Molière, Dom Juan, Acte V, scènes 5 et 6 à l'oral du bac

ORAUX EAF


 

Dom Juan : Molière : Entretien préparé et commentaire des scènes 5 et 6 de l'acte V

 

Dom Juan, Molière, acte V, 5 et 6

 

Séquence : le théâtre

Thème : La diversité des mises en scène possibles grâce aux registres mêlés dans le texte de Molière (comique, tragique et fantastique)

Problématique : En quoi pouvons nous parler d'un dénouement original?

Textes ou documents complémentaires :

  • la représentation du conflit au théâtre
  • Question d'ensemble :
  • par quels moyens le dramaturge et le metteur en scène présentent ils le conflit au théâtre?
  • Molière, Dom Juan, I, 3
  • Beaumarchais : Le mariage de Figaro, scènes 16-19- acte II
  • Giraudoux : Electre II, 2

 

Plan de l'étude :

  • I - Le spectre : la mort et la machine
  • 1 - apparition du surnaturel
  • 2 - L'épreuve héroique
  • II - Le châtiment : un dénouement merveilleux
  • 1 - Un châtiment exemplaire
  • 2 - Dénouement spectaculaire, très théâtral
  • III - La solitude de Sganarelle
  • 1 - La disparition du méchant homme
  • 2 - Le contraste bouffon

 

Le dénouement

Introduction:

Situation:

L’acte V met en scène les sommations finales du destin et la chute de DJ aux Enfers ; l’acte s’ouvre sur un double coup de théâtre: la conversion de DJ: après avoir menti à son père(scène 1 ), et avoir fait l’éloge de l’hypocrisie(scène 2), DJ révèle sa stratégie. Il utilise la religion pour masquer son immoralité.

Pendant un long moment dans la pièce, DJ est empêché de souper : il a de plus en plus de mal à manger, de plus en plus mal à réussir ses séductions. C’est à un repas qu’il invite la statue de pierre ( d’où le titre espagnol « el convidado de piedra » contre toute attente, la statue accepte l’offre et retourne l’invitation de manière à placer DJ dans les circonstances d’un repas que le commandeur a préparé spécialement pour le damné.

Il s’endurcit dans sa faute, jusqu’à vouloir abattre d’un coup d’épée le spectre, qui, le dernier voudra convaincre de renoncer. Arrêté par le fantôme de la femme voilée qui redouble le retour d’Elvire revêtue elle aussi d’un voile. La femme voilée se mue en image du Temps pour signifier que la vie de Dom Juan va dans l’instant être terrassée.

Texte :

 

Scène 5 :

DOM JUAN, UN SPECTRE en femme voilée, SGANARELLE.

LE SPECTRE, en femme voilée.- Dom Juan n'a plus qu'un moment à pouvoir profiter de la miséricorde du Ciel, et s'il ne se repent ici, sa perte est résolue.

SGANARELLE.- Entendez-vous, Monsieur?

DOM JUAN.- Qui ose tenir ces paroles? Je crois connaître cette voix.

SGANARELLE.- Ah, Monsieur, c'est un spectre, je le reconnais au marcher.

DOM JUAN.- Spectre, fantôme, ou diable, je veux voir ce que c'est.

Le Spectre change de figure, et représente

le temps avec sa faux à la main.

SGANARELLE.- Ô Ciel! voyez-vous, Monsieur, ce changement de figure?

DOM JUAN.- Non, non, rien n'est capable de m'imprimer de la terreur, et je veux éprouver avec mon épée si c'est un corps ou un esprit.

Le Spectre s'envole dans le temps que

Dom Juan le veut frapper.

SGANARELLE.- Ah, Monsieur, rendez-vous à tant de preuves, et jetez-vous vite dans le repentir.

DOM JUAN.- Non, non, il ne sera pas dit, quoi qu'il arrive, que je sois capable de me repentir, allons, suis-moi.

Scène 6:

LA STATUE, DOM JUAN, SGANARELLE.

LA STATUE.- Arrêtez, Dom Juan, vous m'avez hier donné parole de venir manger avec moi.

DOM JUAN.- Oui, où faut-il aller?

LA STATUE.- Donnez-moi la main.

