Bichon chez les nègres,R. Barthes

 

 

 

ORAUX EAF

 

Roland Gérard Barthes

*** Petite biographie pour l'oral

Naissance 12 novembre 1915 à Cherbourg

Décès 26 mars 1980 à Paris (à 64 ans)

Nationalité française

Roland Gérard Barthes est un critique littéraire et sémiologue français. Il étudie au Lycée Montaigne et Louis-Le- Grand, après l'obtention du bac, il fait des études en lettres classiques à Paris, il obtient sa licence de lettres. Il fait partie du groupe de théâtre antique de la Sorbonne. Il a une vie intellectuelle très riche, il obtient vers 1941 son mémoire sur la tragédie Grecque. Il découvre Karl Marx, Jean Paul Sartre. Publie ses premiers textes et transforme sa licence de lettres classiques en licence d'enseignement en 1943 après obtention d'un certificat de grammaire et de philologie (La philologie est l'étude de la linguistique historique à partir de documents écrits.) Le Degré zéro de l'écriture est le premier livre de Roland Barthes. il publie « Le monde où l'on catche » dans la revue Esprit puis poursuit ses « Petites mythologies du mois » dans Combat et dans la revue de Maurice Nadeau, Les Lettres nouvelles. Il fera partie du Conseil de rédaction en 1962 avec Michel Foucault et Michel Deguy, de la revue Critique, il reprendra la direction de cette revue après le décés de Georges Bataille. Il devient chercheur au CNRS Roland Barthes occupe la chaire de sémiologie du Collège de France de 1977 à 1980. Il s'en prend à la vieille critique qui analyse l'oeuvre à partir de la biographie de l'auteur en publiant sur Racine en 1965, c'est Raymond Picard qui est le représentant de cette vieille critique. C'est le point de départ de la Querelle de la nouvelle critique.

1 -

Quelles sont les dates de Roland Barthes?

12 novembre 1915 Cherbourg

26 mars 1980 Paris

Décédé à 64 ans

2 -

Quelle était sa nationalité?

Française

3 -

Qui était-il ?

Un critique littéraire

Un sémiologue. La sémiologie est la science des signes ( terme inventé par Emile Littré et repris par Saussure).

Quel est le but du sémiologue et mythologue?

Déchiffrer ces histoires qui nous racontent le quotidien à travers les objets devenus anodins.

4 -

Citez deux de ses œuvres

- L’empire des signes 1970

- Nouveaux Essais critiques 1972

- Roland Barthes par Roland Barthes 1975

 

Mythologies de Roland Barthes

*** Bichon chez les nègres

 

ORAUX EAF

 

*** Oral EAF : questionnaires pour préparer l’entretien du bac de français

 

 

Lecture du texte :

