Anywhere out of the word, Baudelaire, oral EAF

 

 

 

Oral EAF, Petits poèmes en prose, Baudelaire

Anywhere out of the word

ORAUX EAF

 

Lecture du texte :

Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu'il guérirait à côté de la fenêtre. Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme. «Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d'aller d'habiter Lisbonne? Il doit y faire chaud, et tu t'y ragaillardirais comme un lézard. Cette ville est au bord de l'eau; on dit qu'elle est bâtie en marbre, et que le peuple y a une telle haine du végétal, qu'il arrache tous les arbres. Voilà un paysage selon ton goût; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour les réfléchir!» Mon âme ne répond pas. «Puisque tu aimes tant le repos, avec le spectacle du mouvement, veux-tu venir habiter la Hollande, cette terre béatifiante? Peut-être te divertiras-tu dans cette contrée dont tu as souvent admiré l'image dans les musées. Que penserais-tu de Rotterdam, toi qui aimes les forêts de mâts, et les navires amarrés au pied des maisons?» Mon âme reste muette. «Batavia te sourirait peut-être davantage? Nous y trouverions d'ailleurs l'esprit de l'Europe marié à la beauté tropicale.» Pas un mot. -- Mon âme serait-elle morte? En es-tu donc venue à ce point d'engourdissement que tu ne te plaises que dans ton mal? S'il en est ainsi, fuyons vers les pays qui sont les analogies de la Mort. -- Je tiens notre affaire, pauvre âme! Nous ferons nos malles pour Tornéo. Allons plus loin encore, à l'extrême bout de la Baltique; encore plus loin de la vie, si c'est possible; installons-nous au pôle. Là le soleil ne frise qu'obliquement la terre, et les lentes alternatives de la lumière et de la nuit suppriment la variété et augmentent la monotonie, cette moitié du néant. Là, nous pourrons prendre de longs bains de ténèbres, cependant que, pour nous divertir, les aurores boréales nous enverront de temps en temps leurs gerbes roses, comme des reflets d'un feu d'artifice de l'Enfer!» Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie: «N'importe où! n'importe où! pourvu que ce soit hors de ce monde!»

ORAUX EAF

 

Commentaire et oral EAF

Baudelaire, auteur du 19 eme siecle, marque son époque par une nouvelle forme de poèsie, les poèmes en prose grâce à Gaspard de la nuit écrit par Aloysius Bertrand. La poèsie n'est plus liée à des contraintes formelles et métriques: elle n'est plus versifiée. En 1869, il publie Les Petits Poèmes en prose

En 1869, est publié titre posthume un recueil de poèmes en prose intitulé Le Spleen de Paris (ou Petits poèmes en prose). Dans Anywhere  out of the world, le poète tente alors de s'éloigner d'un monde hostile, de la nature et de la condition humaine qui provoquent la crainte et le rejet de son art.  Il semble que face à la dureté de la réalité, la poésie introduise le rêve et permette à la pensée de fuir. C'est du Bridge of Sighs de Thomas Hood, traduit par Baudelaire en avril 1865 que provient la citation qui sert de titre à ce poème. Dans une première partie nous étudierons l'insatisfaction et le désir de changement de l'homme et dans un second temps, nous verrons les tentatives pour remédier à l'échec

  • Questions sur l'introduction du commentaire:
  • Quelle nouvelle forme de poésie Baudelaire propose t'-il?
  • Est-ce le seul recueil en prose de Baudelaire?
  • Sous quels noms est-il paru?
  • La poésie en prose était-elle peu exploitée jusqu'aux essais stylistique d'Aloysius Bertrand?
  • De quelles contraintes la poésie se libère t'-elle?
  • A quelle date, Baudelaire publie t'-il les petites poèmes en prose?
  • De quels textes se composent-ils? Citez en trois ou quatre.
  • Quel est le thème de la poésie?
  • Quel est l'état d'esprit du poète?
  • A quoi la poésie est-elle associée?
  • Comment le poète vit-il la réalité concrète?
  • Peut-on dire quel e spleen domine dans cette poésie par les traces d'impuissance?
  • La quête de l'Idéal est-elle difficile pour le poète?
  • Rappel des définitions
  • Spleen
  • Idéal
  • Que pouvez-vous dire sur le titre de la poésie?