DOM JUAN.- La voilà.

LA STATUE.- Dom Juan, l'endurcissement au péché traîne* une mort funeste, et les grâces du Ciel que l'on renvoie, ouvrent un chemin à sa foudre.

DOM JUAN.- Ô Ciel, que sens-je? Un feu invisible me brûle, je n'en puis plus, et tout mon corps devient un brasier ardent, ah!

Le tonnerre tombe avec un grand bruit et de grands éclairs

sur Dom Juan, la terre s'ouvre et l'abîme, et il sort

de grands feux de l'endroit où il est tombé.

SGANARELLE.- Ah! mes gages! mes gages! Voilà par sa mort un chacun satisfait: Ciel offensé, lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes mises à mal, maris poussés à bout; tout le monde est content: il n'y a que moi seul de malheureux! Mes gages! mes gages! mes gages!

 

Commentaire des scènes 5 et 6

I) Le spectre : la mort et la machine.

a) L’apparition du surnaturel

DJ voit passer un spectre devant lui : fantôme de toutes les femmes déshonorées et perdues par DJ, il offre une dernière chance à DJ : « Dj n’a plus qu’un moment à pouvoir profiter de la miséricorde du Ciel ; et s’il ne se repent ici, sa perte est résolue » ; voix difficilement identifiable : « Qui ose tenir ces paroles? Je crois connaître cette voix » Dj veut « voir » ce qu’est le spectre, il veut dévoiler les apparences pour connaître la vérité; au nom de la raison souveraine, il veut identifier le phénomène qu’il voit : « spectre, fantôme ou diable, je veux voir ce que c’est » Spectre = allégorie du Temps (« changement de figure ») qui s’envole.

Moins rationaliste, plus proche de la superstition qui accrédite les mystères extravagants de l’univers, Sganarelle, lui, croit. Pour lui, cette apparition est la marque de la puissance invisible de Dieu : « Ah ! Monsieur, rendez vous à tant de preuves, et jetez-vous vite dans le repentir. » Il insiste auprés de DJ pour qu’il évite la tragédie. Le valet joue deux fonctions ici: il introduit le comique dans ce moment fantastique et dramatique; mais il est aussi impuissant à faire entendre raison à son maître.

b) L’épreuve héroïque

Par une métamorphose fantastique, le spectre revêt l’habit du Temps; DJ se heurte donc au Temps qu’il a outrageusement méprisé. Il croyait pouvoir se maintenir dans la répétition de ses instants de jouissance. Homme du présent, du plaisir le plus immédiat, Dj ignore le passé ( Il oublie ses victimes et ne regrette rien) et le futur ( il ne prend pas garde à sauver son âme.) DJ, le libertin, ne peut plus rien face à l’irrationnel. Opiniâtreté orgueilleuse de Dj: « rien n’est capable de m’inspirer de la terreur »; « Non, non, il ne sera pas dit, quoi qu’il arrive, que je sois capable de me repentir » : éprouve de la fierté à ne pas faillir à sa réputation, à son propre mythe. > Le repentir ne dépend pas d’un coup de théâtre.

L’épreuve de la mort est vécue comme une preuve héroïque : tandis qu’au cours de l’acte V, DJ avait accepté l’artifice du masque, celui de l’hypocrisie conformiste, il apparaît ici grandi par le combat perdu de la mort.

Acte de Dj, qui s’élève à la hauteur de son mythe. Homme de la négation absolue, ( à Dieu, aux usagers sociaux, aux croyances…), DJ prononce par 2 fois le non du refus (« Non, non »scène 5 et 6)

II) Le châtiment : un dénouement merveilleux.

a) Un châtiment exemplaire.

Intervention de la statue du commandeur : arrête DJ dans son élan « Arrêtez Don Juan » (scéne 6) Représentation du divin et de la loi; invité de pierre > confère rigidité, caractère inébranlable ; lien avec la mort qui rigidifie le vivant. L’inconstance et la légèreté existentielles de DJ, se heurtent à l’impassibilité de la permanence. Dureté inébranlable de la statue: elle parle de façon ferme et autoritaire : « Arrêtez; donnez-moi la main » ; dernière sentence à la 3ème personne > façon d’accroître la solennité de la mise en demeure + façon de prendre à témoin le public, de lui annoncer dès le début de la pièce et de le rendre ainsi plus exemplaire.