Match nous a raconté une histoire qui en dit long sur le mythe petit-bourgeois du Nègre : un ménage de jeunes professeurs a exploré le pays des Cannibales pour y faire de la peinture ; ils ont emmené avec eux leur bébé de quelques mois, Bichon. On s’est beaucoup extasié sur le courage des parents et de l’enfant.
D’abord, il n’y a rien de plus irritant qu’un héroïsme sans objet. C’est une situation grave pour une société que de se mettre à développer gratuitement les formes de ses vertus. Si les dangers courus par le jeune Bichon (torrents, fauves, maladies, etc.) étaient réels, il était proprement stupide de les lui imposer, sous le seul prétexte d’aller faire du dessin en Afrique et pour satisfaire au panache douteux de fixer sur la toile “une débauche” de “soleil et de lumière”; il est encore plus condamnable de faire passer cette stupidité pour une belle audace, bien décorative et touchante. On voit comment fonctionne ici le courage : c’est un acte formel et creux, plus il est immotivé, plus il inspire de respect; on est en pleine civilisation scoute, où le code des sentiments et des valeurs est complètement détaché des problèmes concrets de solidarité ou de progrès. C’est le vieux mythe du “caractère” c’est-à-dire du “dressage”. Les exploits de Bichon sont de même sorte que les ascensions spectaculaires : des démonstrations d’ordre éthique, qui ne reçoivent leur valeur finale que de la publicité qu’on leur donne. Aux formes socialisées du sport collectif correspond souvent dans nos pays une forme superlative du sport-vedette ; l’effort physique n’y fonde pas un appprentissage de l’homme à son groupe, mais plutôt une morale de la vanité, un exotisme de l’endurance, une petite mystique de l’aventure, coupée monstrueusement de toute préoccupation de sociabilité.
Le voyage des parents de Bichon dans une contrée d’ailleurs située très vaguement, et donnée surtout comme le Pays des Nègres Rouges, sorte de lieu romanesque dont on atténue, sans en avoir l’air, les caractères trop réels, mais dont le nom légendaire propose déjà une ambiguïté terrifiante entre la couleur de leur teinture et le sang humain qu’on est censé y boire, ce voyage nous est livré ici sous le vocabulaire de la conquête : on part non armé sans doute, mais “la palette et le pinceau à la main”, c’est tout comme s’il s’agissait d’une chasse ou d’une expédition guerrière, décidée dans des conditions matérielles ingrates (les héros sont toujours pauvres, notre société bureaucratique ne favorise pas les nobles départs), mais riche de son courage – et de sa superbe (ou grotesque) inutilité. Le jeune Bichon, lui, joue les Parsifal, il oppose sa blondeur, son innocence, ses boucles et son sourire, au monde infernal des peaux noires et rouges aux scarifications et aux masques hideux. Naturellement, c’est la douceur blanche qui est victorieuse : Bichon soumet “les mangeurs d’hommes” et devient leur idole (les Blancs sont décidément faits pour être des dieux). Bichon est un bon petit français, il adoucit et soumet sans coup férir les sauvages : à deux ans, au lieu d’aller au bois de Boulogne, il travaille déjà pour sa patrie, tout comme son papa, qui, on ne sait trop pourquoi, partage la vie d’un peloton de méharistes et traque les “pillards” dans le maquis.
On a déjà deviné l’image du Nègre qui se profile derrière ce petit roman bien tonique : d’abord le Nègre fait peur, il est cannibale ; et si l’on trouve Bichon héroïque, c’est qu’il risque en fait d’être mangé. Sans la présence implicite de ce risque, l’histoire perdrait toute vertu de choc, le lecteur n’aurait pas peur ; aussi, les confrontations sont multipliées où l’enfant blanc est seul, abandonné, insouciant et exposé dans un cercle de Noirs potentiellement menaçants (la seule image pleinement rassurante du Nègre sera celle du boy, du barbare domestiqué, couplé d’ailleurs avec cet autre lieu commun de toutes les bonnes histoires d’Afrique : le boy voleur qui disparaît avec les affaires du maître). A chaque image, on doit frémir de ce qui aurait pu arriver : on ne le précise jamais, la narration est “objective” ; la Belle enchaîne la Bête, la civilisation de l’âme soumet la barbarie de l’instinct.
L’astuce profonde de l’opération-Bichon, c’est de donner à voir le monde nègre par les yeux de l’enfant blanc : tout y a évidemment l’apparence d’un guignol. Voilà le lecteur de Match confirmé dans sa vision infantile, installé un peu plus dans cette impuissance à imaginer autrui. Au fond, le Nègre n’a pas de vie pleine et autonome: c’est un objet bizarre ; il est réduit à une fonction parasite, celle de distraire les hommes blancs par son baroque vaguement menaçant : l’Afrique, c’est un guignol un peu dangereux.
Et maintenant, si l’on veut bien mettre en regard cette imagerie générale (Match : un million et demi de lecteurs, environ), les efforts des ethnologues pour démystifier le fait nègre, les précautions rigoureuses qu’ils observent depuis déjà fort longtemps lorsqu’ils sont obligés de manier ces notions ambigües de “Primitifs” ou “d’Archaïques”, la probité intellectuelle d’hommes comme Mauss, Lévi-Strauss ou Leroi-Gourhan aux prises avec de vieux termes raciaux camouflés, on comprendra mieux l’une de nos servitudes majeures : le divorce accablant de la connaissance et de la mythologie. La science va vite et droit en son chemin ; mais les représentations collectives ne suivent pas, elles ont des siècles en arrière, maintenues stagnantes dans l’erreur par le pouvoir, la grande presse et les valeurs d’ordre. Nous vivons encore dans une mentalité pré-voltairienne, voilà ce qu’il faut sans cesse dire. Car du temps de Montesquieu ou de Voltaire, si l’on s’étonnait des Persans ou des Hurons, c’était du moins pour leur prêter le bénéfice de l’ingénuité. Voltaire n’écrirait pas aujourd’hui les aventures de Bichon comme l’a fait Match : il imaginerait plutôt quelque Bichon cannibale (ou coréen) aux prises avec le “guignol” napalmisé de l’Occident.
Roland Barthes
Mythologies / 1957

