Ressources pour la classe terminale préparatoire au baccalauréat professionnel Français. Objet d'étude, identité et diversité

 

 

 

Ressources pour la classe terminale préparatoire au baccalauréat professionnel Français

Identité et diversité

OBJET D’ETUDE : IDENTITE - DIVERSITE

1. PERSPECTIVES

Longtemps laissée aux sciences humaines, la question du rapport entre l’identité et la diversité est

explorée désormais par les écrivains contemporains dans une approche renouvelée de l’écriture.

L’objet d’étude met en tension deux notions, l’identité et la diversité, qu’il invite à interroger à partir de

la lecture d’oeuvres du XXe siècle. Il ne s’agit ni de décliner un thème, ni de donner des réponses

toutes faites à des questions de cours, mais de permettre aux élèves, à partir de l’étude d’oeuvres

littéraires et/ou iconographiques et cinématographiques, de réfléchir aux codes, aux valeurs, aux

esthétiques, aux sensibilités individuelles et collectives, d’ici ou d’ailleurs, de les confronter et de se

forger un point de vue personnel. Cet objet d’étude pose la question du rapport à autrui, du singulier et

de l’universel. Il doit permettre aux lycéens d’envisager leur propre construction culturelle, dans sa

singularité mais aussi dans sa relation au monde.

2. QUESTIONS

En quoi l'autre est-il semblable ou différent ?

Cette première interrogation pose, dans toute sa complexité, la question du regard que l'on porte sur

l'autre et donc de son rapport à l'autre. La lecture d'oeuvres littéraires, artistiques, doit permettre de

réfléchir à la tension qui s'exprime à travers les deux adjectifs qui semblent d'un premier abord

limpides : « semblable et différent ». La question « En quoi » n’implique pas d’élaborer une réponse

binaire ou simplifiée, mais, tout au contraire, d’analyser ce que les écrivains ont pensé de leurs

expériences quand ils ont été confrontés à l’autre, à se pencher avec eux sur d'autres univers et

d'autres cultures que la sienne. Rencontrer l'autre et se frotter à la diversité des regards, c'est

relativiser son propre point de vue, c'est redéfinir sa propre conception du monde et raisonner sur les

valeurs qui la fondent. On est ici dans le champ de la réflexion personnelle et du jugement. Découvrir

le regard que d'autres portent sur nous ouvre de nouveaux horizons et offre l’occasion d'enrichir sa

réflexion en la complexifiant.

Comment transmettre son histoire, son passé, sa culture ?

La transmission est au coeur de cette interrogation : nombreux sont les écrivains qui ont entrepris une

quête identitaire, qui se sont interrogés sur leurs racines, pour comprendre leur histoire et mettre au

jour leur propre parcours. Ils posent par leurs écrits non seulement la question de la construction

d'une identité et de son appropriation, mais également celle de la recherche d’une écriture permettant

de se trouver. En effet comment dire, raconter son expérience personnelle ? Comment retrouver une

cohérence, sans préjugés, dans son histoire ? Comment rendre compte de sa culture à travers une

fiction ? On est ici dans le champ des écrits, de la littérature et de la lecture. Ces écrits prennent des

formes variées, proposent de nouvelles formes littéraires et réinvestissent souvent la question du

langage. Ils interrogent, à partir d'une expérience personnelle, les questions collectives, ils offrent

l'occasion de réfléchir à sa génération et de la confronter à celle qui a précédé.

Doit-on renoncer aux spécificités de sa culture pour s'intégrer dans la société ?

Cette interrogation pose la question de la société et des rapports que l'individu entretient avec elle à

travers la culture. Elle invite à réfléchir à la place de l'héritage culturel dans sa propre construction

identitaire, à confronter sa culture à celle de la société dans laquelle on vit. Il n'est pas tant question ici

de l'intégration que de la tension qui s'instaure dans la vie de chacun entre les valeurs individuelles et

les valeurs collectives.

L'exil, le déracinement, le déchirement entre deux mondes et/ou deux cultures, sont des

problématiques récurrentes de la littérature. Les écrivains du vingtième siècle ont eux aussi témoigné

de leur désarroi voire de leur douleur à devoir renoncer à leurs attaches, à leurs racines.

3. LA PERIODE ET LES CHAMPS LITTERAIRES

Les programmes proposent des champs littéraires qui ont été choisis pour permettre d’aborder la

question de l’identité et de la diversité à travers des oeuvres relevant de genres variés : récits de

voyage, récits de filiation et récits de vie, littérature en rapport avec la colonisation et la décolonisation.

Ces champs peuvent être abordés sous l’angle de la poésie, du théâtre, de l’essai, du récit ou du

roman.

Si les champs littéraires prescrits sont avant tout contemporains, il sera cependant intéressant de

proposer l’étude de groupements de textes, d’oeuvres iconographiques et filmiques, d’aujourd’hui ou

d’hier, de façon à créer des échos. Les élèves pourront ainsi réfléchir aux écarts, aux constances et

aux évolutions des questions posées et des réponses apportées.

Littérature en rapport avec la colonisation et la décolonisation. La France a depuis longtemps été

un pays de colonisation et d'immigration. Les écrivains, les cinéastes ont témoigné des difficultés

et/ou des découvertes engendrées par cet état de fait. Leurs écrits témoignent d’une histoire souvent

douloureuse, conflictuelle, mais aussi de la richesse d'un patrimoine longtemps ignoré et dévalorisé.

