Beckett, ô les beaux jours, début acte II

 

 

Oh les beaux jours ! De Samuel Beckett, début de l'Acte II : de « Scène comme au premier acte. "Willie invisible... » à « ...Mon Willie ! (Yeux à droite. Appelant.) Willie ! (Un temps. Plus fort.) Willie ! »

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Lecture du passage :

 

Willie invisible.
Winnie enterrée jusqu'au cou, sa toque sur la tête, les yeux fermés. La tête, qu'elle ne peut plus tourner,
ni lever, ni baisser, reste rigoureusement immobile et de face pendant toute la durée de l'acte. Seuls les
yeux sont mobiles.
Sac et ombrelle à la même place qu'au début du premier acte. Revolver bien en évidence à la droite de
la tête.
Un temps long.
Sonnerie perçante. Elle ouvre les yeux aussitôt. La sonnerie s'arrête. Elle regarde devant elle. Un temps
long.
WINNIE. — Salut, sainte lumière. (Un temps. Elle ferme les yeux. Sonnerie perçante. Elle ouvre les yeux
aussitôt. La sonnerie s'arrête. Elle regarde devant elle. Sourire. Un temps. Fin du sourire. Un temps.)
Quelqu'un me regarde encore. (Un temps.) Se soucie de moi encore. (Un temps.) Ça que je trouve si
merveilleux. (Un temps.) Des yeux sur mes yeux. (Un temps.) Quel est ce vers inoubliable ? (Un temps.
Yeux à droite.) Willie. (Un temps. Plus fort.) Willie. (Un temps. Yeux de face.) Peut-on parler encore de
temps ? (Un temps.) Dire que ça fait un bout de temps, Willie, que je ne te vois plus. (Un temps.) Ne
t'entends plus. (Un temps.) Peut-on ? (Un temps.) On le fait. (Sourire.) Le vieux style ! (Fin du sourire.) Il y a
si peu dont on puisse parler. (Un temps.) On parle de tout. (Un temps.) De tout ce dont on peut. (Un temps.)
Je pensais autrefois... (Un temps.) ... je dis, je pensais autrefois que j'apprendrais à parler toute seule. (Un
temps.) Je veux dire à moi-même le désert. (Sourire.) Mais non. (Sourire plus large.) Non non. (Fin du
sourire.) Donc tu es là. (Un temps.) Oh tu dois être mort, oui, sans doute, comme les autres, tu as dû mourir,
ou partir, en m'abandonnant, comme les autres, ça ne fait rien, tu es là. (Un temps. Yeux à gauche.) Le sac
aussi est là, le même que toujours, je le vois. (Yeux à droite. Plus fort.) Le sac est là, Willie, pas une ride,
celui que tu me donnas ce jour-là... pour faire mon marché. (Un temps. Yeux de face.) Ce jour-là. (Un
temps.) Quel jour-là ? (Un temps.) Je priais autrefois. (Un temps.) Je dis, je priais autrefois. (Un temps.) Oui,
j'avoue. (Sourire.) Plus maintenant. (Sourire plus large.) Non non. (Fin du sourire. Un temps.) Autrefois...
maintenant... comme c'est dur, pour l'esprit. (Un temps.) Avoir été toujours celle que je suis — et être si
différente de celle que j'étais. (Un temps.) Je suis l'une, je dis l'une, puis l'autre. (Un temps.) Tantôt l'une,
tantôt l'autre. (Un temps.) Il y a si peu qu'on puisse dire. (Un temps.) On dit tout. (Un temps.) Tout ce qu'on
peut. (Un temps.) Et pas un mot de vrai nulle part. (Un temps.) Mes bras. (Un temps.) Mes seins. (Un
temps.) Quels bras ? (Un temps.) Quels seins ? (Un temps.) Willie. (Un temps.) Quel Willie ? (Affirmative
avec véhémence.) Mon Willie ! (Yeux à droite. Appelant.) Willie ! (Un temps. Plus fort.) Willie ! [...]

Plan pour un commentaire :

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Problématique : De quelle manière cette scène opère-t-elle une remise en question du langage ?



I. Par la tension entre didascalies et paroles :

II. Par la confusion du discours :

III.Par le brouillage de la situation de communication :

 

 

Beckett, Oh les beaux jours , début acte II, les questions pour réussir l'oral

  • Par prepabac
  •  Le 11/09/2012
  •  Dans Les oraux de français
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Date de dernière mise à jour : 28/04/2021

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