 

Bichon chez les nègres : Roland Barthes

Questionnaire sur le passage à présenter à l’oral

Plan possible pour un commentaire

I - La presse ou la fabrique du mythe

A - Le poids des mots

B - Le choc des images

C - La valorisation morale

II - La science contre le roman bourgeois

A - La dimension romanesque de l’article

B - Le sens du roman

C - Eloge de l’ethnologie

III - Dialectique de l’argumentation

A - La connivence contre la connivence

B - La généralisation contre la généralisation

C - L’Occident contre l’Occident

Problématique :

Comment en montrant que la presse fabrique des mythes, Roland Barthes oppose t’-il la science au roman bourgeois dans une argumentation dialectique? 

Questionnaire en fonction des axes proposés d’étude :

I -

La presse ou la fabrique du mythe

A -

Le poids des mots

1 -

Quel effet la première phrase a t’-elle sur le lecteur? 

« Match nous a raconté une histoire qui en dit long sur le mythe du petit bourgeois du nègre : un ménage de jeunes professeurs a exploré le pays des cannibales pour y faire de la peinture, ils ont emmené avec eux leur bébé de quelques mois Bichon… »

- «  Une histoire qui en dit long «  = expression qui donne une dimension légendaire.

- « Un ménage…Bichon » = Résumé du petit roman

2 -

Quel effet les trois citations de Roland Barthes ont-elles?

« Une débauche de soleil et de lumière »

= Métaphore

- catachrèse : figure de style qui consiste à détourner un mot ou une expression de son sens propre en étendant sa signification.  On a ainsi un cliché; La citation est évocatrice en images mais en fait elle ne dit rien.

«  La palette et le pinceau à la main »

= Métonymie qui repose sur un cliché. Effet romantique et iconique.

«  Les mangeurs d’hommes »

= Périphrase de cannibale qui a pour but de faire peur.

3 -

Peut-on parler d’hyperbolisation?

Oui on peut parler d’hyperbolisation à trois niveaux :

- Du lieu

- Du blanc

- Du noir.

I -

La presse ou la fabrique du mythe

B -

Le choc des images

1 -

Relevez une antanaclase.

Antanaclase = figure de style qui consiste en la répétition d’un mot en lui donnant une autre signification.

Répétition « d’image »

« l’image du nègre »

« la seule image »

« A chaque image »

« Très exactement image »

2 -

Que traduit le terme « objectivité »?

« La narration est objective mais en fait elle repose sur la collusion pathétique de la chair blanche et de la peau noire…. »

« Objective » mise pour la narration traduit la protestation. Cela signifie en fait que la narration par l’image parait objective mais elle ne l’est pas. 

Connecteur logique : « Mais «  souligne la protestation à venir.

Les images deviennent une stratégie bourgeoise.

3 -

Relevez les trois antithèses de la phrase

« La narration… magie »

Les trois antithèses sont :

« Chair blanche et la peau noire » : contraste des couleurs : pas d’objectivité dans ce contraste.

« De l’innocence et de la cruauté » : connotation morale

« De la spiritualité et de la magie » : antithèse péjorative. Fétichisme+barbarie.

La civilisation de l’Occident s’oppose à l’Afrique. 

4 -

Relevez une accumulation

Blancheur, innocence…..

5 -

« La belle enchaîne la bête , Daniel se fait lécher par les lions, la civilisation de l’âme soumet la barbarie » - Expliquez cette phrase.

Il y a une antithèse à travers les personnages. Ces derniers sont issus de contes bourgeois.

« La belle et la bête » : conte

« Daniel se fait lécher par les lions » : mythe de la bible

6 -

Quel est l’effet de cette analyse de type structuraliste sémiotique?

Il y a un article + évocation de contes + reflet d’une réalité + on emprisonne la réalité.

7 -

Comment la notion de spectacle est-elle ajoutée à cette légende des images?

