Exposé sur la cantatrice chauve, Ionesco

 

 

   La cantatrice chauve de Ionesco

  *** Activité complémentaire, séquence théâtre

 

La Cantatrice chauve est la première pièce de théâtre écrite par Eugène Ionesco. La première eut lieu le 11 mai 1950 au théâtre des Noctambules dans une mise en scène de Nicolas Bataille. Elle fut publiée pour la première fois le 4 septembre 1950 par le Collège de 'Pataphysique.

Depuis 1957, La Cantatrice chauve est jouée au théâtre de la Huchette[1], devenant l'une des pièces comptant le plus de représentations en France.

La Cantatrice chauve a reçu un Molière d'honneur en 1989.

Le théâtre de l’absurde est un style de théâtre apparu dans les années cinquante (1950), se caractérisant par une rupture totale par rapport aux genres plus classiques, tels que le drame ou la comédie. C'est un genre traitant fréquemment de l’absurdité de l’Homme et de la vie en général, celle-ci menant toujours à la mort. L’origine de cette pensée étant sans conteste le traumatisme, la chute de l’humanisme à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Ce mouvement littéraire s'est inspiré des surréalistes et des dadaïstes mais est radicalement opposé au réalisme.

Eugène Ionesco, Samuel Beckett, Arthur Adamov, Jean Genet, voire Harold Pinter sont parmi les auteurs de ces œuvres qui ont bouleversé les conventions du genre. La particularité de Ionesco et de Beckett est qu’ils ont exposé une philosophie dans un langage lui-même absurde qui réduit les personnages au rang de pantins, détruit entre eux toutes possibilités de communication, ôte toute cohérence à l’intrigue et toute logique aux propos tenus sur scène. Toutefois, Beckett a toujours nié faire partie de ce mouvement malgré la pièce Fin de Partie qui possède les caractéristiques du genre.

L’absurdité des situations mais également la déstructuration du langage lui-même ont fait de ce style théâtral un mouvement dramatique à part entière. Ce type de théâtre montre une existence dénuée de signification mettant en scène la déraison du monde dans laquelle l’humanité se perd.

Sources philosophiques

 

L'appui dans les écrits théoriques d’Antonin Artaud, Le Théâtre et son double (1938), et dans la notion brechtienne de l’effet de distanciation (Verfremdungseffekt). L’apparente absurdité de la vie est un thème existentialiste que l’on trouvait chez Jean-Paul Sartre et Albert Camus mais ceux-ci utilisaient les outils de la dramaturgie conventionnelle et développaient le thème dans un ordre rationnel. Sans doute influencé par Huis clos (1944) de Sartre, le théâtre de l’absurde ne fut ni un mouvement ni une école et tous les écrivains concernés étaient extrêmement individualistes et formaient un groupe hétérogène. Ce qu’ils avaient en commun, cependant, outre le fait qu’ils n’appartenaient pas à la société bourgeoise française, résidait dans un rejet global du théâtre occidental pour son adhésion à la caractérisation psychologique, à une structure cohérente, une intrigue et la confiance dans la communication par le dialogue. Héritiers d’Alfred Jarry et des surréalistes, Samuel Beckett (En attendant Godot, 1953; Fin de partie, 1956) ou Jean Vauthier (Capitaine Bada, 1950) introduisirent l’absurde au sein même du langage, exprimant ainsi la difficulté à communiquer, à élucider le sens des mots et l’angoisse de ne pas y parvenir. Ils montraient des antihéros aux prises avec leur misère métaphysique, des êtres errant sans repère, prisonniers de forces invisibles dans un univers hostile (La Parodie d’Adamov, 1949 ; Les Bonnes de Jean Genet, 1947 ; La Cantatrice chauve d’Eugène Ionesco, 1950).

Les caractéristiques du théâtre de l'absurde

Refus du réalisme, des personnages et de l’intrigue. Souvent, on ne trouve pas de personnalités marquées ni d’intrigue dans le sens « narratif » du terme. La plupart du temps, les personnages du théâtre de l'absurde sont interchangeables, c'est-à-dire que chacun d'entre eux n'a pas d'influence importante sur le déroulement du récit.

Le lieu où se déroule l’action n’est souvent pas cité avec précision (dans En attendant Godot de Samuel Beckett, on sait que l’action se déroule dans une lande, sans plus de précision).

Le temps est lui-même tourné à l’absurde par certains moyens (pendule sonnant un nombre improbable de fois dans La Cantatrice chauve de Ionesco).

Volonté de créer un spectacle total : utilisation de mime, de clown, d’un maximum d’éléments visuels, soucis du détail dans la mise en scène, jeux de lumières, de sons.

La toile de fond de l’action est souvent la satire de la bourgeoisie, de son langage figé et de son petit esprit.

La scène se déroule souvent dans un climat de catastrophe mais le comique s’y mêle pour dépasser l’absurde. Les personnages ont souvent des réactions exagérées.

Le langage mis en scène n’est plus un moyen de communication mais exprime le vide, l’incohérence et représente la vie, laquelle est elle-même ridicule.

Volonté de dresser un tableau de la condition humaine prise dans son absurdité. L’absurdité est que la vie mène à la mort, elle est aussi présente dans la guerre.

L’absurde n’y est pas démontré, mais simplement mis en scène ; c’est au spectateur qu’il revient de comprendre, grâce aux gestes.

Par ces essais, le nouveau théâtre s’adresse aux intellectuels : l’absurde fait rire au premier abord, ce n’est qu’après réflexion que l’on se rend compte du malaise qui y est dénoncé.

Par certains aspects, le nouveau théâtre renoue avec le théâtre antique ; le spectacle y est total et non seulement visuel ou axé sur les dialogues.

Les objets retrouvés dans le théâtre de l'absurde n'ont aucune symbolique.

Plusieurs procédés linguistiques peuvent être utilisés dans l'absurde : des répétitions, des pléonasmes, des problèmes syntaxiques, certaines rimes, plusieurs proverbes et de mauvaises traductions sont nombreuses.

On retrouve beaucoup de silences qui génèrent des malaises entre les personnages.

 

 

Exposé wikipédia

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Pour aller plus loin 

Date de dernière mise à jour : 06/07/2021

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