Peut-on légitimement préférer l'illusion qui réconforte au savoir qui dérange? Notre liberté est-elle toujours légitime?

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" Faut-il préférer une vérité qui dérange à une illusion qui réconforte?" 

 

*** Plan possible pour un DM 

 

Analyser le sujet 

"Faut-il préférer une vérité qui dérange à une illusion qui réconforte? "

Faut-il peut se comprendre au sens de "peut-on"?  

Ou "est-il possible de? "

Préférer = faire un choix 

Pouvoir = avoir la possibilité ou avoir la liberté de choisir l'illusion réconfortante et rassurante au savoir qui dérange 

Une illusion qui réconforte : Concept d'illusion à définir

L'illusion est une croyance qui peut venir de notre ignorance (dans cas c'est toujours une erreur) ou de nos désirs

Le savoir s'oppose à l'ignorance. Il s'accorde avec la réalité et la vérité et entre en contradiction avec l'ignorance et l'erreur et donc l'illusion

On présuppose que le savoir dérange et qu'il faut parfois préférer l'illusion 

A envisager : la question de la légitimité

Avons-nous le droit d'un point de vue moral, éthique, voire légal de préférer l'illusion réconfortante au savoir dérangeant?   

Reformulation : 

Peut-on légitimement préférer l'illusion qui réconforte au savoir qui dérange? Notre liberté est-elle toujours légitime? Comment et dans quelle mesure peut-on justifier le choix d'une illusion plutôt que d'un savoir?  

A quelle condition et selon quels critères est-il possible de préférer l'illusion à la vérité?  (critère moral : la vérité étant du côté du bien serait préférable + un critère relatif à la joie qu'apporte l'illusion, éviter la peine engendrée par la vérité) 

L'homme ne recherche par seulement la vérité mais la conservation de son être dans la joie (éviter la peine).  

" faut-t-il préférer une vérité qui dérange a une illusion qui réconforte?" 

Plan possible  

I - 

peut-on ou est-il possible de désirer l'illusion plutôt que le savoir?  

II - 

Est-il légitime de préférer l'illusion au savoir? 

III - 

Dans quelle mesure peut-on parler d'un choix, d'une liberté de choix entre illusion et savoir?  

- On ne peut ne pas avoir conscience de notre illusion. on croit savoir = on ignore qu'on ne sait pas (Socrate : savoir, c'est savoir qu'on sait). Dans ce cas de figure comment dissocier et préférer l'illusion/ Le savoir?  

- Le savoir peut parfois être une illusion

- L'illusion peut laisser place au savoir 

 

Quelques arguments pour le DM 

La vérité signifie adéquation entre ce que nous disons ou pensons et la réalité. Un discours est vrai si ce qui est dit est conforme à la réalité. 

"Tous les hommes désirent d’être heureux. Cela est sans exception" dit Pascal dans les Pensées. Mais nous savons aussi qu’il n’est pas toujours facile de l’être

 Il faut être réaliste, renoncer à certains de nos désirs parce que nous ne sommes pas capables de les satisfaire, nous n’en avons pas les moyens. 

 Quiconque cherche à faire réfléchir les hommes risque de se faire haïr d’eux. Comment ne pas penser à l’allégorie de la caverne de Platon en analysant au prisonnier qui s’évade ? Il souffre. Les yeux lui font mal. Réfléchir n’est pas plaisant et il ressent le désir de retourner à son illusion première. Le conformisme des préjugés, la paresse et la passivité intellectuelle sont le lot commun. La vérité dérange parce qu’elle bouscule les habitudes, rompt les traditions et obligent chacun à redéfinir sa vie. Socrate a été tué. Son crime : penser et amener les hommes à vouloir faire de même

Ex d'illusions 

Platon dans l'allégorie de la caverne, décrit des prisonniers qui ne perçoivent que les ombres de la réalité. Leur illusion consiste en ce qu'ils les prennent pour la réalité. Ils sont en fait trompés, piégés par les apparences. Socrate enseigne grâce à la maïeutique comment se dégager de ces  illusions.

Descartes dans la première Méditation, insiste sur les inévitables illusions des sens, (mirage ou bâton qui paraît brisé quand on le plonge dans l'eau…) Un usage adéquat de la raison, qui utilise d'abord le doute critique, puis un raisonnement logique correct permettent de se dégager des illusions.

Freud dénonce l'illusion religieuse dans la conception religieuse de Dieu. La détresse infantile, toujours présent chez l'adulte, génère le besoin de fantasmer un père tout puissant sur le modèle de sa conception préœdipienne   du père. (Pour l'enfant de deux ou trois ans, avant l'apparition du complexe d'Œdipe, le père est perçu comme tout puissant, omniscient, invulnérable et protecteur). Freud pense que la religion est l'illusion consolatrice qui permet d'accepter les douleurs de la vie mais qui empêche de devenir vraiment adulte.

Critique du christianisme

                                    Nietzsche et Feuerbach

Selon Nietzsche, les esclaves, les vaincus ont inventé l’au-delà pour compenser leur misère. Ils ont imaginé de fausses valeurs pour se consoler. Dieu est perçu comme une consolation, une compensation. Les hommes ont forgé le mythe du salut de l’âme et la fiction du péché. C’est une religion superstitieuse, c’est l’arme des faibles.

Selon Feuerbach, l’homme projette dans le ciel, le rêve de justice qu’il ne peut réaliser sur la terre. Justice, amour, sagesse sont les attributs de la conscience humaine représentant l’idéal humain. Dieu est un substitut des valeurs humaines déçues ainsi que le suggère la citation, « l’homme pauvre possède un Dieu riche ». Dieu est perçu dès lors comme une projection imaginaire. Nier Dieu pour Feuerbach comme pour Nietzsche, c’est reprendre possession de sa vie. Il en est de même pour Karl Marx pour qui « la religion est l’opium du peuple ».


 

 L’insupportable vérité

 Pascal : "La nature de l’amour-propre est de n’aimer que soi et de ne considérer que soi. Mais que fera t-il ? Il ne saurait empêcher que cet objet qu’il aime ne soit plein de défauts et de misères : il veut être grand, il se voit petit ; il veut être heureux, il se voit misé- rable ; il veut être parfait et il se voit plein d’imperfections ; il veut être l’objet de l’amour et de l’estime des hommes et voit que ses défauts ne méritent que leur aversion et leur mépris (. . .) car il conçoit une haine mortelle, contre cette vérité qui le reprend et le convainc de ses défauts." En gros, il faut se crever les yeux pour ne pas se voir tels que nous sommes.  

La lucidité sur nous-mêmes nous conduirait inexorablement au malheur. Il faut se mentir 

La vérité ne pourra être acceptée des hommes que si cette dernière leur plait. 

La tentation d’une illusion consolante

Fuite de la réalité : Pascal avec le divertissement

L'illusion est consolatrice = un bonheur illusoire 

la connaissance de la vérité implique également la connaissance de la mort et la prise de conscience du tragique de la condition humaine. L'homme recherche l'illusion pour fuir la réalité et la vérité trop dure à affronter au quotidien. Il se masque la vérité la plus dérangeante et la plus traumatisante et se tourne vers les illusions les plus consolatrices.

" Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés pour se rendre heureux de n’y point penser ". Pascal 

 

BAC

Date de dernière mise à jour : 01/05/2021

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