La statue exprime le point de vue de Dieu, dont la miséricorde n’est pas infinie. Le christianisme affirme que toute faute peut être pardonnée si elle suscite un repentir sincère. Sinon, châtiment divin sévère.

Dernière transgression, sacrilège supplémentaire commis par DJ : il accepte de manger avec un mort, il franchit la ligne de partage entre le monde des vivants et celui des morts. Il brave la force qui l’assaille : « Oui. Où faut-il aller?La voilà »

Pour la première fois, DJ respecte la parole donnée. Pour la premiere fois, il agit.

b) Dénouement spectaculaire, très théâtral:

- Les éclairs symbolisent la colère de Dieu (souvent les éclairs sont les attributs de Zeus)

-Le corps de DJ s’embrase = cf. les représentants traditionnels de la damnation et de la chute aux Enfers.( Feu d’en bas, enfer imaginé comme un éternel brasier) > dimension tragique à la mort de DJ ; public de l’époque impatient de voir ce spectacle.

Propos de DJ, 2 fonctions:

- Justifier la surprise qu’il éprouve en montrant que jusqu’au dernier moment, DJ se montre incrédule : « Ô Ciel ! Que sens-je? »

- Informer le public de la terrible souffrance que subit le héros pour pouvoir juger de la pertinence du chatîment et s’en effrayer. « un feu invisible me prend, je n’en puis plus »

Didascalie indique que DJ n’est plus présent = le sujet de la pièce a disparu

III) La solitude de Sganarelle

a)La disparition du « méchant homme »

Traditionnellement, le dénouement réunit tous les personnages de la pièce qui s’achève par une réconciliation de tous les protagonistes dont le conflit est résolu, Or, ici Sganarelle est seul.

Cf pluriel dans la tirade de Sganarelle : « Lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parent outragé, femmes mises à mal, maris poussés à bout, tout le monde est content » > montre qu’une multitude d’individus a été outragé par DJ, et pas seulement les personnages de la pièce. Sganarelle exprime ainsi la cause des valeurs humaines, classées par ordre d’importance décroissante. Disparition de DJ peut cependant laisser un sentiment de frustration car si le montre est puni, ses victimes ne sont pas dédommagées.

b)Le contraste bouffon

« Mes gages, mes gages » : considération de Sganarelle bassement matérielle ; cette réplique détruit l’effet moralisateur du dénouement et crée un contraste bouffon avec la solennité du moment. Elle relativise la nécessité du châtiment : après tout, DJ était utile, il faisait vivre Sganarelle.

Réplique ambiguë, qui manifeste aussi l’hypocrisie de Sganarelle, qui après avoir crié sans cesse à l’immoralité, fait passer ici son intérêt matériel avant la justice divine. DJ a encore une dette « post-mortem » à payer…

Solitude de Sganarelle « il n’y a que moi seul de malheureux »: registre pathétique ou bouffon ?

Phrase censurée dans plusieurs versions : subversive

Conclusion:

Fin très ambiguë :

Molière a satisfait la morale traditionnelle en châtiant DJ : Le problème est traité matériellement par un coup de théâtre… dénouement moral établit l’ordre social et moral en châtiant le coupable.

Mais, Sganarelle = Molière a fait en sorte d’écrire cette réplique ; « Mes gages » pour un dramaturge = ma recette, Molière pose ainsi le problème de l’argent : est-ce que ma pièce va faire recette ?

 

Ouvertures possibles :

  • - Intertextualité possible avec I, 1
  • - Le personnage d'Antigone, il reste fidèle à lui même jusqu'au bout et refuse de sacrifier son intégrité pour vivre. Il vaut mieux mourir que de renoncer à soi même

 

Deuxième partie de l'entretien :

 

Questions sur la séquence le théâtre :

Séquence : le théâtre

Thème : La diversité des mises en scène possibles grâce aux registres mêlés dans le texte de Molière (comique, tragique et fantastique)

Problématique : En quoi pouvons nous parler d'un dénouement original?

le langage théâtral

Qu'est ce qu'un monologue?

