De Plotin à Platon, Les Ennéades et Parménide

 

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Etude thématique : l’Un chez Plotin

 

Etude comparative :

Les hypostases plotiniennes et les hypothèses du Parménide de Platon.

 

 

Introduction

 

Où chercher l’Un, où chercher l’être dans la philosophie de Plotin? Nous savons que l’Un n’est pas ce qui est premier, il nous faut donc le chercher, le contempler à partir de ce qu’il n’est pas, forme, intelligible, pensée, bien, vérité. La vie de l’âme n’est pas de se projeter dans le monde mais de tourner autour d’un centre qui est sa source, « l’âme n’est pas un cercle, cela signifie que la nature se trouve en elle et autour d’elle, les âmes en proviennent et en sont séparées ». La vie des sens et la présence au monde nous éloignent d’un centre qui est le centre commun et universel de toutes les âmes. Les âmes en sont séparées. Elle est incorporel, l’être séparé signifie être différent de ce centre. Le retrouver c’est se faire semblable à lui. Il y a un effort d’assimilation des âmes qui procèdent toutes de la même source. Ces âmes en s’assimilant à l’unité se ressembleront.

 

Annonce du plan

Nous étudierons le rapport de l’âme et de l’Un dans le but de poser et d’éclaircir les trois hypostases de Plotin comme transposition des trois hypothèses du Parménide de Platon.

 

 

L’âme et l’Un

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« les corps sont empêchés de communiquer mais les incorporels ne sont pas entravés par les corps, ce qui les éloigne ce n’est pas le lieu mais l’altérité, la différence, lorsque l’altérité disparaît, les êtres n’étant plus différents, sont présents les uns aux autres. Nous ne sommes présents que lorsque l’altérité n’est plus en nous ». Les âmes entourent l’Un; le cercle que les âmes décrivent marque une distance par l’altérité qui est en elles; leur mouvement est en même temps maintenu à l’être par une généralisation qui procède de lui, sans lequel elles ne subsisteraient pas. Inversement, l’Un originaire est présent à ce qui procède de lui sans perdre de son être ou de son unité. « Il reste entier, toutes les choses ne découlent pas de lui au prix d’un amoindrissement ». La génération est continuelle, ce qui est engendré peut être oublieux de ce par quoi il existe. C’est un intermédiaire entre ce qui la fait vivre et ce qui est la vie elle-même, et ce qu’elle engendre à son tour, l’âme peut se laisser fasciner par l’extériorité. Il y aurait un exil, une chute. L’âme peut chercher la déperdition ou le repos. Mais le véritable objet de notre amour est là-bas et nous pouvons nous unir à lui, le posséder en cessant de nous dissiper dans la chair. Il y aurait donc une migration vers l’intériorité, il faut dissiper l’altérité et intégrer l’âme dans sa vraie patrie. Mais pourquoi ne restons nous pas là-bas? « Parce que nous ne sommes pas tout à fait sortis d’ici », nous répond Plotin. Mais qu’en est il de la primauté de l’Un et de l’Être? Y a-t-il convertibilité entre ces deux termes? Y a-t-il identité de ces deux notions? Nous avons une transposition dialectique platonicienne en une thèse théologique.

 

 

1ère Hypostase

 

Dans la première hypostase de Plotin, il y a transposition de la première hypothèse du dialogue Parménide de Platon. L’Un dans son absoluité est posé, la première réalité, l’Un est, l’intelligence imparticipable. Platon nous dit dans la première hypothèse, l’Un n’est pas l’être. L’Un n’a pas part à l’être sinon il ne serait pas l’Un. La participation fait problème. Cela renvoie à ce à quoi l’Un peut participer, il se refoule donc, ce n’est pas l’Un, l’Un dans son absoluité. L’un est l’Un, on n’en peut rien dire d’autre.

 

 

2ème Hypostase

Dans la deuxième hypostase, il y a transposition de la deuxième hypothèse du Parménide de Platon. L’intelligence participable est l’Un, car l’Un ne peut pas être s’il ne participe pas à l’Ousia. Le second »Un », est sur le mode de la participation, il est étant, c’est la nouvelle unité hypostatique. La deuxième hypothèse de Platon nous demande comment l’Un peut il être s’il ne participe pas de l’être? On n’en peut rien dire. L’Un a part à l’être, il se redouble, il est à la fois l’être et l’Un. Mais c’est le second « un ». L’Un multiple car il participe à l’être. Il y a convertibilité de ces deux notions, si l’Un est alors l’Un a part à l’être. C’est le principe de toutes les essences, l’intelligence participable.

 

 

3ème Hypostase

Dans la troisième hypostase, nous avons une transposition de la troisième hypothèse de Platon. L’Un est et n’est pas, l’Un est fondement de l’être car c’est par lui qu’advient le multiple, il correspond à l’âme. Dans la troisième hypothèse, ce qui devient grandit, ce qui relève de la nature, c’est la vie, l’âme. L’Un est et n’est pas donc il change. L’Un est le fondement de l’être car c’est par lui qu’advient le multiple, la vie, le devenir. Donc l’âme n’est pas en l’être mais en l’Un; donc il y a retour sur elle-même. C’est une vision intuitive. Toute âme qui se tourne vers lui se tourne vers Dieu. On ne fait plus qu’un avec L’Un, comme l’Un, nous nous sommes vidés. Il y a ascèse totale qui nous dépouille de notre être. C’est la fin du voyage, c’est de n’avoir plus d’être dutout. L’Un est sans l’être car toute attache compromet l’absoluité, c’est ainsi qu’il nous faut le penser. L’âme n’est pas en l’être mais en l’un, il faut fuir seul vers lui seul, le salut est possible dans la solitude et le sacrifice de notre réalité.

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

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