Penser, est-ce dire non? Dissertation de philosophie, s'entraîner à faire des plans

Descartes, je pense donc je suis

 

 

Penser est-ce dire non?

*** Entraînement à la dissertation
Réflexion proposée par Elisabeth, membre du forum prépabac
Réactions des membres du forum

 

 

Descartes



•I) Penser c'est nier.

a)
La pensée est un rejet des apparences.
b) Penser c'est rejeter les
certitudes.
c) La pensée rejette les traditions.

•II) Penser, c'est
dire "OUI".

a) La négation est stérile (les sceptiques).
b) La
négation n'est qu'uné étape (Descartes, Hegel).
c) Amor fati !

 

Descartes

 

Penser implique toujours une négation :

- Penser c'est rejeter les apparences
- Penser c'est mettre en doute les certitudes établies
- Penser c'est critiquer les p hilosophes antérieurs


Penser, c'est affirmer : dire oui

- Nier ne suffit pas pour penser
- Penser c'est dépasser la négation
- Penser, c'est dire oui

 

Descartes

Alain: Propos sur la religion

" Penser c'est dire non. Remarquez que le signe du oui
est d'un homme qui s'endort; au contraire le réveil secoue la tête et dit non.
Non à quoi ? Au monde, au tyran au prêcheur? Ce n'est que l'apparence. En tous
ces cas-là , c'est à elle-même que la pensée dit non. Elle rompt l'heureux
acquiscemen. Elle se sépare d'elle-même. Elle combat contre elle-même. Il n'y a
pas au monde d'autre combat . Ce qui fait que le monde me trompe par ses
perspectives , ses brouillards , ses chocs détournés, c'est que je consens ,
c'est que je ne cherche pas autre chose.Et ce qui fait que le tyran est maître
de moi, c'est que je respecte au lieu d'examiner. Même une doctrine vraie, elle
tombe au faux par cette sonnolence. C'est par croire que les hommes sont
esclaves. Réfléchir , c'est nier que l'on croit. Qui croit ne sait même plus ce
qu'il croit. Qui se contente de sa pensée ne pense plus rien."

 

 

Descartes


Comprendre la problématique


Quel est le thème ? La pensée au sens fort : non pas avoir quelque en
tête (le représentation) ;mais le jugement, la réflexion sur le valeur de nos
idées.Quel est le problème soulevé ? On a tendance à croire que penser c’est «
avoir une pensée », unavis, une idée, une opinion; or n’est-ce pas tout le
contraire : penser c’est se défaire de ses penséesen tant qu’elles ne sont que
des croyances. Penser c'est d'abord examiner nos opinions.Quelle est la thèse ?
Que penser c’est renoncer à croire; lutter contre la tendance à croire et
seseffets; d’abord réfléchir à ses propres croyances, en les examinant.De quels
philosophes Alain se rapproche t il en disant cela ? Platon, Socrate, Descartes,
Spinoza…Quel est l’enjeu ? Vivre en esclave ou en homme libre; vivre dans
l’illusion ou la lucidité

 

Descartes


Par exemple, toute expression paradoxale


(qui va contre l’opinion commune,étymologiquement) doit
être systématiquement interrogée. A chaque paradoxe identifié, il faut 1/
lesignaler ; 2/ se demander (parfois explicitement à l’aide d’une question)
pourquoi l’auteur met enavant ce paradoxe. (Exemple : « Penser c’est dire non »
(texte 1 d’Alain) : c’est paradoxal carl’opinion commune veut que penser quelque
chose, c’est affirmer la chose que l’on pense



Alain dit,
en parlant de la dernière façon de penser, que nous venons d’évoquer, que «
penser, c'est dire non ». Qu'en est-il ? Doit-on considérer que la pensée, quand
elle prend la forme du jugement, consiste en un refus, en une distanciation
critique par quoi nous nous défendrions d’adhérer à une certaine façon de voir
les choses ? S’il semble aller de soi, pour peu que l’on y prenne garde, que la
pensée ne peut s’affirmer qu’en se démarquant de l’opinion, aux convictions bien
souvent irréfléchies, il semble non moins évident qu’elle ne saurait en rester
là, sous peine de sombrer dans un scepticisme stérile. Par où l’on voit qu’en se
demandant si « penser, c’est dire non », nous sommes conduits à apprécier la
valeur mais aussi les limites de l’esprit critique afin d’en déduire, pour
nous-même, une sage façon de nous conduire lorsque nous prétendons penser.