 

 

  • Oral EAF, Baudelaire, Anywhere out of the word
  • Les petites poèmes en prose
  • Plan possible pour un  commentaire:
  • I – Image fuyante de la condition humaine: maxime moraliste
  • Insatisfaction et désir de changement, de voyages
  • A – Différentes propositions de voyages
  • B – Dialogue entre le poète et son âme
  • II – L'échec du voyage. Tentative de remédier à ce problème: solutions, remèdes
  • Problématiques possibles:
  • En quoi cette poésie reflète t'-elle l'état d'âme du poète?
  • En quoi le poème est-il une allégorie du désespoir?

 

ORAUX EAF

I – Image frappante de la condition humaine (maxime = moraliste) : l’insatisfaction et le désir de changement, de voyager

A/ Différentes propositions de voyages

- Baudelaire recherche un ailleurs, un lieu où il pourrait se rendre. En effet, il veut fuir la réalité, qui est figurée sous l’image d’un hôpital (métaphore filée) «cette vie est un hôpital ou chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu'il guérirait à côté de la fenêtre » = image de la condition humaine - Le malaise et l’insatisfaction ressortent notamment de cette phrase « Il me semble que je serai toujours bien là où je ne suis pas ». - On trouve au long de ce texte différents lieux et endroits intéressants et rêvés pour voyager : *L’ailleurs est désigné par des lieux réels tels que « Lisbonne », « Hollande », « Batavia » et « Baltique », des ports « forêt de mâts » (métaphore), « les navires », qui sont des sources d’inspiration des artistes (peintres et poètes) *Les destinations sont citées dans un ordre du plus chaud au plus froid, qui fait apparaître une gradation. *Les trois premiers tableaux c’est à dire Lisbonne, Hollande et Batavia, sont des paysages habités, urbains et lumineux « chaud », « lumière et le minéral » ou encore « cette terre béatifiante » (bonheur mystique, connotation religieuse ("beatus" = heureux en latin et "saint" dans la tradition catholique) ou « Nous y trouverions d’ailleurs l’esprit de l’Europe marié à la beauté tropicale. » (personnification donnant une idée de fusion) ou « t’y ragaillardirais comme un lézard » (animal à sang froid qui a toujours besoin de se réchauffer au soleil). Contrairement aux 3 derniers qui sont Tornéo, Baltique et Pôle, qui sont froids et obscurs « à le soleil ne frise qu’obliquement la terre » et où il y a une absence de vie (inhabités) « encore plus loin de la vie si c’est possible » ou « monotonie ». On pourrait voir que cet ailleurs est constitué d’éléments emblématiques de la vie de Baudelaire, qui constituent des sources d’inspiration comme le voyage à l’Île de la Réunion où l’exotisme et l’envie d’évasion sont nés.

I -  Questionnaire

A -

  • Que cherche à faire Baudelaire? Pourquoi?
  • Comment la réalité est-elle figurée?
  • Relevez la métaphore filée?
  • Que connote cette image?
  • Quelle impression suggère t'-elle au lecteur?
  • Dans quelle phrase le malaise ou Spleen se traduit-il le mieux selon vous?
  • Quels sont les différentes lieux évoqués pour voyager?
  • Relevez toute les désignations de « l'ailleurs»
  • Quel est l'ordre de citation des destinations?
  • Analysez la gradation
  • Que connotent les trois premiers  tableaux?
  • Relevez une personnification révélatrice d'une fusion
  • En quoi ces trois tableaux s'opposent-ils aux trois derniers?
  • Que suggèrent-ils?
  • Relevez les éléments emblématiques de la vie de Baudelaire

 

