chez son complice. En lisant mutuellement leur secret dessein sur leur visage bouleversé, ils se firent pitié et horreur. Madame Raquin, sentant que le dénouement était proche, les regardait avec des yeux fixes et aigus. Et brusquement Thérèse et Laurent éclatèrent en sanglots. Une crise suprême les brisa, les jeta dans les bras l’un de l’autre, faibles comme des enfants. Il leur sembla que quelque chose de doux et d’attendri s’éveillait dans leur poitrine. Ils pleurèrent, sans parler, songeant à la vie de boue qu’ils avaient menée et qu’ils mèneraient encore, s’ils étaient assez lâches pour vivre. Alors, au souvenir du passé, ils se sentirent tellement las et écœurés d’eux-mêmes, qu’ils éprouvèrent un besoin immense de repos, de néant. Ils échangèrent un dernier regard, un regard de remerciement, en face du couteau et du verre de poison. Thérèse prit le verre, le vida à moitié et le tendit à Laurent qui l’acheva d’un trait. Ce fut un éclair. Ils tombèrent l’un sur l’autre, foudroyés, trouvant enfin une consolation dans la mort. La bouche de la jeune femme alla heurter, sur le cou de son mari, la cicatrice qu’avaient laissée les dents de Camille. Les cadavres restèrent toute la nuit sur le carreau de la salle à manger, tordus, vautrés, éclairés de lueurs jaunâtres par les clartés de la lampe que l’abat-jour jetait sur eux. Et, pendant près de douze heures, jusqu’au lendemain vers midi, madame Raquin, froide et muette, les contempla à ses pieds, ne pouvant se rassasier les yeux, les écrasant de regards lourds.
commentaire :
Émile Zola, écrivain français né le 2 avril 1840 à Paris, et considéré comme le chef de fil du naturalisme a joué un grand rôle dans la révision du procès d'Alfred Dreyfus. Fils d'un ingénieur italien naturalisé et d'une mère originaire de Bourgogne. La famille s'installe à Aix-en-Provence et connaît, à la mort du père, de graves difficultés financières, Émile Zola échoue à deux reprise au baccalauréat. Ne voulant plus être à la charge de sa mère, il abandonne ses études et cherche du travail. Il entre alors à la librairie Hachette comme commis. Vite remarqué, il écrit son premier ouvrage et collabore aux rubriques littéraires de plusieurs journaux. Décidé à vivre de sa plume, il quitte la librairie Hachette. Un an plus tard, soit en 1868, son premier succès vint avec Thérèse Raquin, qui annonce, sans en faire partie, le cycle des Rougon-Macquart, tant par les sujets abordés (l’hérédité, la folie) que par les critiques qu’il suscite. Nous allons donc étudier l’excipit de ce roman qui nous livre le dénouement de l’histoire et raconte comment après avoir enduré une existence faite de regrets et de remords depuis le meurtre de Camille, le couple Thérèse et Laurent décide de mettre fin à cette horrible souffrance en se donnant simultanément la mort afin de parvenir à trouver la plénitude, la sérénité et le bonheur tant convoités avant leur crime.
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Questions sur l'introduction
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De quel siècle Zola est-il?
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De quel mouvement littéraire est-il représentant?
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Quel est son premier succès littéraire?
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A quelle date?
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Thérèse Raquin: Est-ce un roman naturaliste?
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Faire un bref rappel des notions abordées dans l’œuvre
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Proposez une définition pour chaque concept naturaliste
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Citez trois autres romans de Zola
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Quelle est la situation du passage?
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De quelle nature le dénouement est-il?
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Cette fin dans la mort des deux amants est-elle caractéristique du roman expérimental? Montrez en quoi?
Problématique
Nous nous demanderons alors en quoi ce dénouement satisfait aussi bien les personnages que le lecteur
Plan de l'étude:
I – Une symbiose enfin retrouvée
II – Les sentiments de Madame Raquin
Pour y répondre, nous verrons comment la symbiose du couple ne s’est réveillée qu’au moment de l’acte fatidique, suite à quoi nous nous intéresserons au point de vue interne qui nous révélera les sentiments de Mme Raquin.
