Sed non satiata Baudelaire en texte complémentaire à l'oral EAF. Quoi dire à l'examinateur?

DNBAC

 

XXVI - Sed non satiata

 

 

Bizarre déité, brune comme les nuits,
Au parfum mélangé de musc et de havane,
Oeuvre de quelque obi, le Faust de la savane,
Sorcière au flanc d'ébène, enfant des noirs minuits,

Je préfère au constance, à l'opium, au nuits,
L'élixir de ta bouche où l'amour se pavane ;
Quand vers toi mes désirs partent en caravane,
Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.

Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme,
O démon sans pitié ! verse-moi moins de flamme ;
Je ne suis pas le Styx pour t'embrasser neuf fois,

Hélas ! et je ne puis, Mégère libertine,
Pour briser ton courage et te mettre aux abois,
Dans l'enfer de ton lit devenir Proserpine !

     Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

 

Texte complémentaire : Sed non satiata, Baudelaire.

Sed non satiata fait partie du cycle de Jeanne Duval. Le tire en lui-même vient d'un poème satirique latin nommé « Juvénal » (Baudelaire lisait le latin couramment et c'était pour lui un moyen plus apte à décrire la passion). Le contenu faisait allusion à la débauche d'une femme d'empereur, Messaline. 

Le premier quatrain du poème de Baudelaire est uniquement descriptif, il s'adresse à la femme ; puis,il suscite son désir. Dans le premier tercet, il supplie la femme car il se sent dépossédé de lui-même. Enfin, dans le second tercet, il prend conscience qu'il ne peut la satisfaire.

Pour conclure, dans ce poème, Baudelaire joue avec la censure et cherche à se montrer moderne (encore une fois), en modifiant les présentations classiques.

 

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