B/ Dialogue entre le poète et son âme

- On assiste à une narration avec du discours direct « pauvre âme refroidie »entre le poète et son âme (conscience profonde du poète) personnifiée, il y a donc un dédoublement «mon âme, pauvre âme refroidie» ou encore « tu t’y ragaillardirais comme un lézard un paysage selon ton goût habiter » , « te divertiras-tu, ...toi qui aimes » - Cependant malgré toutes les propositions l’âme ne répond pas :elles ne sont d’aucun effet dans un dialogue désespérant « Mon âme ne répond pas ». - On observe une gradation caractérisant l’âme qui part d’une injonction « Dis-moi, mon âme », ensuite une négation « mon âme ne répond pas », après un handicap « mon âme reste muette » et ensuite la mort « mon âme serait-elle morte ? ». - Il y a donc un jeu de questions/réponses entre l’âme et le poète : 3 questions sans réponse et la 4ème avec une réponse « « N’importe où ! n’importe où ! pourvu que ce soit hors de ce monde ! » » paradoxe qui reprend "il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas.". L’absence de réponse correspond à l’insatisfaction. - Les questions sont des suggestions de voyage « Que penserais-tu ? ». Ainsi, on assiste à un dialogue argumentatif car le locuteur tente de convaincre/persuader son âme avec des arguments caractéristiques des lieux d’évasion « dont tu as souvent admiré l’image dans les musées » ou encore « Voilà un paysage selon ton goût », « Puisque tu aimes tant le repos… » …

- Le passage au pronom « nous » au dernier paragraphe est marqué par l’évocation de la mort « nous pourrons prendre de longs bains de ténèbres » ou encore « les aurores boréales nous enverrons de temps en temps leurs gerbes roses, comme des reflets d’un feu d’artifice de l’Enfer ! » L’homme est perpétuellement insatisfait, hésitant et indécis. Il croit être plus heureux ailleurs, plus loin, alors que c’est une illusion. En effet, on retrouve le CL avec l’utilisation du conditionnel exprimant un vœux, ou un rêve irréalisable « voudrait » et « guérirait » mais également des tournures de phrases comme « croit que » et « il me semble que ». Cela touche l’univers général en effet il y aune généralité avec « Chaque ». Baudelaire s'identifie aux deux malades qu'il vient d’évoquer : "être bien là où je ne suis pas" est impossible, donc je ne peux être bien nulle part. Donc le résultat est que la mort va toucher tout le monde. On parle de la poésie du mal de vivre (le spleen)

I - Questionnaire

B

  • Comment le dialogue entre le pète et son âme s'ouvre t'-il?
  • Que traduit le discours direct?
  • Comment l'âme réagit-elle aux propositions?
  • Relevez et analysez la gradation de l'âme
  • Comment se manifeste le jeu de questions et réponses entre le poète et son âme?
  • A quoi l'absence de réponses renvoie t'-il?
  • A quoi les questions correspondent-elles?
  • Peut-on parler d'un dialogue argumentatif et pourquoi? Citez pour justifier votre réponse
  • Que traduit le passage au pronom «nous» du dernier paragraphe?
  • En quel sens peut-on parler en terme d'illusions?
  • Quels en sont les indices?
  • Cette poésie est-elle caractéristique du mal de vivre ou spleen?

 

II – L’échec du voyage : tentative de remédier à ce problème (solutions, remèdes)

- Le poème commence par une comparaison à un hôpital «cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu'il guérirait à côté de la fenêtre », qui permet de comprendre qu’il veut fuir cette vie et découvrir d’autres endroits, cependant rien ne lui convient : or le monde est un hôpital dans lequel on ne peut pas sortir (thèse). - Le poème entame le dialogue au style direct ; "pauvre âme refroidie" , ce qui provoque chez le lecteur de la pitié, de la compassion. C’est le thème du spleen, du froid moral, psychologique. On peut supposer que le poète recherche d'une guérison. En effet, chaque paragraphe représente une destination, où on peut trouver différents remèdes: *Lisbonne : remède : chaleur en effet « Il doit y faire chaud, et tu t’y ragaillardirais comme un lézard » *Hollande : remède : repos en effet « Puisque tu aimes tant le repos » *Batavia : remède : dépaysement en effet « Nous y trouverions d’ailleurs l’esprit de l’Europe marié à la beauté tropicale. » *Tornéo, Baltique et Pôle : remède : froid en effet « Là le soleil ne frise qu’obliquement la terre » - Cependant les rêves du poète sont toujours voués à l’échec comme on le voit avec « Celui-ci » et « celui-là », qui est une fausse opposition. - Quelque soit le lieu, le résultat est le même : la souffrance et la mort. En effet, Son âme lui adresse la seule solution, "hors du monde" car il n'est jamais satisfait, on peut en conclure que ce monde n'est pas fait pour lui. En outre, la solution, la destination finale pour remédier à l’insatisfaction est la mort « fuyons vers les pays qui sont les analogies de la Mort » - Ce que dit l’âme éclaire le sens du titre et fait ressortir le sentiment d’échec du poète : rien dans ce monde ne peut satisfaire les aspirations de son âme. « Enfin » marque la fin d’un attente, « fait explosion » fait écho aux « feux d’artifices de l’Enfer ». Poème qui ose dire l’échec poétique et la faillite du rêve.