Avec le terme « guignol ».

I -

La presse ou la fabrique du mythe

C -

La valorisation morale

1 -

Quelle définition de la mythologie donneriez-vous?

= Définition du bien et du mal à travers la propagande dans les journaux. La presse = une fabrique de la mythologie qui tente de véhiculer des valeurs morales et des signes.

2 -

Quel est le signe du courage?

Bichon est le signe du courage

3 -

Y a t’-il une isotopie du courage? Citez le texte

La réflexion de Roland Barthes se présente ainsi :

- Il y a danger : stupide = pas de courage

- Il n’y a pas danger  = pas de courage

«  Un héroïsme sans objet »

« Si les dangers courus par Bichon étaient réels, il était proprement stupide de les lui imposer, sous le seul prétexte d’aller faire du dessin en Afrique ».

4 -

Comment le courage est-il perçu par Barthes? Citez le texte

« On voit comment fonctionne ici le courage ; c’est un acte formel et creux, plus il est immotivé, plus il inspire de respect »

5 -

Montrez qu’il s’agit d’une simple mythologie . Citez le texte.

« Héroïsme sans objet »

« Sous le prétexte… lumière »

« C’est le vieux mythe du caractère c’est-à-dire du dressage »

6 -

Y a t’-il une polyptote sur « forme »? Citez le texte.

« Acte formel »

« Héroïsme sans objet »

« Dangers irréels »

« Belle audace décorative »

« Ascension spectaculaire »

« Coupé de toute préoccupation de sociabilité »

7 -

Peut-on parler de mise en scène? Pourquoi?

Oui, il y a une mise en scène. Nous constatons une forme de courage mais un courage sans contenu car il n’y a pas de danger.

Il n’y a que des formes extérieures de courage mais pas d’actions. 

8 -

Relevez une expression ironique

« Civilisation scout »

Elle signifie que nous sommes victimes du vieux mythe. Les valeurs prônées par la presse, les publicités forgent cette mythologie.

II -

La science contre le roman bourgeois

A -

La dimension romanesque de l’article

1 -

Etude d’une phrase : quel effet la périphrase a t’-elle?

« Un ménage de jeunes professeurs a exploré le pays des cannibales pour y faire de la peinture »

« Pays des cannibales » = périphrase ayant pour but de susciter la peur chez le lecteur.

- Quel autre effet de contraste avons-nous dans la phrase?

« jeunes professeurs «  s’oppose à « pays des cannibales » = effet de contraste dans le nombre : deux jeunes enseignants contre un pays tout entier.

- Peut-on dire que dès la première phrase Barthes raconte un conte pour enfant?

Il s’agit d’une histoire. Nous comprenons les motivations des acteurs + la peinture, faire de la peinture + manger l’homme « pays de cannibales ».

2 -

Que traduit le terme « très vaguement »?

Cela traduit l’exotisme.

« Dans une contrée située d’ailleurs très vaguement ».

3 -

Relevez une périphrase antonomase

‘Le pays des nègres rouges » pour désigner l’Afrique. Connotation romanesque = « sorte de lieu romanesque dont on atténue sans en voir l’air les caractères trop réels. « 

4 -

A qui Bichon est-il assimilé?

A Parsifal : personnage d’un opéra de Wagner, opéra inspiré du roman de Chrétien de Troyes : Perceval. 

II -

La science contre le roman bourgeois

B -

Le sens du roman

1 -

Expliquez « l’opération Bichon »

Cette expression a une connotation militaire, une dimension colonialiste qui engage le sens du conte mais quel est-il ?

- Le sens du conte :

« Le monde des nègres synecdoque

Contraste de valeurs entre les blancs et les nègres. 

« L’astuce profonde de l’opération Bichon, c’est de donner à voir le monde des nègres par les yeux de l’enfant blanc ».

- Quel est l’effet rendu?

Deux occurrences de « guignol ».

Morale = « l’Afrique est un guignol un peu dangereux ».

« Tout y a évidemment l’apparence d’un guignol »

- Contre qui Barthes lutte t’-il?

Le sens commun : la doxa

= le mythe du petit bourgeois.

2 -

La critique du sens commun est-elle présente dans tout le texte? Relevez toutes les phrases et expressions représentatives de ce sens commun.