Une symbiose enfin retrouvée.
-Dès le début du passage, l’auteur semble nous préparer à une action commune des deux personnages avec les pronoms du pluriel « ils avaient l’habitude », « ils s’assirent », « nous ne nous couchons pas ». -Se dégage ainsi de ce seul passage une impression de communion de deux personnes vivant ensemble depuis longtemps et se complaisant chacun dans cette vie auprès de l’autre. -Mais un lecteur plus averti se fierait davantage aux impressions de l’auteur qui signale au passage que Laurent « semblait sortir en sursaut d’un rêve » et que Thérèse frissonne « comme si elle avait eu grand-froid » ce qui écarte l’idée d’une scène de ménage ordinaire. -Par ailleurs, le choix d’un rythme de scène montre que l’auteur veut amener le lecteur à visualiser le moindre détail dans le comportement et dans les propos des deux personnages. -Il évoque ainsi tous les gestes de l’un « enleva la carafe », « remplit », « vida » et de l’autre « s’était accroupie », « avait pris », « cherchait ». -C’est une scène palpitante que vit le lecteur et l’on serait tenté d’espérer qu’un événement vienne interrompre cette scène. -Mais rien ne semble perturber le déroulement que l’auteur a choisi pour ce dénouement car même lorsque chacun d’eux comprend ce que l’autre lui prépare et contrairement à ce à quoi l’on s’attend, les deux personnages, qui dans un premier temps s’arrêtent pour s’examiner comme pour s’assurer qu’ils pensent au même acte, sont conscients que l’heure fatidique est là « muets et froids », « lisant mutuellement leur secret dessein ». -Et jusqu’au dernier moment, Zola veut montrer qu’il existe des individus qui ne trouvent leur bonheur que dans des actes démoniaques, poussant ce cette manière jusqu’au bout le pessimisme réaliste et illustrant avec un grand génie le déclin du personnage « Ils échangèrent un dernier regard, un regard de remerciement, en face du couteau et du verre de poison ». -Ainsi, nos deux personnages préfèrent accueillir la mort avec sérénité plutôt que de continuer « une vie de boue »
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I -
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Questionnaire
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A quel moment la symbiose du couple Laurent, Thérèse s'est-elle réveillée?
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Le lecteur est-il préparé dès le début du passage au dénouement tragique?
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Relevez les expressions et indices qui le prouvent
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Quelle image le couple donne t'-il au lecteur?
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Quelles sont les impressions mises en avant?
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Citez le texte pour justifier votre réponse
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Les propos et comportements du couple sont-ils évoqués dans le détail?
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Quelle est l'impression recherchée?
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Montrez en citant l'évolution des gestes
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le déroulement de la scène est-il captivant?
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Quel impact a t'-il sur vous en tant que lecteur?
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Cette scène est-elle lourde en non-dits?
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Citez le texte pour en rendre compte
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Le moindre acte s'accomplit-il dans la lucidité et la complicité la plus manifeste?
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Comment comprenez-vous la phrase: «Muets et froids»
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Traduit-elle l'heure fatidique?
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«Leur secret dessein» pour évoquer la mort: cette expression pourrait-elle résumer l'excipit?
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Quelle image Zola donne t'-il de ses personnages?
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En quel sens peut-on parler de pessimisme réaliste?
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Expliquez et justifiez
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Cette façon purement Zolienne d'illustrer le déclin des personnages est-elle purement naturaliste?
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Relevez la phrase du texte qui traduit la culpabilité et le besoin de racheter leur faute
Les sentiments de Mme Raquin.