II -  Questionnaire

  • Quelle est la thèse du texte?
  • Comment la pitié est-elle suscitée chez le lecteur?
  • Est-ce le thème du Spleen?
  • Quels sont les remèdes évoqués en fonction des destinations?
  • Que connotent-ils?
  • Quelles sont les issues du rêve?
  • Relevez une fausse opposition qui le confirme
  • Peut-on parler d'échec?
  • Quelle est la seule solution concrète?
  • Quelle est la conclusion du poème en prose?
  • Le titre du poème est-il éclairé par les propos de l'âme?
  • Cela accentue t'-il le sentiment d'échec du poète?
  • Ce poème est-il la preuve d'un échec poétique?

 

Conclusion

Dans ce poème, Baudelaire met en avant l’insatisfaction de l’homme : l’homme est malheureux, qui conduit à un désir de voyager. A travers un dialogue entre le poète et son âme, on trouve une allégorie du désespoir et de l’ennui. Pour remédier à ce problème, plusieurs solutions sont proposées dans différents pays. Cependant, on va aboutir à un échec, également avec le dédoublement du poète.

  • Questions sur la conclusion:
  • Le poème en prose est-il une allégorie du désespoir?
  • Le Spleen ou mal de vivre: cette thématique est-elle commune aux petites poèmes en prose et aux Fleurs du mal
  • Fonctions de l'écriture poétique:
  • Espoir d'une libération

  • Fonction cathartique, libératrice de l'écriture. Se libérer des maux par les mots

  • Cette poésie est-elle caractéristique de la fonction de l'écriture poétique au sens libératrice et cathartique?

 

ORAUX EAF

Questions sur Baudelaire
  • - A quel siècle appartient-il?
  • 19ème siècle
  • - Citer deux contemporains
  • Nerval, Balzac, Victor Hugo
  • - Quelle est son oeuvre la plus célèbre?
  • Les Fleurs du mal
  • - Citer deux autres oeuvres du poète
  • Les paradis artificiels, petits poèmes en prose
  • - Quelles sont les trois femmes de Baudelaire?
  • jeanne Duval, Mme Sabatier, Marie Daubrun
  • Qu'est ce qu'un dandy?
  • Un dandy est un homme très élégant, raffiné. Le courant de mode s'appelle le dandysme. Il vient d'Angleterre, XVIIIème siècle. On peut aussi parler en terme d'état d'esprit, d'affectation de l'esprit.
  • - Quels hommes de lettres fréquentait-il?
  • Nerval, Balzac
  • De quoi est-il décédé?
  • Baudelaire est atteint d’une congestion cérébrale et rapatrié vivant, mais aphasique, il meurt le 31 août 1867.

 

 

 

Oral du baccalauréat de français

Définitions :

*Spleen : Malaise existentiel : Un état d'âme synonyme d'ennui, d'enlisement = Le mal baudelairien

*L'idéal : L'anti-monde du Spleen : Le spleen se rapporte au temps. L'idéal se rapporte à l'instant.

