La Curée, Zola, Portrait de Paris sous le second Empire
Tableau de Paris sous le second Empire
*** La curée
Zola
*** Préparer la lecture
Notions pour un commentaire :
Tableau de Paris sous le second empire
Zola, la Curée
Extrait- « cependant le fortune des Saccard…. Une embrassade énorme »
Introduction
Zola dans ce passage nous décrit Paris, le Paris de la spéculation. Nous sommes au chapitre 3; Saccard est riche mais l’accent n’est pas mis sur sa fortune personnelle mais sur le tableau de Paris.
La Curée est un roman naturaliste écrit en 1872.
Problématique :
Comment Zola met-il en avant dans cet extrait les dérives de la société?
I - Le portrait de Paris
- Portrait épique de Paris - La description est avant très visuelle, on a une peinture et Zola procède par touches tel le peintre qui veut attirer le regard sur sa peinture. Zola souhaite susciter une réaction chez le lecteur. Les images sont essentielles et évocatrices à cet égard.
- Fortune de Saccard assimilée à un feu de joie
- Métaphores qui structurent l’extrait : celle de l’égout qui évacue les ordures pour suggérer la Seine et connoter Paris comme ville sale et remplie de vices. Nous avons aussi la métaphore filée de la chasse ainsi que le suggère le titre, la curée : le fait de donner aux chiens les bas morceaux dévorés. Cette dernière figure de style met en avant l’avidité de l’homme, ses appétits démesurés et incontrôlables.
- La ville est synonyme de débauche
la débauche « la ville n’était plus qu’une grande débauche de millions et de femmes ». Le lecteur est le spectateur de cette débauche et dérive de la ville.
- La dérive est mise en relief par les amplifications comme les hyperboles : « apogée, feu de joie, curée ardente » + Enumérations : (l’aboiement des chiens, du claquement) + Rythme croissant, qui mime le mouvement de l’eau = inondation de la ville par le vice + Personnifications
II - La critique de Paris
- L’accent est mis sur la déshumanisation de ce Paris dévasté par les appétits avides des parisiens. Nous avons l’image d’un monde corrompu, livré à l’argent, au sexe et aux débauches en tous genres. Nous remarquons à cet égard que les champs lexicaux dominants sont celui du sexe et de l’argent.
- La spéculation est un monde dangereux, les hommes d’argent sont assimilés aux chiens d’une meute. L’instinct les guide et non la relation à l’autre dans le respect d’une vie en société. L’image de ce monde est vénale, tout se vend, tout s’achète ainsi que le suggère la prostitution.
- La déshumanisation va croissant dans le passage, le monde s’animalise.
- Monde immoral, superficiel, vicieux
- Importance de la nuit : monde des vices, crimes
- Image de la bougie symbole de la conscience morale. Oxymore
« cauchemar doré et voluptueux »
- Analogie au portrait de Renée, présence de la folie, ville malade, les hommes sont contaminés
- Nous avons une critique politique. Nous l’avions déjà constaté dans le portrait de Renée, la critique du second Empire est bien présente.
« le vice, venu d’en haut » ; métonymie « les tuileries » = Napoléon III
Il s’agit donc pour Zola de dénoncer le pouvoir et la corruption qui lui est inhérent.
- La dernière image du texte est une allégorie effrayante, Napoléon III devient le client qui embrasse toute la ville comparée à une prostituée . Le pouvoir de Napoléon est ainsi réduit à la corruption, au pouvoir de l’argent.
Conclusion :
Tableau allégorique de la corruption morale de la société du second Empire. C’est un passage important de l’œuvre la curée, emblématique du livre dans lequel Zola nous livre sa vision du Paris de l’époque, monde corrompu par l’argent, le sexe, les crimes de la nuit.
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Date de dernière mise à jour : 26/07/2021