Il manifeste la présence d'un personnage seul sur scène qui se parle à lui même ou éventuellement à quelqu'un d'absent. Il permet au spectateur de connaitre les pensée du personnage.

Définir la didascalie

Indications scéniques en italique le plus souvent qui donnent des information au metteur en scène ou au lecteur; On distingue les didascalies initiales, elles donnent le titre de la pièce, les listes des personnages, les indications scéniques de lieu et du décor. Les didascalies internes accompagnent le dialogue.

Quelle forme le dialogue peut il prendre?

  • Il manifeste la présence d'au moins deux personnages sur scène. Il prend différentes formes :
  • - la réplique : elle constitue la réponse d'une personne à l'autre
  • - la répartie : c'est une réplique brève qui répond à une attaque
  • -stichomythie : dialogue où les personnages se répondent vers par vers et qui donne un style à l'échange

 

L'action dramatique :

  • quelles sont les règles des trois unités? Les règles ont été élaborées tout au long du 17 ème siècle
  • - règle du temps : l'action ne doit pas dépasser 24 heures
  • - règle du lieu : un décor de palais pour une tragédie
  • un intérieur bourgeois pour la comédie
  • - l'action : tenir l'intrigue à une action principale
  • - la vraisemblance : vise ce que le public peut croire
  • - la bienséance : elle interdit de faire couler le sang sur scène
  • - découpage d'une pièce de théâtre : les actes sont en général au nombre de 5 , il n'y en a que 3 parfois dans les comédies.

 

La structure interne :

  • - l'exposition : elle informe le spectateur de la situation initiale par des renseignements sur le lieu et le temps, les personnages et l'action.
  • - le noeud dramatique : il situe les obstacles et les conflits qui empêchent la progression de l'action. Celle ci est ponctuée de péripéties comme les sentiments de situation, les coups de théâtre, les quiproquos qui retardent l'action et les rebondissements qui compliquent l'intrigue.
  • - le dénouement : Il permet de résoudre les conflits présents dans l'intrigue.
  • La scène théâtrale :
  • Un espace de jeu : les décors, les costumes, les maquillages contribuent au symbolisme de la scène en soulignant les choix du metteur en scène.

 

Questions sur l'extrait de la pièce :

*** Toutes les réponses sont dans le commentaire et suivent les axes d'étude

I - Questionnaire

  • 1 - En quoi peut on parler d'apparition du surnaturel?
  • Quels sont les éléments du surnaturel?
  • Que symbolise le spectre : allégorie du temps
  • Quel est le point de vue de Sganarelle concernant l'apparition du spectre?
  • Quelle fonction le valet joue t'il? Il introduit le comique dans ce moment fantastique et dramatique mais il est impuissant à faire entendre raison à son maître.
  • 2 - Quelle est l'attitude de Don Juan face à l'irrationnel?
  • Comment l'épreuve de la mort est elle vécue?
  • Peut on parler d'une épreuve héroique?
  • Est il toujours l'homme de la négation absolue?

 

II - Questionnaire

  • 1 - Que représente la statue du commandeur?
  • La statue exprime t'elle le point de vue de Dieu?
  • Quel est le dernier sacrilège de Don Juan?
  • 2 - Peut on parler d'un dénouement spectaculaire et théâtral?
  • Quels éléments contribuent à offrir un tel dénouement?
  • Relevez une didascalie

 

III - Questionnaire

  • 1 -Relativement à la disparition de Don Juan, comment Sganarelle se sent il?
  • 2 - Expliquez le contraste bouffon à travers les mots de Sganarelle : "mes gages, mes gages"
  • Quel est le registre de ce passage : "il n'y a que moi seul de malheureux..." pathétique ou bouffon?
  • Avec un tel dénouement, peut on dire que Molière a satisfait la morale traditionnelle?

 

 

Notes :

 

  • la pièce est elle classique ou baroque?

 

Les éléments baroques et classiques de Dom Juan

les éléments baroques s'opposent au théâtre classique, comme la tragédie s'oppose à la comédie;

Molière exploite la liberté et la diversité du théâtre baroque :

Il étale la durée de sa pièce sur plusieurs jours et ne respecte pas l'unité d'action.