 

ORAUX EAF

 

Donnez les définitions suivantes:

 

Parnasse

Mouvement littéraire poétique apparu en France dans la seconde moitié du 19ème siècle. Le Parnasse valorise l'art pour l'art, rejette l'engagement social et politique de l'artiste et les excès lyriques, sentimentaux du romantisme (Lamartine). La perfection formelle est mise en avant. L'art n'est pas utile, il vise purement et simplement la beauté = théorie de l'art pour l'art de Théophile Gautier

Symbolisme

Le symbolisme est un mouvement littéraire apparu en France vers 1866 contre le naturalisme et le Parnasse. Le symbolisme tente d'établir un rapport entre l'Idée abstraite et l'image qui l'exprime. Pour les symbolistes, le monde reste à déchiffrer. Ce mouvement trouve ses origines dans les Fleurs du mal de Baudelaire.

Classicisme

Le classicisme est un mouvement littéraire, culturel, artistique qui s'est développé en France entre le XVII et XVIIIème siècle. Les valeurs du classicisme renvoient à un idéal qui s'incarne dans l'honnête homme et dans la quête de la perfection et de la raison : respect des règles, modèles de l'art antique : équilibre, mesure et vraisemblance.

Romantisme

 Le romantisme est un mouvement littéraire, culturel (littérature, peinture, sculpture, musique), apparu en Allemagne et en Angleterre vers la fin du XVIIIème siècle. Le romantisme est une expression absolue des états d'âme en matière d'art, c'est une réaction du sentiment contre la raison au profit de l'évasion, du rêve, du sublime.

 

Quelle place Baudelaire occupe t'-il dans l'histoire littéraire?

Baudelaire est un poète  nourri de romantisme mais malgré tout tourné vers le classicisme entre le Parnasse et le symbolisme. Baudelaire est un poète de la modernité

 

Notes:

Le seul recueil en prose de Baudelaire s'intitule le Spleen de Paris, aussi connu sous le nom de Petits poèmes en prose.

La prose était alors peu exploitée si ce n'est dans les essais stylistiques d'Aloysisus Bertrand.

 

 

Questions sur l'exposé: petits poèmes en prose

 

Les petits poèmes en prose : questionnaire EAF

1-

Par quel sous-titre, les petits poèmes en prose sont-ils désignés?

Le Spleen de Paris

2 -

Quand a t’-il été publié pour la première fois?

En 1869

3 -

De combien de pièces ce recueil est-il composé?

De 50 pièces

4 -

A quoi le sous titre des petits poèmes en prose fait-il allusion?

Au Spleen et Idéal  et Tableaux parisiens des Fleurs du mal

5 -

Comment comprenez-vous le titre?

Le Spleen = allusion au mal baudelairien, malaise existentiel. Le Spleen de Paris = Malaise social d’une ville, celle de Paris.

6 -

Tous les poèmes sont-ils en prose?

Non, l’Epilogue est en vers.

7 -

Citez quatre poèmes en prose

Le Confiteor de l’artiste, Le Fou et la Vénus, L’Horloge, les Projets

8 -

Quelle influence retrouve t’-on dans Petits poèmes en prose?

Celle D’Edgar Poe : Il fait l’éloge du genre narratif

9 -

Retrouve t’-on les thèmes des Fleurs du mal?

Oui mais sur un mode plus grinçant

10 -

De qui s’est-il inspiré pour le choix de l’écriture en prose?

D’Aloysius Bertrand avec Gaspard de la nuit, il a fait entrer le poème en prose dans la littérature

11 -

A qui ouvre t’-il la voix avec l’écriture en prose?

A Rimbaud, aux surréalistes.

12 -

Retrouvons-nous au delà de la libération de la contrainte formelle une structure proche de la poésie?

*** Anywhere out of  the word, 1867, Posthume:

Écriture poétique:

  • 4 semi-anaphores

  • 4 petites phrases basées sur la même idée.

 

 

ORAUX EAF

 

  • Ouverture:
  • Quête de l'idéal: par la sublimation
  • Ouverture possible avec L'invitation au voyage

 

Dossier complémentaire : travailler l'ouverture

  • L'invitation au voyage
  • Idée d'un refuge imaginaire : recherche et quête d'un idéal
  • Point comun : lieu privilégié, lieu idéal censé apporter remède et réconfort au poète : lutte contre le spleen : recherche de l'idéal.
  • Evasion par le voyage : le rêve en rapport avec la femme
  • Echec  : retour au spleen

 

ORAUX EAF

 

Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire

 

Charles BAUDELAIRE (1821-1867)
L'invitation au voyage
 
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
 
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
 
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.
 
