V. Hugo, Les quatre vents de l'esprit, En marchant le matin, commentaire

 

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Commentaire, Victor Hugo

En marchant le matin

Puisque là-bas s'entr'ouvre une porte vermeille,

Puisque l'aube blanchit le bord de l'horizon,

Pareille au serviteur qui le premier s'éveille

 Et, sa lampe à la main, marche dans la maison,  

 

Puisqu'un blême rayon argente la fontaine,

 Puisqu'à travers les bois l'immense firmament

Jette une lueur pâle et calme que la plaine

 Regarde vaguement,

 

Puisque le point du jour sur les monts vient d'éclore,

Je m'en vais dans les champs tristes, vivants et doux ;

Je voudrais bien savoir où l'on trouve une aurore

 Pour cette sombre nuit que nous avons en nous !

 

Que fait l'homme ? La vie est-elle une aventure ?

 Que verra-t-on après et de l'autre côté ?

 Tout frissonne. Est-ce à moi que tu parles, nature,

Dans cette obscurité ?

 

Victor HUGO, recueil Les quatre vent de l'esprit, 17 mars 1854. 


 Commentaire  

Le Romantisme, mouvement ayant marqué la première moitié du XIXème siècle, prone pour l’exaltation du Moi et des sentiments forts. Victor Hugo, auteur du recueil Les quatres vents de l’esprit, est un auteur phare de ce mouvement. ‘‘En marchant le matin’’, poème appartenant à ce recueil et écrit vers la fin de la vie de l’auteur, exprime deux grandes thématiques romantiques : le lyrisme douloureux et le passage du temps.


Principalement axé sur la vieillese de l’auteur, le lyrisme évoquant la douleur est caractérisé par une certaine amertume du poète. Son mal de vivre est, dans un premier temps, exprimé par une allitération en [m] dans les deux première strophes. Les mots ‘‘vermeille’’ (v.1), ‘‘premier’’ (v.3), ‘‘main’’ (v.4), ‘‘marche’’ (v.4), ‘‘maison’’ (v.4), ‘‘blême’’ (v.5) ou encore ‘‘immense’’ (v.6) le prouvent. Ils imitient ainsi un certain mal de vivre du poète. De même, l’assonance en [ <if><endif>] reprend cette même lourdeur comme l’illustre les mots ‘‘horizon’’ (v.2), ‘‘maison’’ (v.4), ‘‘rayon’’ (v.5), ‘‘monts’’ (v.9), ‘‘on’’ (v.11), ‘‘sombre’’ (v.12), ‘‘avons’’ (v.12) ou bien également ‘‘on’’ (v.14). Par ailleurs, l’auteur utilise un champ lexical fondé sur des couleurs pâles, permettant ainsi de renforcer sa tristesse comment l’attestent les mots ‘‘blême’’ (v.5) et ‘‘pâle’’ (v.7). Enfin, l’utilisation d’alexandrins, vers longs et amples, permet de faire ressentir l’amertume du poète, et par extension le lyrisme douloureux qu’il cherche à prouver.

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Date de dernière mise à jour : 27/07/2021

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