-Il est aussi intéressant de se pencher sur la réaction du troisième personnage qui assiste silencieusement depuis sa paralysie aux tiraillements du couple et qui souffre atrocement en silence depuis qu’elle a compris qu’elle vivait sous le même toit que les assassins de son fils, sous les sacres d’un mariage qu’elle a elle-même cautionné. -Et cette dernière scène représente pour elle le procès que ces criminels n’ont pas eu devant la société. -C’est pour elle l’accomplissement du châtiment suprême que méritent ceux qu’elle a accueillis, qu’elle a chéris et qui se sont révélés ses pires ennemis. -Tous ses sentiments, l’auteur nous les fait découvrir grâce à un point de vue interne. -C’est en spectateur très intéressé qu’elle assiste à une représentation théâtrale à laquelle s’adonne le couple en suivant leurs moindres gestes, leurs moindres regards et devinant même leurs pensées les plus profondes et « sentant que le dénouement était proche », ne veut passer à côté d’aucun détail de la scène. -Et lorsqu’ils se donnent la mort, la paralysie devient alors sa grande alliée en lui offrant l’opportunité d’admirer l’œuvre du destin en se délectant savoureusement des sensations d’une vengeance justement accompli, bien mieux d’ailleurs qu’elle n’en aurait eu l’occasion si elle était valide, et cela douze heures durant. -En poussant ainsi les limites du point de vue interne, Zola excelle dans le souci du détail et met à nu les sentiments humains les plus enfouis mais au combien réalistes
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II -
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Questionnaire
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La présence silencieuse de Mme Raquin renforce t'-elle le tragique de la situation?
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Pensez-vous que ce troisième personnage soit le témoin voulu du déclin des personnages?
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Fait-elle office de «juge « moral?
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Peut-on parler d'une scène de procès?
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Y -a t'-il une connotation religieuse dans ce passage?
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De quelle nature le point de vue est-il?
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En quel sens pourrions-nous parler d'une représentation théâtrale?
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Le regard est-il parfois plus évocateur et suggestif que la parole elle-même dans ce passage?
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Comment savoure t'-elle sa soif de vengeance au moment fatidique?
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Proposez un titre à ce passage
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Peut-on définir la mort des amants comme ce à quoi ils ne pouvaient échapper. Serait-ce là la meilleure définition du déterminisme?
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Cette scène de double suicide est-elle selon vous réussie et justement rendue dans le souci du détail?
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Ce passage reflète t'-il la complicité du psychisme de l'homme?
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Pour aller plus loin:
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Déterminisme: ignorer les motifs qui nous font agir: cela se vérifie t'-il dans cet excipit?
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Citez l’œuvre d'André Gide dans laquelle on retrouve les traces d'un déterminisme inconscient: Les Caves du Vatican
Conclusion
En offrant à son roman un dénouement aussi tragique, l’auteur ferme la boucle d’une spirale dans laquelle Thérèse et Laurent, dès leurs premières étreintes sont inconsciemment emportés, d’une vie monotone, à l’adultère, au crime, à la haine mutuelle grandissante, aux hallucinations, aux terreurs ; jusqu’à l’apaisement dans la mort comme une présence incontrôlée depuis le départ. C’est l’image d’un réalisme qui ne se contente pas de regarder la surface, mais va dans les abîmes de ses forces secrètes dans un monde qu’on croit pourtant familier
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Questions sur la conclusion
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Montrez en quelques lignes que la boucle est bouclée.
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L'apaisement dans la mort: Dans quel ouvrage, Meursault de Camus, trouve t'-il une réconciliation avec lui-même et les autres par la mort?
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L'Etranger
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Cet excipit est-il fort en réalisme?
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Révélateur de l'écriture de Zola?
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Que pensez-vous de ce dénouement?
Le roman et ses personnages : visions de l'homme et du monde, série de questions
1. Donner une définition du roman.
Le roman est, au XIIème siècle, un récit en vers français. A partir du XIVème siècle, le roman renvoie à des textes en prose. Selon son sens moderne, le roman est une « œuvre d’imagination en prose, assez longue, qui présente et fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels, nous fait connaître leur psychologie, leur destin, leurs aventures. »
2. Quelles sont les différentes formes du roman ?
Le roman de chevalerie et les fabliaux (de petites histoires en vers simples et amusants) au Moyen-âge
Le roman comique au XVIIème
Le roman épistolaire et le roman picaresque (dont le héros est un aventurier ou un vaurien) au XVIIIème
Le roman historique, le roman de mœurs, le roman d’aventures, et le roman fantastique au XIXème
Le roman policier, le roman de science-fiction, le roman analyse et le « nouveau roman » au XXème.