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
 
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
 
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
 
Problématiques possibles :
 
- Comment le thème du regard est-il associé à l’expression d’un sentiment amoureux?
- Comment le pouvoir de la femme s’exprime t'il sur le poète?
- comment Baudelaire évoque-t-il l’idée d’un refuge imaginaire et salvateur dans son poème ?

ORAUX EAF

 
Les Fleurs du Mal, tendent à exprimer la tension entre l’expérience amère et mélancolique du Spleen et l’exaltation du rêve et de la beauté incarnée par l’Idéal. C’est cette dualité qui représente le thème central de l’œuvre baudelairienne. En effet l’auteur est constamment à la recherche d’un idéal hors d’atteinte et cet échec provoque en lui un sentiment de Spleen ainsi qu’un dégout d’être, des gens et de la vie en général. Cette dualité oppressant sa vie privée, imprègne également sa poésie remarquable jusqu’au titre de son recueil « Les Fleurs du Mal ». Ainsi l’auteur dans son poème « l’Invitation au voyage » tiré de la section « Spleen et Idéal » du recueil « Les Fleurs du Mal » publié en 1857 invite sa bien-aimée à se rendre dans un lieu privilégié, un lieu idéal censé apporter remède et réconfort au poète qui lutte continuellement contre son Spleen. L’évasion par le voyage constitue alors le désir du poète à atteindre le bonheur qu’il recherche désespérément et se classe ainsi dans sa quête de l’idéal. Nous nous demanderons alors comment Baudelaire évoque-t-il l’idée d’un refuge imaginaire et salvateur dans son poème ? A posteriori de la représentation d’un périple amoureux, Baudelaire décrit une contrée idyllique conçue selon ses propres désirs mais se trouvant n’être au final qu’une promesse de voyage s’épanouissant dans le rêve.
 
I. Représentation d’un périple amoureux.
 
a. Une déclaration d’amour passionnée.
 
- La première strophe est un appel en même temps qu’une invocation. C’est une prière adressée à une femme désignée par deux vocables « Mon enfant, ma sœur ». Le premier désigne la tendresse pour une personne fragile à protéger; le second évoque le respect chaste, la complicité, et la douceur. - Ces deux qualificatifs donnent au poème une coloration mystique, et connotent d’un amour spirituel. - L’expression de son affection pour cette femme se trouve en outre renforcée par la reprise anaphorique du verbe « aimer ». - De plus, l’auteur invite cette femme à voyager a ses cotés dans un lieu qui pourrait les réunir « vivre ensemble ». Les deux amants pourront ainsi vivre leur amour de manière fusionnelle.
 
b. Analogie entre le pays et la femme.
 
- La femme aimée est d’autre part à l’image de la destination « au pays qui te ressemble » Plus précisément, le poète perçoit des correspondances entre son regard embué de larmes «de tes traitres yeux » et le paysage nimbé de lumière liquide « soleils mouillés » s- Cette eau évoque aussi celle d’une pierre précieuse le diamant dont la transparence laisse passer la clarté du regard « brillant ». - Ce sont en effet ces yeux qui ont envoûtés le poète tombé sous leurs « charmes si mystérieux ».
 
Transition : La destination du voyage se trouve donc être à l’image de la dulcinée du poète. Cependant, au fur et à mesure de la progression du poème, la présence de l’être aimée s’estompe au profit de la description d’un intérieur puis d’un port.
 
II. Description d’une contrée idyllique conçue selon les désirs du poète.
 
a. Un décor somptueux.

