Pour être humain, faut-il nier son animalité? Dissertation en ligne, ressources du forum

 

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  • Pour être humain, faut-il nier son animalité?
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 L'histoire d'un enfant sauvage  


        Reprenons à partir d'une sentence donnée dans le chapitre précédent: on naît humain, mais on devient homme. Si l'homme restait à l'état de nature, il serait pour ainsi dire incomplet, il lui manquerait ce qui fait un homme en propre. 

        L'enfant humain naît avec une certaine somme de possibilités. Mais encore faut-il que ces possibilités ne restent précisément pas à l'état de possible. Naître avec les traits caractéristiques de son espèce (homo sapiens) ne suffit pas. L'homme naît avec une somme de caractéristiques qui le distinguent parmi d'autres espèces, mais il lui reste quelque chose à construire, il lui reste une tâche pour être proprement humain. 

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L'Animal que donc je suis est le dernier livre publié par Derrida à titre posthume.


Ce livre a été édité par Marie Louise Mallet à partir de textes et d’enregistrements de conférences données à Cerisy.

Le livre est séparé en quatre chapitres : son premier chapitre, «L'animal que donc je suis», qui donne son titre à l'ensemble (et qui fait entendre tant le verbe être que le verbe suivre), est connu : il est paru dans le recueil des actes du colloque de Cerisy, L'Animal autobiographique1. Le troisième, «Et si l'animal répondait ?», a été insérée dans le Cahier de l'Herne consacré au philosophe2. Le deuxième et le quatrième chapitre (la transcription de l'enregistrement sur Heidegger), sans titres, sont inédits3.

Le thème du livre est le statut de l’animal dans la philosophie moderne et contemporaine. Derrida y examine successivement les œuvres de Descartes, Kant, Levinas, Lacan et Heidegger.

L'analyse

L'« animalité » est pour le philosophe une question délicate et centrale de la déconstruction et de son œuvre4, ne serait-ce parce qu'elle met en jeu l'hypothétique « propre de l'homme4 » construit par la métaphysique et la théologie occidentales au cours des derniers siècles ; le terme « animal », au singulier, est rejeté par Derrida dans sa généralité, – parce qu'il est une « simplification conceptuelle » vue comme un premier geste de « répression violente » à l'égard des animaux de la part des hommes, et qui consiste à faire une césure totale entre l'humanité et l'animalité, et un regroupement tout aussi injustifié entre des animaux qui demeurent des vivants radicalements différents les uns des autres, d'une espèce à une autre4 :



« Chaque fois que « on » dit « L'Animal », chaque fois que le philosophe, ou n'importe qui, dit au singulier et sans plus « L'Animal », en prétendant désigner ainsi tout vivant qui ne serait pas l'homme (...), eh bien, chaque fois, le sujet de cette phrase, ce « on », ce « je » dit une bêtise. Il avoue sans avouer, il déclare, comme un mal se déclare à travers un symptôme, il donne à diagnostiquer un « je dis une bêtise ». Et ce « je dis une bêtise » devrait confirmer non seulement l'animalité qu'il dénie mais sa participation engagée, continuée, organisée à une véritable guerre des espèces. »

— L'animal que donc je suis, Jacques Derrida. p.54

L'animal que donc je suis est d'ailleurs le dernier ouvrage de Jacques Derrida, publié à titre posthume et édité par Marie Louise Mallet à partir de textes, d’enregistrements de conférences. Il y conduit une critique de la pensée de Descartes, de Kant, Lévinas, Lacan et Heidegger, et y rappelle la question du philosophe anglais Jeremy Bentham, qu'il considère essentielle, au sujet des animaux : « peuvent-ils souffrir ? » (qui revient à dire, pour Derrida « Peuvent-ils ne pas pouvoir ? (...) Pouvoir souffrir n'est plus un pouvoir, c'est une possibilité sans pouvoir, une possibilité de l'impossible ») :
 

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Les enfants sauvages témoignent de ce que la personnalité humaine normale ne peut jamais se constituer, sauf si le milieu, par sa valeur éducative, offre à l’enfant en temps utile les rapports culturels opportuns à son développement. Ainsi, si l’homme " naturel " possède la raison, c’est toutefois une raison en quelque sorte endormie, qu’il ne sait ni exercer ni développer.  L’homme naturel n’a donc qu’à répondre à ses besoins physiques. Mais sa liberté apparente n’est que soumission à l’instinct, dépourvue, par conséquent, de choix et de responsabilité. Pour répondre à sa vocation humaine, l’homme ne peut aucunement se contenter de vivre dans un état quasiment animal. L’homme naturel, s’il existe vraiment, se rapproche donc de la bête


Le problème de la "Nature humaine" 

L'expression "nature humaine" ne désigne pas l'homme à l'"état naturel" ou l'aspect "naturel" de l'homme au sens physique et biologique, en l'occurrence le corps humain et d'éventuelles survivances animales. Au sens philosophique, la nature humaine équivaut à l'essence de l'homme, ce qui définit essentiellement un homme, ce qui ne peut lui être retiré sans qu'il perde immédiatement son humanité. On voit bien que cette caractéristique ne correspond pas à la part physique ou animale de l'homme. Il s'agit plutôt, paradoxalement, de ce qui ne trouve nulle part ailleurs dans la nature : l'intelligence ou la raison. 


Aristote (A) – "L'homme est un animal rationnel".

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 Comment faut-il comprendre l’expression : « la nature de l’homme est de ne pas avoir de nature ? »

Introduction :

« c’est dans la nature de l’homme », « c’est dans ma nature », « les hommes sont méchants

par nature » : ces expressions témoignent qu’on a souvent tendance à enfermer l’homme dans

une « nature » toute faite ; or ne peut-on pas paradoxalement définir la nature humaine par

l’absence de nature ? La nature de l’homme (c'est-à-dire son essence, sa définition, son

concept) serait de ne pas avoir de nature ; comment faut-il comprendre ce paradoxe ? Cette

négation de la nature en l’homme (ou de l’homme) n’est-elle pas la condition positive de sa

liberté, la marque d’une transcendance qui fait de l’homme un être à part dans la nature, un

être qui se distingue radicalement des animaux ? La condition de l’homme n’est-elle pas

d’être autre chose qu’un être naturel ? Pourtant ne doit-on pas reconnaître que l’homme fait

aussi partie de la nature et qu’il a une nature ? 

I) Est-ce qu’on ne peut pas définir l’homme par cette capacité à s’arracher à ce qui est

naturel en lui : ses instincts, son animalité ?

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Date de dernière mise à jour : 01/05/2021

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