Pour pouvoir répondre au plus juste à la question de savoir si penser,
c’est dire non, nous aurons à nous en poser successivement trois autres. En quoi
le jugement peut-il être conçu comme étant un refus ? En quoi, toutefois, ne
saurait-il s’y réduire ? Et, enfin, en quoi la pensée est-elle, somme toute, un
processus relevant à la fois du refus et de l'adhésion ?

 

Descartes

Sujet 2005.


« Dire non » : contester, refuser, protester, se révolter.
Il existe de multiples manières de dire non. Toutefois, la philosophie nous
enseigne, dans la lignée de Sophocle et de Platon, que celui qui dit « non »
constitue une référence indispensable, le paradigme de l’esprit non contraint,
la preuve ad hominem (par l’exemple) que la liberté est une réalité, que la
révolte contre l’injustice est toujours possible. Antigone et Socrate sont ces
éclaireurs de l’humanité qui ont dit « non », ouvrant la voie à toutes les
révoltes morales et exigences d’émancipation ultérieurs. C’est la raison pour
laquelle le philosophe Alain a pu dire « penser, c’est dire non ». On se gardera
bien pourtant d’affirmer que « dire non », c’est forcément « penser ». Il y a
des oppositions vaines ou stériles. « Dire non » n’est pas toujours signe de
liberté.



I L’homme est un animal qui dit non



Cela fait même partie des propres essentiels de l’homme


A

Sur le plan psychologique : c’est le « non » du jeune enfin
qui se pose en sujet en s’opposant.

B

Sur le plan linguistique : la
proposition négative témoigne d’un accès à l’abstraction (métalangage).


C

Sur le plan politique : les animaux ignorent l’opposition à leur
communauté, comme le montre par dérision ou a contrario les films et fables («
FourmiZ » ou « La ferme des animaux », « La fable des abeilles », etc…).



II Dire non est parfois vain

Dire non n’a pas forcément un impact, en tout cas dans
l’immédiat


A

Dire non à son instinct : en consommant par exemple
des substances nocives, en se torturant par l’abnégation ou l’abstinence etc…


B

Dire non la société, comme le misanthrope qui ne peut vivre en
communauté : « Celui qui ne peut vivre parmi les siens est un monstre ou un Dieu
» Aristote.

C

Dire non à la vie : cela conduit au suicide… (certains
suicides furent volontaires et réfléchis, philosophiques : cf Sénèque, Primo
Levi, Stefan Zweig ou Walter Benjamin).



III Penser c’est dire non, mais dire non n’est pas
penser


La pensée implique l’opposition, la négativité ( cf la
dialectique selon Hegel). La réciproque n’est vraie.



A

« Penser
c’est dire non » : c’est la fameuse thèse de Alain : au contraire, le oui (de la
tête) est celui de l’homme qui s’endort.
B

Mais dire non n’est pas penser :
on le voit bien avec les jeunes enfants qui s’affirment dans l’opposition. Mais
qui ne pensent pas encore

C

Dire non est parfois fécond parfois stérile
La démarche d’opposition de l’artiste, du grand homme qui dit « non » au
conformisme est féconde. Mais le « non » réactionnaire ou conservateur dicté par
la peur de la nouveauté ou la haine de l’autorité est stérile, parfois
dévastateur (cf le « vive la mort » des fascistes).



Conclusion :


Même si « dire non »
est le propre de l’homme, toutes les oppositions, tous les refus, toutes les
obstructions ne sont pas signes d’humanité.

 
   

 

BAC

Pour aller plus loin : consultez les documents du site 

Date de dernière mise à jour : 01/05/2021

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