La conscience Husserlienne, toute conscience est conscience de quelque chose

Edmund Husserl

Philosophe allemand

XXe siècle

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Edmund Husserl (8 avril 1859 - 26 avril 1938) est un philosophe autrichien de naissance puis prussien, fondateur de la phénoménologie, qui eut une influence majeure sur l'ensemble de la philosophie du XXe siècle.

 

La conscience est nécessairement et intentionnellement conscience de quelque chose.

Et, cette idée est précisément une des thèses centrales d’un courant philosophique qui s’appelle la phénoménologie, dont l’initiateur est Husserl.

"La perception de cette table est, avant comme après, perception de cette table. Ainsi, tout état de conscience en général est, en lui-même, conscience de quelque chose, quoi qu’il en soit de l’existence réelle de cet objet et quelque abstention que je fasse, dans l’attitude transcendantale qui est mienne, de la position de cette existence et de tous les actes de l’attitude naturelle. Par conséquent, il faudra élargir le contenu de l’ego cogito transcendantal, lui ajouter un élément nouveau et dire que tout cogito ou encore tout état de conscience "vise" quelque chose, et qu’il porte en lui-même, en tant que "visé" (en tant qu’objet d’une intention), son cogitatumrespectif.Chaque cogito, du reste, le fait à sa manière. La perception de la "maison" "vise" (se rapporte à) une maison - ou, plus exactement, telle maison individuelle - de la manière perceptive ; le souvenir de la maison "vise" la maison comme souvenir ; l’imagination, comme image ; un jugement prédicatif ayant pour objet la maison "placée là devant moi" la vise de la façon propre au jugement prédicatif ; un jugement de valeur surajouté la viserait encore à manière, et ainsi de suite.Ces états de conscience sont aussi appelés états intentionnels. Le mot intentionnalité ne signifie rien d’autre que cette particularité foncière et générale qu’a la conscience d’être conscience de quelque chose, de porter, en sa qualité de cogito, son cogitatum en elle-même. "

E. Husserl, Méditations cartésiennes.

 

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La conscience intentionelle
 
“Toute conscience est conscience de quelque chose” car il n'y a pas de pensée de "rien" = la conscience "contient" toujours des objets = Toute conscience, toute pensée contient un cogitatum
la conscience n’est pas réduite à "je pense"
la conscience ne se réduit jamais à une conscience pure de tout contenu, elle est toujours conscience de quelque chose, visée de quelque chose qui se
distingue d’elle, d’un objet. Cette caractéristique de la conscience s’appelle l’intentionnalité de la conscience
 
Edmund Husserl (1859-1938)
 
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de” : preposition de mouvement, être en relation avec quelque chose
 
I- Rappel de  la définition :  singulier/particulier
II- Généralisation
III- Universalisation
 
On a toujours conscience (avant, pendant, après) de quelque chose.
Même si un objet n’existe pas on en a quand même conscience.
Que le monde existe ou pas la conscience est conscience de…
—> La conscience a une dynamique mais elle vise aussi  avec une intention.
=> Deux consciences en relation entrent en conflit et cela  sera même un conflit à mort
Dire “je”, sujet, c’est-à-dire qu’il y a une relation avec un objet, mais Descartes ne l’a pas vu.
—> A chaque cogito il y a un cogitatum
toute conscience réfléchie fonctionne comme cela.
|—> Tournée vers l’extérieur
si je suis sujet c’est que je suis relation
La conscience n'est pas passive, elle est active, elle est consciente des objets qu'elle vise
 
 
 
—> C’est l’essence de la conscience : Elle est relation, intention
 
 
 
Conscience : “La pensée  est un domaine dans lequel le moi est maître chez lui. Là ou il y a l’âme, il y a la pensée et conscience de soi” Descartes
(Husserl, Alain, Kant, Socrate, Sartre,…)
 
Non-Conscience : “Le moi n’est plus maître dans sa propre maison” Freud
 
Conscience : On se rend compte des choses, maître de la nature mais aussi maiîre de soi-même
 
Si on a pas conscience on ne peut pas  rendre compte des choses à l’extérieur de nous et en nous, nous ne contrôlons rien.
—> On a l’impression mais c’est l’inconscient qui nous contrôle
 
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Synthèse de la conscience Husserlienne et de ses trois principes
La conscience transcendantale
 
L'intentionnalité
 
Il désigne le caractère fondamentalement orienté de la conscience vis-à-vis d'un objet, quel qu'il soit. L'intentionnalité est le fait d'« être conscient de ». La conscience n'a pas le même mode d'être que des objets physiques. Ainsi, la structure de l'intentionnalité distingue le psychique du physique.
 