 

b. Un lieu idéal.
- Par ailleurs le vers 38 évoque les flamboiements du soleil couchant en faisant miroiter deux couleurs somptueuses évoquant respectivement une pierre « d’hyacinthe » et un métal précieux « or » - Une fois de plus, le lieu idéal offre au regard sa beauté lumineuse et luxueuse. - Notons que l’«hyacinthe» est aussi une fleur (la jacinthe), l’odorat est alors discrètement convoqué, ce qui fait écho a la strophe précédente, riche de ses lourdes senteurs faites de « rares fleurs » et d’« ambre » qui dresse ainsi l’image d’un paysage exotique. - De surcroit, la contrée où doivent se rendre les amants est indéterminée, Baudelaire la désigne métaphoriquement par le « pays qui te ressemble » ainsi que des termes imprécis tel que « là », « là–bas », « pays ».Il ne donne pas plus de précisions concernant sa situation géographique et préfère donc laisser place au mystère. - Mais c’est dans le refrain que Baudelaire cite les 3 principales caractéristiques du lieu, évoquées le long du poème par le biais de divers champs lexicaux à savoir celui la beauté « charme », « splendeur »; celui du luxe et de la richesse grâce a « riche plafond », « or » et enfin celui de la sensualité a travers « volupté » et « désir ».

 

Transition : Ce lieu s’esquisse donc comme le refuge idéal ou le couple pourrait s’évader loin des complications de la vie urbaine. Cependant cette promesse de voyage si idyllique et utopique pourrait progressivement s’évanouir dans le rêve.

 

III. Une promesse de voyage s’épanouissant dans le rêve.

 

a. La mort sublimant l’amour.
- Le poème par l’évocation de l’état de sommeil « le monde s’endort » établit une analogie avec la mort d’ailleurs citée en début de poème « Aimer et mourir ». L’auteur pourrait ainsi faire référence au trépas du couple - Cette journée représenterait alors symboliquement la vie humaine et la présence répétée du verbe dormir et de ses dérivés dans le dernier couplet pourrait évoquer par euphémisme la mort. -Le pays décrit se trouve donc être un endroit où les amants pourront vivre pleinement leur amour puis finir par s’éteindre conjointement.
 
b. Dimension onirique du voyage.
- Cet état de torpeur suggère donc l’aspect onirique du poème qui se trouve, de plus, être renforcé par l’emploi du conditionnel « décoreraient », « parleraient » qui fait allusion a des actions possibles mais encore irréalisées. - La forme du poème dégage, aussi, une douce harmonie qui favorise le rêve : la musicalité ainsi que le refrain du texte poétique lui confère le caractère d’une berceuse. - Enfin le poète invite sa compagne par un impératif « Songe » dont la magie onirique atténue la rigueur. Baudelaire confirme alors l’idée que le voyage n’est que rêve et illusion sortis se son imaginaire.
« Invitation au voyage » est un poème inspiré par Marie d’Aubrun, une actrice dont le poète s’est brièvement mais intensément épris. Baudelaire imagine alors un endroit ou ils puissent s’évader conjointement et vivre leur amour loin des ennuis et contingences de la vie urbaine. Ce poème qui ressemble à une berceuse s’achève sur le sommeil et la promesse de voyage s’épanouie alors dans le rêve. Ce chef-d’œuvre d’équilibre et de musicalité a été particulièrement affectionné par l’auteur qui décide de le réécrire en prose dans son recueil « Petits poèmes en prose » publié à titre posthume en 1869. Il a été mis en musique par Claude Debussy, Henri Duparc et plus tard par Léo Ferré.
  

ORAUX EAF

Questions : complément sur les Fleurs du mal 
 
 - Les Fleurs du Mal :
  • - Dans quelle section le poème "spleen" est il tiré?
  • - Combien y a t'il de poésies ayant ce même titre "spleen"? Section "spleen et Idéal" : Le poème est intitulé "spleen", LXXVIII. C'est le 4ème poème ayant le même titre.
  • - Que signifie le spleen? Ce terme vient de l'anglais dès le début du 18ème siècle. Baudelaire a commencé à l'introduire en France : il signifie "mélancolie" : humeur noire : dépression
  • Dans sa préface au Spleen de Paris, Baudelaire rend hommage au créateur du poème en prose. De qui s'agit-il? Réponse : C'est à Aloysius Bertrand que Baudelaire a rendu hommage au début du Spleen de Paris.
    • Quel mouvement littéraire et pictural fut fortement inspiré par Baudelaire, notamment par son poème Correspondances. Réponse : Le Symbolisme. À qui ont été dédiées Les Fleurs du Mal ? Réponse : Les Fleurs du Mal ont été dédiées à Théophile Gautier

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

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