Pour les décors et les costumes de Dom Juan, Molière s'inspire de la mise en scène baroque, l'ornement et la magnificience.

Chaque scène de la pièce se situe dans un cadre qui doit éblouir. Les trucages, les effets d'ombre et de lumière donnent aux spectateurs l'illusion que le réel et le surnaturel se confondent. A l'acte III, scène 5, dans le tombeau du commandeur, la statue qui le représente baisse la tête pour répondre à Don Juan et puis, à l'acte V, scène 6, la statue apparaît, parle et serre la main du héros. Elle disparait ensuite avec Don Juan ce qui accentue l'aspect magique du passage. Molière va souligner l'aspect extraordinaire du spectacle avec la répétition du mot "grand".

Cette mort est annoncée par un autre élément baroque, une apparition : un spectre en femme voilée. Le spectre se transforme ensuite pour représenter le temps avec sa faux à la main et s'envole.

  • Questionnaire sur les éléments baroques et classiques de la pièce
  • Quels sont les deux éléments dominants dans la pièce de Molière?
  • En quel sens peut-on dire que Molière exploite les éléments du théâtre baroque? A quel niveau? Expliquez
  • Relevez les éléments baroques de la pièce

 

 

Le classicisme de Dom Juan est discutable

Molière ne respecte pas les unités de temps et de lieu, imposées par les règles. Tous les personnages rencontrant Don Juan, leur rôle, nous permettent d'apprécier le comportement social et familial de Don Juan. L'histoire du libertin menacé, poursuivi, condamné et exécuté constitue une unité d'intérêt proche de l'unité d'action.

Molière fait évoluer sa pièce selon une suite d'avertissements, de prophéties, de malédictions ou de certaines fatalités.

  • Questionnaire sur l'aspect discutable du classicisme
  • En quoi peut-on dire que cet aspect soit discutable?

 

 

 

  • Le libertinage

 

Dom Juan est sans conteste, le personnage littéraire qui incarne le mieux le libertinage, dans son sens le plus large, qu’il s’agisse du libertinage d’idées ou de mœurs

Le qualificatif de “ libertin ” apparait en France au XVIe siècle et désigne une secte qui développe des croyances liées à la nature et au matérialisme.

Au XVIIe siècle, il désigne plutôt ceux qui s’écartent des dogmes de l’Église chrétienne,tendant vers l’athéisme, affichant une liberté de croyance et d’expression. Le libertinage, s’affranchit des conventions religieuses et conteste les idées traditionnelles. Progressivement, et surtout au XVIIIe siècle, le libertinage se confond avec la licence morale. Dans son Dom Juan, Molière a dépeint un libertin d’idées et de mœurs au comportement licencieux et prônant le plaisir immédiat.

C’est le libre penseur qui l’emporte, celui qui ne croit pas aveuglément et qui doute, celui qui raisonne devant les évidences de la vie dont se contentent ses contemporains.

Ainsi on le voit au travers du personnage de Molière, le libertinage est avant tout une liberté de penser et d’agir … Il n’est pas obligatoirement associé à des pratiques sexuelles quelles qu’elles soient mais l’ouverture d’esprit qui caractérise les libertins les amènent à gouter aussi à ces plaisirs … Sans doute par envie de transgression et de repousser ses propres limites !

  • Questionnaire sur le libertinage
  • Qu'est-ce que le libertinage?
  • A quoi est-il associé au XVIème siècle? Au XVIIème siècle et au XVIIIème siècle?
  • De quelle nature le libertinage du Dom Juan de Molière est-elle?