La réduction phénoménologique
 
 
 Puis-je percevoir l'etre dans sa stricte objectivité ? Ma subjectivité ne m'empêche-t'elle d'accéder à l'être ?
  1. Husserl ne nie pas l'antériorité du monde dans chaque affirmation scientifique sur ce monde.
  2. Mais cette antériorité suffit-elle à rendre l'existence du monde incontestable, indubitable ?

 

Pour sortir de ce paradoxe, Husserl avance la notion d'épochè, qu'il emprunte, une fois encore, à la tradition philosophique : le terme grec a été utilisé par les Sceptiques dans le sens de « suspension du jugement ». L'épochè consiste à « mettre entre parenthèses » tout acquis préalable (jugement, opinion, croyance, hypothèse, etc.) sur un vécu de conscience quel qu'il soit, ou mieux encore, tout ce qui ne se donne pas dans l'expérience

Cette notion d'épochè est définie, dans les Méditations cartésiennes, comme « la méthode universelle et radicale par laquelle je me saisis comme moi pur, avec la vie de conscience pure qui m'est propre, vie dans et par laquelle le monde objectif tout entier existe pour moi, tel justement qu'il existe pour moi ». Cette méthode résulte de l'évidence apodictique d'un ego cogito qui est universel par sa présence chez tous les êtres pensants. Cette filiation cartésienne repose sur le doute hyperbolique qui laisse place à la certitude d'un être premier : l'ego constitutif. Je ne puis douter que je doute, donc je suis.

La réduction phénoménologique consiste à ne pas croire naïvement à ce que nous offre le monde. Le monde dépasse la simple conscience que j'en ai. À la manière de Descartes, nous devons suspendre notre jugement à propos de l'existence du monde, découvrant alors la certitude de l'existence du sujet (de l'ego transcendantal).

Le cogito ou le sujet transcendantal

 C'est dans le cogito que Husserl trouve le fondement absolu de sa philosophie : c'est une notion qu'il emprunte à Descartes

Toutefois, Husserl radicalise le cogito cartésien, en en faisant non plus un premier axiome, mais le fondement même de tous les axiomes. Ce cogito est le moi transcendantal, c'est-à-dire le moi pur qui est dévoilé par la réduction phénoménologique. Ce moi transcendantal est distinct du moi psychologique, en tant que la psychologie étudie les phénomènes psychiques de manière objective, dans l'attitude du monde.

Pourquoi est-ce un fondement absolu ?

  • parce que c'est un principe auquel toute expérience revient, qui fonde toute expérience ;
  • parce qu'il n'est pas lui-même fondé (sans quoi l'on risquerait une régression à l'infini de principe en principe) ;
  • parce qu'il est universel, c'est-à-dire partagé par tous les humains, et en tout temps.

 

Le cogito est pure intentionnalité pour Husserl qui reproche à Descartes d'avoir fait du cogito un axiome duquel seront déduits les substances pensantes, étendues et Dieu. Ce n'est pas suffisant de faire du cogito un axiome, il est pour Husserl le fondement de tous les axiomes

 

 

Descartes « réifie » le cogito :

  1. En faire un axiome apodictique, c'est en faire une « chose du monde », c'est l'inscrire dans une attitude naturelle qui doit rester constamment en suspens chez Husserl.
  2. En faire une res cogitans : le moi pur n'est pas une chose puisqu'il ne se donne pas à lui-même comme les choses lui sont données.

 

Husserl :

Puisque le cogito est le fondement absolu, alors :

la phénoménologie est une science de la conscience : c'est la science des phénomènes : de ce qui apparaît à la conscience. Il faut donc revenir aux choses mêmes, la connaissance est connaissance des essences.

Pour atteindre les idées, il faut éliminer les éléments empiriques. La réduction eidétique (du grec eidos qui signifie idée ou essence) consiste donc à éliminer les éléments empiriques pour atteindre ces réalités ultimes que sont les essences

Husserl n'invente pas le mot phénoménologie (on le trouve par exemple chez Hegel), il lui donne une signification nouvelle. La phénoménologie se veut une " science rigoureuse ". Elle est la science des phénomènes c'est à dire de ce qui apparaît dans l'expérience. Il faut décrire la façon dont les choses se donnent à la conscience, la façon dont elles apparaissent.

 

BAC

Date de dernière mise à jour : 29/04/2021

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