3. Quelles sont les interrogations romanesques essentielles ?
La passion amoureuse
L’apprentissage du monde et la découverte du réel
Le jeu de la mémoire et du temps
L’interrogation devant la condition humaine.
4. Quelles sont les fonctions du roman ?
La fonction ludique (se divertir, s’évader, s’identifier…)
La fonction didactique :
o le roman comme connaissance du monde (roman historique, roman social, roman témoignage…)
o Le roman comme connaissance de l’homme
o Le roman comme leçon (le roman engagé, la morale)
o Le roman comme interrogation
5. Donner des exemples de romans à fonction didactique?.
Romans didactiques : Les lettres persannes de Montesquieu Les liaisons dangereuses de Laclos Le rouge et el noir de Stendhal
6. Qu’est-ce que le schéma actantiel ?
Le schéma actantiel s’applique parfois parfaitement à l’intrigue, et pour certaines œuvre, il ne coïncide que partiellement avec l’action. Les personnages principaux, qui ont une place importante dans le déroulement du récit (parmi eux, le héros) sont classés en deux catégories qui s’opposent :
o Les personnages adjuvants, qui aident le héros dans sa quête (de même, peuvent être adjuvants des objets, des évènements…)
o Les personnages opposants, qui sont en conflit avec le héros, et tentent de le mettre en échec.
Le héros, entourés des personnages principaux, subit une épreuve principale avant d’atteindre son but.
7. Comment la caractérisation des personnages est-elle réalisée ?
Elle est directe pour les descriptions, les renseignements explicites sur l’identité du personnage
Elle est indirecte quand il s’agit de déduire les traits de la personnalité du héros, de son comportement, ou ses paroles.
On appelle « effet personnage » l’illusion de réalité que donne le roman, le lecteur assemblant mentalement au fil du récit des éléments dispersés qui construisent peu à peu le personnage. Pourtant, celui-ci n’est rien au départ.
8. Quelles sont les fonctions des personnages dans un roman ? Représentation : le portrait des personnages donne au lecteur l’image d’une réalité.
Symbole : Le personnage symbolise souvent toute une catégorie de personnes, il dépasse les perspectives individuelles.
Interprétation : c’est à travers le personnage que se construit le sens du récit.
Identification : les comportements d’un personnage peuvent influencer le lecteur qui a tendance à s’identifier à lui.
Esthétique : il existe un art de la composition du personnage, et de le créer au fil du récit.
Information : Le personnage transmet des indices, des valeurs au lecteur.
9. Qu’est-ce qu’un héros ?
Le personnage principal d'un roman est la personne sur laquelle sont fondée toute l'action, et toute la cohérence de l'histoire contée. Dans notre langage quotidien, nous appelons toujours le personnage principal le héros de l'histoire ; or le véritable héros est l'individu qui parvient à vaincre les difficultés et à régler les problèmes par l'intermédiaire de sa force, son pouvoir ou son intelligence. Les vrais héros de romans vivent de multiples aventures racontées dans de nombreux ouvrages, ils ont déjà des capacités ou des facultés particulières qui autorisent ces aventures. Le mot « héros » désigne à l’origine, un demi-dieu, qui accomplie des exploits, et incarne le courage et des valeurs moral. Cependant, il existe des personnages principaux appelés des antihéros.
