Bac 2011, français, corrigé du commentaire, séries ES et S

 

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Sujet corrigé : le commentaire de Zola, séries S et ES

T

EXTE C – Emile Zola,

La Fortune des Rougon, chapitre I, 1871

Le coup d’Etat du 2 décembre 1851, organisé par Louis-Napoléon Bonaparte, a suscité enProvence des insurrections républicaines, notamment dans le département du Var. C’est cette révolte que décrit Zola au début de

La Fortune des Rougon

.La bande descendait avec un élan superbe, irrésistible. Rien de plus terriblement grandioseque l’irruption de ces quelques milliers d’hommes dans la paix morte et glacée de l’horizon.La route, devenue torrent, roulait des flots vivants qui semblaient ne pas devoir s’épuiser ;toujours, au coude du chemin, se montraient de nouvelles masses noires, dont les chantsenflaient de plus en plus la grande voix de cette tempête humaine. Quand les derniers bataillons apparurent, il y eut un éclat assourdissant.

La Marseillaise emplit le ciel, commesoufflée par des bouches géantes dans de monstrueuses trompettes qui la jetaient, vibrante,avec des sécheresses de cuivre, à tous les coins de la vallée. Et la campagne endormies’éveilla en sursaut ; elle frissonna tout entière, ainsi qu’un tambour que frappent lesbaguettes ; elle retentit jusqu’aux entrailles, répétant par tous ses échos les notes ardentes du chant national. Alors ce ne fut plus seulement la bande qui chanta ; des bouts del’horizon, des rochers lointains, des pièces de terre labourées, des prairies, des bouquetsd’arbres, des moindres broussailles, semblèrent sortir des voix humaines ; le largeamphithéâtre qui monte de la rivière à Plassans, la cascade gigantesque sur laquellecoulaient les bleuâtres clartés de la lune, étaient comme couverts par un peuple invisible et innombrable acclamant les insurgés ; et, au fond des creux de la Viorn , le long des eauxrayées de mystérieux reflets d’étain fondu, il n’y avait pas un trou de ténèbres où deshommes cachés ne parussent reprendre chaque refrain avec une colère plus haute. Lacampagne, dans l’ébranlement de l’air et du sol, criait vengeance et liberté. Tant que lapetite armée descendit la côte, le rugissement populaire roula ainsi par ondes sonores traversées de brusques éclats, secouant jusqu’aux pierres du chemin

Eléments pour une correction du commentaire de Zola

Notes introductives :

La fortune des Rougon de Zolo, 1870

Nous sommes en 1851 : rumeur du coup d'Etat.

Nous assistons à l'apparition des insurgés qui clament la Marseillaise. Nous avons une véritable mise en scène épique de l'hymne national. Les descriptions se font en focalisation interne : Miette et Silvère.

Problématique possible :

En quoi ce passage reflète t'-il l'état d'esprit républicain?

Développement :

Plan possible :

  • I - Le peuple vers la liberté
  • 1 - L'esprit républicain en marche
  • 2 - Colère et révolte
  • II - Mise en scène de l'hymne national
  • 1 - L'homme en accord avec la nature. Transformation de la réalité par l'auteur
  • 2 - Chant humain et chant du monde : une mise en scène

 

Eléments pour une correction :

Le peuple est en marche vers la liberté synonyme d'esprit républicain. La marseillaise est le symbole de ce combat et de la libération de l'homme en quête de liberté. La scène est malgré tout d'abord annonciatrice d'une tragédie.

Nous avons des connotations apocalyptiques. La discorde s'installe ainsi que le suggère le champ lexical de la déshumanisation. En effet, nous pouvons à cet égard citer les termes et expressions suivants :

- "bande"

- 'bouche béante"

- "Monstrueuse tempête"

- "Masse noire"

- " Terriblement"

L'absence d'espoir pourrait être entrevue avec l'idée de fatalité suggérée dans la mort à travers :

- "paix morte et glacée"

- "Trou de ténèbres"

Mais au delà de l'esprit républicain en marche, de la colère et de la révolte du peuple combattant pour la liberté, nous avons une mise en scène de l'hymne national. L'homme paraît être en accord avec la nature mais l'auteur transforme la réalité.

- Champ lexical de la musique :

"chant" - "voix" - "éclat" - "assourdissant" - " trompettes" - "vibrant" - "cuivre" - "tambour" - "baguettes" - "retentit" - "répétant" - "échos".

- Les évocations suggèrent une augmentation de la sonorité

- Les connotations sont musicales :

L'adjectif "haute dans l'expression "colère la plus haute" transforme la colère en note de musique.

- La nature semble se substituer à l'homme. Elle produit le chant. Dans un premier temps, elle le répète puis elle s'accorde : "ce ne fut plus seulement la bande qui chanta" - "acclamant les insurgés" -

= La nature s'accapare le chant des hommes

La vie humaine prend corps et parle par le biais du chant qui s'anime : on voit la vie de la campagne s'éveiller et elle "criait vengeance et liberté".

Nous avons ainsi une gradation croissante de l'évocation sonore : la Marseillaise : chant des homme assimilé au chant du monde et l'idée d'osmose et d'harmonie entre l'homme et le monde, l'humanité et la nature domine.

- Il y a transformation de la réalité

L'harmonie de l'homme et de la nature sur chant de la marseillaise est symbole de liberté

- La Marseillaise : Caractéristiques d'un chant

"chant national"

"chanta"

"les notes ardentes"

"refrain"

Il y a une mise en scène de l'hymne et une recherche de l'adhésion du lecteur.

- Collectifs singuliers : "bande" - "peuple" -

- Pluriels : "Quelque milliers" - "nouvelles masses"

- Métaphores : bande : "flots vivants" - foule : "tempête"

- Personnification de la nature : la campagne criait

- Allitérations en R et en Z

- Assonances en I

- Idée de mouvement : verbes "roulait"...

- Lexique guerrier : "bataillons" - "insurgés" - " petite armée"

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 28/07/2021

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