« Match raconte une histoire qui en dit long »

« Mythe du petit bourgeois »

« civilisation scoute »

« Lieu commun de toutes les bonnes histoires d’Afrique »

« L’opération Bichon »

« Voilà le lecteur de Match confirmé dans sa vision infantile »

3 -

A quoi le mythe du petit bourgeois est-il associé?

A l’impuissance d’imaginer autrui. 

« Donner à voir le monde nègre par les yeux de l’enfant blanc… voilà le lecteur match confirmé dans sa vision infantile, installé un peu plus dans cette impuissance à imaginer à autrui ».

L’article repose sur le rapprochement à Bichon et au nègre, objet bizarre.

II -

La  science contre le roman bourgeois

C -

L’éloge de l’ethnologie

1 -

Quel est le but de la science?

« Mettre en regard » = contraste

« Le fait nègre » = positivisme

La science se donne pour but de montrer les mythes Durkheim.

2 -

Relevez les expressions caractéristiques de la dimension scientifique

« Mettre en regard les efforts des ethnologues pour démystifier le fait nègre »

« Match : un million et demi de lecteurs » = sens commun

« La science va vite et droit en son chemin mais les représentations collectives ne suivent pas »

Le sens commun s’oppose à l’ethnologue qui refuse de partir des préjugés.

3 -

Relevez les expressions qui montrent que le sens commun est asservi, victime de ses mythes.

« Voilà le lecteur de match confirmé dans sa vision infantile »

« On comprendra mieux l’une de nos servitudes majeures : le divorce accablant de la connaissance et de la mythologie ». 

III -

Dialectique de l’argumentation

A -

La connivence contre la connivence

1 -

Quelle est l’argumentation de Barthes?

Il utilise les éléments qu’il critique mais il fait aussi de la mythologie.

Barthes fait de Bichon un symbole de la bourgeoisie, de la société scout.

En fait Barthes va dans le sens de ce que le lecteur pensait déjà :

« vision infantile »

« sens commun »

2 -

Barthes critique la connivence mais fait-il aussi de la connivence? Expliquez

« Parcifal »

« Daniel »

« Belle et la bête »

« Petit bourgeois » : vocabulaire marxiste

Il critique la connivence du sens commun mais il relance le sens commun marxiste structuraliste des années 50.

III -

Dialectique de l’argumentation

B -

La généralisation contre la généralisation

1 -

Roland Barthes généralise t’-il?

Oui, Bichon représente les blancs / (allégorie, symbole).

Barthes démystifie  ce qui repose sur la généralisation.

Il généralise : il reprend un article de Paris Match et dit que cela vaut pour le bourgeois en général.

« Match raconte une histoire qui en dit long sur le mythe du petit bourgeois ».

2 -

Est-ce correct d’un point de vue épistémologique de généraliser sur la base d’un seul fait?

Non, Barthes se justifie en disant : « Match, un million et demi de lecteurs environ ».

III -

Dialectique de l’argumentation

C -

L’Occident contre l’Occident

1 -

Quelle est la position de Barthes contre l’Occident?

Il s’insurge contre l’Occident mais il est de l’Occident.

Il s’insurge contre les bourgeois mais il en est représentant car il a travaillé dans les institutions, il a publié dans la presse.

2 -

Quelle position Voltaire et Montesquieu auraient-ils? 

Le petit bourgeois adhère à la mentalité pré-voltairienne.

Voltaire ou Montesquieu ne revendiqueraient pas la position de Match mais au contraire procèderaient à une critique du racisme de l’Occident. Bichon serait le méchant de l’Occident. 

 

 