On y retrouve les figures de l’esclavage, de l’exil, de la migration, du métissage, de la vie entre deux

mondes, réels ou fantasmés. Souvent au croisement de plusieurs cultures, de plusieurs histoires, les

écrivains de ce champ littéraire ont dû explorer la question de l’identité, parfois même la revendiquer

lorsqu’elle avait été niée ou abandonnée. Ils proposent des regards individuels ou collectifs qui tentent

de redéfinir la place de l’individu dans la diversité. Ils proposent des univers imaginaires sociaux et

linguistiques qui leur sont propres. Ils revendiquent le droit de chacun d’être « autre » au milieu

d’autres hommes, d’être dans une communauté d’hommes riche de sa diversité acceptée.

Récits de filiation. Il s’agit, dans les écritures de soi, d’une forme nouvelle dans laquelle le sujet

enquête, questionne son histoire, pour comprendre ce dont il a hérité, ce que sa singularité doit à son

passé. Il ne s’agit pas de simples témoignages mais d’oeuvres littéraires, autobiographiques ou

fictives, qui explorent un héritage dont le sujet est le produit.

Souvent présentés comme des quêtes, ces récits se fondent sur l’hypothèse que la mémoire

individuelle peut aussi être la mémoire des espérances et des angoisses de ceux qui les ont

précédés, « la mémoire des autres avant soi ». Ils disent une quête qui concerne tous les individus

d’une génération s’interrogeant sur elle-même, sur ses racines, sur son héritage et sa transmission.

Ces récits s’inscrivent dans un projet d’écriture singulier mais reflètent des interrogations propres à

notre époque. C’est pourquoi il est important de les contextualiser, d’en étudier les enjeux et les

visées.

Récits de voyage. Les récits de voyage sont aujourd’hui considérés comme relevant d’un genre

littéraire à part entière même s’ils recouvrent des écrits fort divers. S’ils rapportent un parcours dans

l’espace, quel qu’il soit, ces récits rendent compte également d’un itinéraire, personnel et singulier, et

dévoilent une subjectivité témoignant de ce qu’elle découvre. Voyager, c’est être confronté à des

expériences (parfois éprouvantes), aux autres et à soi-même, perdre ses repères pour en déchiffrer

d’autres : c’est l’expression d’un moi mis à l’épreuve de l’autre. Ces récits posent la question du

regard sur l’autre et du regard que l’autre porte sur nous. C’est la diversité de ces regards qui permet

de prendre en compte la différence sans réduire les individus à celle-ci.

Souvent signes de rupture, et parfois même de fuite ou d’exil, ces récits révèlent une recherche d’un

renouvellement de soi, la quête d’un ailleurs bien souvent idéalisé. Loin d’être le compte-rendu d’un

périple touristique, le récit de voyage devient récit d’une véritable aventure humaine.

On peut donc s’interroger sur le goût des voyages, sur l’intérêt de ces voyages, sur l’attrait de l’ailleurs

et de l’aventure et sur ses répercussions sur le voyageur quant à sa vision du monde, de l'autre et de

lui-même.

ACTIVITES DE LECTURE

Au choix :

- Comprendre comment une oeuvre met en tension les expériences individuelles et les questions

collectives.

- Étudier le parcours d’un personnage par rapport à d’autres personnages ou à d’autres univers

culturels : son rapport à son identité, à son passé, à son histoire familiale, à sa culture.

- Confronter des points de vue différents sur un pays, une époque, un événement historique.

- Dégager et confronter les différentes idées exprimées à propos de l'identité et de la diversité des

cultures dans un débat radiophonique ou télévisuel.

- Rechercher l'influence de l'art dit "nègre" dans des écrits poétiques, des tableaux de peinture.

- Analyser comment et pourquoi un voyage a transformé celui qui l'a accompli.

- Analyser les moyens littéraires choisis par un auteur de récit de voyage pour rendre compte de

l'interaction entre ses pensées, sa culture personnelle et celles des gens qu'il a rencontrés.

- Analyser les modalités et les enjeux de la présentation de l’autre dans un écrit, un film, un

documentaire.

ACTIVITES D’ECRITURE

Les activités proposées ci-dessous ont pu déjà être proposées aux élèves en classe de cinquième (à

propos des grandes découvertes), de quatrième ou de troisième (à propos de l’autobiographie). Il

importe donc de fixer un niveau d’exigence correspondant à des élèves de Terminale, qui ont travaillé

en classe de seconde l’objet d’étude « Des goûts et des couleurs, discutons-en », qui ont travaillé des

formes de l’argumentation, en particulier le plaidoyer, en première, et s’initient en terminale à l’écriture

délibérative.

Au choix :

- Rédiger un passage de récit de voyage qui témoigne d'une rencontre, des heurts et des

interrogations, voire des fascinations de l’observateur.

- Rédiger un texte qui adopte le point de vue de l’individu observé (décrit ou photographié) par un

voyageur qui le découvre pour aboutir à une confrontation interculturelle.

- Exprimer à l’écrit son ressenti face à des oeuvres venues d'autres civilisations, d'autres cultures, en

intégrant dans la production écrite d’autres réceptions de l’oeuvre (critique d’art, phénomène de mode,

réécriture…).

 

Bac

Date de dernière mise à jour : 27/07/2021

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