 

 

 

  • Questions sur le mythe de Don Juan : la réécriture du mythe
  • **Le nom de Don Juan est entré dans la langue française et désigne désormais un libertin et un séducteur. Tirso de Molina En 1630 Tirso de Molina crée un Don Juan baroque.
  • Faire un résumé du mythe de Don Juan
  • Don Juan est un mythe qui raconte l’histoire d’un homme qui recherche et vit dans le plaisir et la jouissance de l’instant présent, en s'opposant aux contraintes et aux règles sociales, morales et religieuses, ainsi qu'en ignorant volontairement autrui. Il est donc à la fois jouisseur et cynique, également égoïste et destructeur.
  • Après Tirso de Molina, qui a écrit sur Don Juan au théâtre, en poésie, pour l’opéra?
  • Le Trompeur de Séville et le Convive de pierre attribué à Tirso de Molina, dramaturge espagnol est publié en 1630
  • Molière reprend le texte et l’adapte en 1665, Mozart avec l’opéra, Don Giovanni, Baudelaire en poésie avec Don Juan aux enfers
  • Quels sont les éléments qui ont contribué à la création du mythe?
  • Les éléments surnaturels ont contribué à la création du mythe
  • De quel thème moral dominant s’agit-il?
  • On peut parler d’un thème moral au sens où l’idée de punition domine, il s’agit de punir le débauché (idée fréquente à l’époque dans les collèges religieux et les ballades populaires.
  • Quelle est la date de publication du trompeur de Séville de Tirso de Molina?
  • 1630
  • Ce texte a t’-il été intégré à la commedia dell’arte?
  • Oui
  • Qui réadapte le texte en 1665?
  • Molière
  • Qui le personnage de Don Juan a t’-il fasciné?
  • Mozart, Molière, Baudelaire
  • Malgré l’évolution des mœurs, le personnage de Don Juan au-delà des réécritures change t’-il?
  • Il évolue mais ses caractéristiques restent identiques : refus des règles morales et sociales, défi à l’autorité et à Dieu, séduction des femmes mariées.
  • La trame de fond reste t’-elle la même?
  • Oui.
  • Quels sont les éléments communs à toutes les réécritures?
  • Don Juan reste un marginal, libertin, débauché
  • Quel mouvement littéraire fait apparaître un Don Juan libertin repenti?
  • Le romantisme
  • Quel auteur est à l’origine de ces changements?
  • Mérimée
  • Faire une fiche sur : recherches personnelles
  • Analysez les différences et les points communs sous forme d’un tableau synthétique
  • Les caractéristiques de Don Juan chez Tirso de Molina
  • Don Juan chez Tirso de Molina est en quête de plaisir, il fait abstraction des autres pour satisfaire de manière égoiste et cynique ses intérêts et son propre plaisir. Il manipule et ne se remet pas en question au point de porter au plus haut ses tendances aux défis à l’autorité, à Dieu. Il est antisocial, matérialiste, il ne vit que dans l’instant et pour le plaisir et remet à plus tard son repentir mais il se repent trop tard car il est déjà plongé dans les flammes de l’enfer.
  • Les caractéristiques de Don Juan chez Molière
  • Don Juan de Molière reprend le personnage de Molina, il est toujours celui qui est en quête de femmes à séduire soucieux de son plaisir charnel, égoiste et cynique, manipulateur et séducteur, défiant Dieu et l’ordre établi, antisocial, marginal, libertin impie mais il ne se repent jamais même plongé dans les flammes de l’enfer.
  • . Dans quel ouvrage, Schmitt propose t’-il une réécriture originale de Dom Juan avec un héros humain?
  • La Nuit de Valognes : Schmitt
  • Montrez en quoi
  • Don juan a trouvé dans l’amour une dimension qui n’est pas sexuelle , physique . Il trouve le bonheur dans l’amour des autres et non dans l’amour de l’autre  On peut observer une quête intérieure de la part du personnage. Il se cherche en passant par l’amour des autres en général  Prise de conscience face à cette nouvelle conception de l’amour, il ressent une angoisse métaphysique. Ce personnage est devenu fragile, ce n’est plus un « sur- homme » .Don juan reste un homme qui s’interroge sur la vie et sur l’amour. Un nouveau Don juan voit le jour mais en même temps il est troublé (= pas heureux) Cette nouvelle conception de l’amour passe par un questionnement (questions à la duchesse) Don juan s’éloigne de Sganarelle = une nouvelle confiance en lui commence (= nouveau costume) L’ancien Don juan a disparu
  • L’ ancien Don juan a disparu, nous avons une fin originale, en ce sens, nous pouvons parler d‘une réécriture originale. Ouverture sur Tirso de Molina ou sur le dénouement de don juan de Molière

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

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