Dossier bac : ressources gratuites

*** Etude complémentaire

Le mythe
ORAUX EAF

Mythologies est un recueil de 53 textes rédigés par Roland Barthes entre 1954 et 1956 En ouverture Roland Barthes y définit le mythe (en accord avec l'étymologie) : « le mythe est une parole » et il précise par la suite « le mythe est un système de communication, c'est un message ». Mythologies / Roland Barthes s'exclamait : « (...) une de nos servitudes majeures : le divorce accablant de la mythologie et de la connaissance. La science va vite et droit en son chemin ; mais les représentations collectives ne suivent pas, elles sont des siècles en arrière, maintenues stagnantes dans l'erreur par le pouvoir, la grande presse et les valeurs d'ordre. » (Barthes 1957 : 72-73) Les mythes décrits dans cet ouvrage sont divers, il évoque à la fois le catch, le vin, le steak-frites, le discours colonial français.... ainsi que le phénomène du mythe lui-même. Le mythe est perçu comme un outil de l'idéologie, il contribue en les réalisant les croyances. Le mythe est un signe, son signifiant peut-être n'importe quoi, n'importe quel objet et son signifié est un idéologème. La doxa qui est propagée par le mythe est selon R. Barthes l'image que la bourgeoisie se fait du monde et qu'elle souhaite imposer. « Le statut de la bourgeoisie est particulier, historique : l'homme qu'elle représente sera universel, éternel ; (...) Enfin, l'idée première du monde perfectible, mobile, produira l'image renversée d'une humanité immuable, définie par une identité infiniment recommencée. » (Barthes 1957 : 250-251

Un exemple de mythe : Les Romains au cinéma la première et la dernière phrase du texte sont proposées.

Les Romains au cinéma "Dans le Jules César de Mankiewicz, tous les personnages ont une frange de cheveux sur le front." "Et c'est une duplicité propre au spectacle bourgeois : entre le signe intellectuel et le signe viscéral, cet art dispose hypocritement un signe bâtard, à la fois elliptique et prétentieux, qu'il baptise du nom pompeux de "naturel"."

définition des mythologies de Barthes

Le mythe est une histoire Barthes dit : le mythe est une histoire. Un « système de communication ». les mythologies sont avant tout une sémiologie, c’est-à-dire, des analyses qui considèrent que les « objets » sont toujours des « signes » : ils « renvoient à » quelque chose d’autre qu’eux-mêmes. Vient ensuite le caractère social qui s’ajoute à la matière pure de sorte que l’on peut parler de caractère construit de ces histoires. Nous avons donc une représentation collective propre aux objets eux-mêmes. Le but des sémiologues et mythologues est de déchiffrer ces histoires qui nous racontent le quotidien à travers des objets devenus anodins. Il y a ce que la culture fait dire aux objets. Une mythologie est donc ce que la culture dit des choses. Le mythe est une parole cachée, un dévoilement, une démystification. Roland Barthes se concentre sur un ensemble de signes pour établir un mythe dont la fonction est d’interpréter le réel en lui donnant une valeur en dévoilant le caractère codé.
Le mythe serait selon Barthes, une parole bourgeoise, l’image que la bourgeoisie se fait du monde et qu’elle tente d’imposer en définissant selon ses codes les objets. Il faut donc déchiffrer les discours contenus dans les objets : là se situe la démarche politique, anti-bourgeoise de Barthes qui consiste à dénoncer le point de vue bourgeois sur les objets. Il y a donc une idéologie sous-jacente. Donc dans toutes les cultures, les objets sont des mythologies qui racontent des histoires :

 

Mythologies

1 -

Quand Roland Barthes a t’-il rédigé ce recueil?

Entre 1954 et 1956

2 -

De combien de textes ce recueil est-il composé?

De 53 textes écrits au gré de l’actualité

3 -

Comment Roland Barthes définit-il le mythe?

En accord avec l’étymologie :

«  Le mythe est une parole »

«  Le mythe est un système de communication, c’est un message »

4 -

De quelle nature les mythes décrits dans cet ouvrage est-elle?

Les mythes décrits dans cet ouvrage sont divers. Il peut évoquer le catch, le vin, le steak frites, le discours colonial français…

Le mythe est un signe, son signifiant peut-être n’importe quoi, n’importe quel objet

Le mythe est une histoire : un système de communication. Les mythologies sont avant tout une sémiologie.

Analyse qui considère les objets comme des signes. Ils renvoient à quelque chose d’autre qu’eux-mêmes.

Montrez en quoi il y a une idéologie sous-jacente

Le mythe est une parole bourgeoise : image du monde que la bourgeoisie tente d’imposer selon ses codes à travers les objets.

Il faut donc déchiffrer les discours contenus dans les objets. Il y a une démarche politique, anti-bourgeoise.

Il faut dénoncer le point de vue bourgeois sur les objets. Il y a donc une idéologie sous-jacente.

 

 


 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

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