10. Qu’est-ce qu’un antihéros ?
On peut distinguer quatre types principaux d’antihéros:
o le personnage « sans qualités », l’être ordinaire vivant une vie ordinaire dans un cadre ordinaire
o le héros « décalé », un personnage ordinaire, sans qualités, qui par les circonstances se trouve plongé dans une situation extraordinaire.
o le héros négatif, porteur de valeurs antihéroïques et en général antisociales, mais sans qualités « héroïques ».
o le héros déceptif, un personnage ayant potentiellement des qualités héroïques mais qui n’en fait pas usage ou les utilise mal ou à mauvais escient, ou qui tend à perdre ces qualités, ou enfin qui se trouve dans un cadre où ces qualités ne sont plus appréciées ou admises.
11. Quelles sont les différents types de héros, et leurs caractéristiques ?
Au XVIIème siècle, prédominent les héros raffinés des romans précieux, les héros joyeux des romans comiques, et les héros parfaits du roman classique.
Au XVIIIème siècle, on assiste à la naissance du héros de roman moderne, avec les personnages entreprenants du réalisme, les héros hédonistes du roman libertin, les héros philosophes du roman des lumières, les héros sensibles des romans du courant pré-romantique.
Au XIXème, le personnage idéalisé du roman romantique apparaît, ainsi que le héro moderne des romans réalistes, et le héro expérimental du roman naturaliste.
Au XXème siècle, on retourne à des personnages forts (vers les années 30), ce sont des héros engagés, aux prises avec les conflits de leur temps. Dans les années 50, les personnages dans le nouveau roman sont remis en question, par exemple en rendant le personnage principal anonyme, ou en ne se focalisant pas sur un personnage principal.
12. Qu’est –ce que la focalisation ?
Pour raconter une histoire, on doit choisir un point de vue, la focalisation : le romancier décide qui perçoit les événements rapportés. (le mot « focalisation » est issu du vocabulaire photographique : c’est le foyer à partir duquel une photo est prise.
13. Quels sont les différents points de vue utilisés dans un roman ?
Le point de vue externe = perception « du dehors », sans connaître les pensées des personnages.
Le point de vue interne = perception d’un seul personnage, dont on suit les pensées, les sensations.
Le point de vue omniscient (ou focalisation zéro) = perception de l’ensemble des sentiments et des sensations de tous les personnages, ainsi que du passé et de l’avenir.
14. Qu’est-ce que les modalités du récit ? Quelles sont-elles dans un roman ?
Le temps romanesque n’est pas linéaire comme le temps réel : le récit peut accélérer ou ralentir l’action, revenir en arrière, s’arrêter brusquement. Les personnages ont dans le roman une vie plus ou moins complète, certains ne font que des apparitions épisodiques, la façon dont ils s’inscrivent dans le temps peut donc être importante dans l’étude du roman. Ce sont ces « effets » que l’on appelle modalités.
La scène : durée du récit = vie du personnage. (Elle est calquée sur les évènements.)
La pause : (Comme son nom l’indique, c’est un arrêt du déroulement des évènements.)
Le sommaire : . (Les évènements sont énumérés ou résumés.)
Analepse : c’est un retour en arrière (qui provoque une pause dans le récit. Le temps n’avance plus, mais des renseignements qui font avancer le récit sont dévoilés.)
Prolepse : anticipation du futur
Ellipse : passage sous silence d’une période plus ou moins longue.
Modalité itérative : action répétée une seule fois.
15. Quelle est la structure du récit dans le roman ?
Le récit romanesque est composé de :
o La situation initiale : définit le cadre de l'intrigue, met en place le lieu, l'époque, les personnages... le héros vit une situation d’équilibre.
o L’élément perturbateur : C'est l'élément qui fait basculer la situation du début, remet en cause l'état initial: rencontre, découverte, événement inattendu...
o Les péripéties : c’est une suite de transformations qui modifie la situation des personnages.
o L’élément de résolution : il annonce la résolution de l’intrigue. C’est le dénouement.
o La situation finale : Le personnage principal trouve une nouvelle situation d'équilibre, sur laquelle s’achève le roman/le récit.
