Diderot, l'Autorité politique, l'Encyclopédie

 

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Denis Diderot, l’Encyclopédie

Autorité politique

 

    Denis Diderot (1713-1784) est un des philosophes des Lumières et encyclopédiste. Il est l'auteur de : Le rêve de d'Alembert, le Paradoxe sur le comédien

    L’Encyclopédie est un ouvrage de 28 volumes dans lequel est rassemblé toutes les idées nouvelles du 18ème siècle. Les encyclopédistes sont d'Alembert, Diderot, Rousseau, Voltaire... L'encyclopédie reflète l'idéal des Lumières mais elle a aussi une portée critique, politique.  

    L'article sur Autorité Politique est paru en 1751. Il propose une définition de l'autorité en la remettant en question. La monarchie absolue est également mise en cause. C'est une démonstration logique. Diderot part du concept d'autorité et termine par sa critique du pouvoir royal, la monarchie absolue de droit divin en France. 
 


Introduction


Diderot et d’Alembert sont à l’origine du projet encyclopédique qui est le symbole du siècle des Lumières. La fin du 17ème siècle est marquée par une remise en cause des valeurs intangibles du siècle de Louis XIV, cependant cette remise en cause disparaît derrière la querelle des anciens et des modernes. Celle-ci met en avant l’idée de relativité et privilégie au dépend des études théologique esthétiques et philosophiques, une réflexion sur la société qui se développera durant tout le siècle suivant, le siècle des Lumières. A la disparition de Louis XIV en 1715, ce courant se développe de façon importante en France mais également dans le reste de l’Europe. Le personnage principal du siècle des lumières est le philosophe non pas créateur d’un système philosophique mais davantage essayiste réfléchissant sur l’homme et particulièrement l’homme vivant en société. Parmi ces philosophes un certain nombre de noms se détachent comme Montesquieu, Diderot qui avec l’aide du mathématicien D’Alembert organisent une œuvre comme la philosophie des lumières : l’encyclopédie. Cette œuvre a pour but de rassembler l’ensemble de la connaissance humaine afin de la mettre à la disposition du plus grand nombre possible. Profitant de cette réalisation, les philosophes ne se contentent pas d’exposer des éléments objectifs ( science, technique, art). Ils y insèrent leur philosophie, leur vision de la société, leurs critiques ce qui provoquera de nombreuses interdictions de l’œuvre elle-même. Maître d’œuvre de l’encyclopédie, Diderot a rédigé un certains nombres d’articles.

- premier tome de l’encyclopédie en 1751 (avant le début des censures).

- Diderot s’inspire d’un ouvrage anglais de Locke parut en 1860. Il dénonce toute oppression tyrannique et tout absolutisme.

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I - Article sur l’autorité politique

La source de l'autorité n'est pas naturelle : origine de l'autorité

dès son postulat, Diderot affirme qu'il y a une absence d'autorité naturelle, il défend le principe d'égalité des Hommes jointe à  la notion de liberté : droit naturel de l'Homme. On peut souligner l'opposition "aucun homme", "chaque individu", "le droit de commander", "le droit de jouir". On a donc une autorité non naturelle et une liberté naturelle. Ce système d'opposition justifie l'origine de l'autorité politique. La source de l'autorité n'est donc pas naturelle à l'homme

Nous noterons la présence du présent de vérité générale : « Aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander aux autres » . Il y a donc une condamnation du pouvoir autoritaire

 


Parmi ces articles de Diderot, l’un d’entre eux est particulièrement inquiétant, il porte sur l’« autorité politique » . Diderot critique l’autorité en l’opposant à la liberté de l’homme. Cette liberté partie prenante de la nature humaine est parfois limitée dans son exercice par une autorité politique. Pourquoi l’homme a-t-il besoin d’une autorité pour vivre en société et quelle est l’origine de cette autorité ? Disposant d’une liberté par un droit naturel, l’homme vivant en société cherche à créer un ordre qui comprend une référence : l’ autorité politique. Celle-ci peut selon Diderot avoir deux origines: Elles peuvent être tout d’abord un rapport de force et le tyran dès lors n’exerce son autorité qu’en la justifiant par sa force. L’autorité peut avoir comme origine un contrat social selon les termes de Rousseau. C’est-à-dire le consentement librement accepté des personnes gouvernées pour se soumettre à cette autorité. La limite d’une telle autorité n’est plus ici la force mais ce sont les termes même du contrat.
L’homme dans sa nature même dispose d’une liberté pleine et entière. Cependant pour lui permettre de vivre en société , il faut un ordre et donc une autorité. Celle-ci peut avoir pour origine un simple rapport de force et le tyran ne détient cette autorité qu’en tant qu’il peut faire preuve de sa force. Au contraire l’autorité peut être le fruit d’un consentement fait librement, «  un contrat social » qui donne une autorité légitime à un prince, autorité qui reste tout de même soumis au terme du contrat.




II/. Le contrat social

Il existe deux sortes d'autorité : celle qui émane de la force et celle qui émane du consentement
A/. L’accord Peuple Prince légitime une autorité
Le peuple a besoin d’un ordre politique pour pouvoir avoir l’autorité du prince sur le peuple. Mais le prince ne peut décider seul sans l’accord de l’État. Dieu doit être également en accord avec le peuple et le prince pour avoir un juste milieu.

B/. Celle-ci reste contractuelle

tout abus fait perdre le droit de l’autorité.
Le prince de doit pas abuser les droits politiques de l’autorité pour ne pas les perdre. Elle est donc contractuelle comme autorité. « c’est-ce qui arriverait en France si, par le plus grand des malheurs, la famille entière régnante venait à s’éteindre jusque dans ses moindres rejetons ». Dieu est là pour ne pas faire d’abus.



Conclusion:

La vie en société sous entend l’existence d’un ordre lequel ne peut être garanti que par une autorité, une autorité politique quelque soit la forme qu’elle prend, démocratie, monarchie, aristocratie…L’article de Diderot n’étudie pas des différentes formes de pouvoir comme voulait faire Montesquieu dans l’esprit des lois mais l’origine même de la notion d’autorité, matérialiste athée, Diderot ne reconnaît que la valeur de la nature même si son texte dans un but éditorial évite la censure et mentionne l’autorité divine. Dans le cadre de la nature, la liberté de l’Homme est pleine et entière. Ce n’est que par son besoin naturel de vivre en société qu’il accepte de restreindre cette liberté en prospectant cette autorité. Cependant, cette liberté est jointe par son existence même.

Date de dernière mise à jour : 16/05/2019

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