V; Hugo, Clair de lune Les Orientales, commentaire

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  • Clair de lune (Victor HUGO, recueil Les Orientales, 1829).


    La lune était sereine et jouait sur les flots.
  • - La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise,
  • La sultane regarde, et la mer qui se brise,
  • Là-bas, d'un flot d'argent brode les noirs îlots.

 

  • De ses doigts en vibrant s'échappe la guitare.
  •  Elle écoute... Un bruit sourd frappe les sourds échos.
  • Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos,
  • Battant l'archipel grec de sa rame tartare ?

 

  • Sont-ce des cormorans qui plongent tour à tour,
  • Et coupent l'eau, qui roule en perles sur leur aile ?
  • Est-ce un djinn qui là-haut siffle d'une voix grêle,
  •  Et jette dans la mer les créneaux de la tour ?

 

  • Qui trouble ainsi les flots près du sérail des femmes ?
  • - Ni le noir cormoran, sur la vague bercé,
  •  Ni les pierres du mur, ni le bruit cadencé
    Du lourd vaisseau, rampant sur l'onde avec des rames.

 

  • Ce sont des sacs pesants, d'où partent des sanglots.
  • On verrait, en sondant la mer qui les promène,
  •  Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine..
  • . - La lune était sereine et jouait sur les flots.

 

 

Commentaire :

 

La première moitié du XIXème siècle est marquée par le romantisme qui précède le réalisme en tant que mouvement littéraire dominant. Il se caractérise par l’expression des sentiments et du « moi » ainsi que pas l’amour de la nature et de l’exotisme. Victor Hugo, né en 1802 et mort en 1885, est généralement considéré comme le plus grand auteur romantique en poésie avec son fameux recueil Les Orientales (1829), inspiré par ses longs séjours en Orient. « Clair de Lune » est tiré de ce recueil, il conte une nuit tranquille soudainement dérangé par u bruit inhabituel. Il est composé de cinq quatrains, chaque quatrain est composé d’alexandrins et les rimes sont embrassées. Dans un premier temps on relèvera l’importance de la nature, puis on analysera la projection du lyrisme sur cette nature.

Tout d’abord, la nature est omniprésente dans ce texte comme le montre l’abondant champ lexical la décrivant. En effet, on trouve par exemple, « lune » (v.1), « flots » (v.1) ; « brise » (v.2) ou encore « eaux » (v.7) et « cormorans » (v.9). De même, cette nature est décrite avec des adjectifs mélioratifs nombreux, associant à l’idée de la nature, un calme profond et un sentiment de bien-être. Cela est prouvé au vers 1, la lune est décrite comme « sereine », le flot « brode » (v.4) et la brise peut « enfin » entrer par la fenêtre. Cela montre que la nature est importante dans ce texte, en effet même le titre du poème y fait référence : « le clair de lune ».
De surcroît, la nature est décrite à travers le regard et les sens de la « sultane » (v.3). On trouve ainsi de nombreuses références à la vue telle que « regarde » (v.3) ou « verrait » (v.1Cool ainsi que de nombreuses couleurs : « argent » et « noirs » (v.4) et encore « noir » (v.14). L’ouïe est également sollicitée dans le texte car on trouve par exemple « vibrant » (v.5), « bruit sourd » (v.6) ou encore des verbes comme « écoute » (v.6) et « siffle » (v.11). Ces sens sont d’autant plus importants qu’ils montrent la perception du poète, ainsi on voit la nature comme la « sultane » regardant et comme la voit l’auteur écrivant le poème.


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Date de dernière mise à jour : 27/07/2021

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