Ce modèle, à l'origine de toute invention narrative, peut être plus ou moins modifié; certaines étapes peuvent être difficiles à reconnaître, ou leur ordre changé. Mais retrouver et analyser ce schéma permet d'enrichir l'étude du roman.
Questions sur le naturalisme:
Donnez une définition du naturalisme
Donnez une définition du réalisme
Justifiez votre analyse en proposant des exemples d’œuvres littéraires pour les deux genres
Expliquez la notion d'hérédité et de déterminisme de milieu, déterminisme social
Déterminisme: tout phénomène dépend d'un ensemble de conditions antérieures: les mêmes causes produisent les mêmes effets. On peut prévoir les effets.
Ex: Un fils d'ouvrier sera fatalement ouvrier
Hérédité: prédisposition
Dans la mesure ou Zola tire son inspiration de la vie réelle, condition ouvrière, vie difficile des ouvriers, cadre social particulier..., peut-on dire que Germinal par exemple respecte le genre et les thèmes naturalistes?
Avons-nous un héros ordinaire? Oui; Un héros issu de la classe ouvrière.
Les réalistes et naturalistes présentent toujours des héros ordinaires.
Le naturalisme a t'-il représenté une école littéraire?
Oui, avec les frères Goncourt et Zola, Thérèse Raquin puis les Rougon Macquart
Quels sont les genres réalistes et naturalistes?
Ex: Zola; Rougon Macquart. Zola raconte les épopées familiales empreintes de social et d'histoire.
A quel mouvement littéraire s'oppose t'-il?
Au romantisme car il éloigne de la réalité. Ex: Flaubert, Mme Bovary
Quelle est la source d'inspiration des naturalistes et réalistes? La vie réelle
Le descriptif a t'-il de l'importance? Oui car il permet de décrire la réalité. Un roman naturaliste ou réaliste n'est pas esthétique. Il se contente de décrire et de rendre compte de la réalité.
Dossier complémentaire: de l'incipit à l'explicit de Thérèse Raquin. Recherches personnelles.
Un explicit:
Explicit: dernières lignes d'une œuvre par opposition à l'incipit: les premières lignes d'une œuvre.
L'étude comparative a pour objectif de proposer une lecture comparée de l'incipit et de l'excipit.
Problématique: comment l'incipit et l'explicit nous permettent-ils de dégager les grands axes d'étude du roman naturaliste?
Rappels:
l'incipit:
Incipere en latin: commencer, début de roman
Fonctions: renseigner le lecteur, donner des informations sur la suite de l'histoire, le lieu, l'époque, les personnages: fonctions informative essentielle et fonction divertissante qui doit donner envie de poursuivre la lecture.
Questions possibles à l'oral:
Donnez la définition de l'incipit
Quelles en sont les fonctions traditionnelles?
L'incipit de Thérèse Raquin remplit-il ses fonctions?
Est-il annonciateur de l'explicit?
Explicit: excipit: Explicit liber: le livre est déployé: forme conjuguée du latin explicare: dérouler.
Le sens récent est en relation avec celui du terme excipit: néologisme
Questions possibles à l'oral:
Donnez la définition de l'explicit
Quelles en sont les fonctions?
De quelle nature l'explicit de Thérèse Raquin est-il?
L'explicit:
Personnages du roman soumis au déterminisme absolu. Respect des principes naturalistes. Dénouement tragique. Laurent et Thérèse sont les victimes du déterminisme, Zola ferme la boucle de la spirale. La fatalité les rattrape.
Rappel: Le roman expérimental
" le roman expérimental est une conséquence de l'évolution scientifique du siècle ; il continue et complète la physiologie, qui elle-même s'appuie sur la chimie et la physique; il substitue à l'étude de l'homme abstrait, de l'homme métaphysique, l'étude de l'homme naturel, soumis aux lois physico-chimiques et déterminé par les influences du milieu ; il est en un mot la littérature de notre âge scientifique, comme la littérature classique et romantique a correspondu à un âge de scholastique et de théologie." Zola
Date de dernière mise à jour : 17/05/2019