•Da Ponte, Don Giovani, livret accompagnant l'opéra de Mozart : Don juan face à la mort

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Les réécritures du XVIIe à nos jours. Don Juan face à la mort

 

 

OBJET D’ÉTUDE : LES RÉÉCRITURES DU XVIIe À NOS JOURS

Don Juan face à la mort

LC : Da Ponte, Don Giovani, livret accompagnant l’opéra de Mozart(1787).

 

DON GIOVANNI - Je ne comprends rien du tout. LEPORELLO- Ta ta ta ta ! DON GIOVANNI - Tu es fou en vérité. (On entend frapper à la porte.) LEPORELLO - Ah, écoutez ! DON GIOVANNI - Quelqu'un frappe ! Ouvre ! LEPORELLO - J'ai peur ! DON GIOVANNI - Ouvre, te dis-je ! LEPORELLO - Ah ! DON GIOVANNI - Ouvre ! LEPORELLO - Ah ! DON GIOVANNI - Il est fou ! Pour en avoir le cœur net j'irai moi-même ouvrir.

LEPORELLO - Je ne veux plus voir l'ami, tout doucement je vais me cacher. (La statue entre. Leporello se cache sous la table.) LA STATUE - Don Giovanni, à souper avec toi tu m'as invité et je suis venu ! DON GIOVANNI - Jamais je ne l'aurais cru ; mais je ferai ce que je pourrai. Leporello, un autre couvert fais que l'on apporte bien vite ! LEPORELLO - Ah, patron ! Nous sommes tous morts. DON GIOVANNI - Va, te dis-je ! LA STATUE - Arrête-toi ! Il ne se repaît de nourriture terrestre celui qui se repaît de nourriture céleste ! D'autres soucis plus graves que ceux-là, un autre désir ici même m'a guidé ! LEPORELLO - Il me semble avoir la fièvre tierce, et je ne puis empêcher mes membres de trembler.

DON GIOVANNI - Parle donc ! Que demandes-tu ? Que veux-tu ?

LA STATUE - Je parle, écoute ! Je n'ai plus le temps ! DON GIOVANNI - Parle, parle, je reste là et t'écoute. LEPORELLO - Et je ne puis empêcher mes membres de trembler, etc. LA STATUE - Tu m'as invité à souper, or tu sais quel est ton devoir, réponds-moi : viendras-tu souper avec moi ? LEPORELLO - Fi donc ! C'est qu'il n'a pas le temps, excusez. DON GIOVANNI - À tort de lâcheté accusé jamais ne serai. LA STATUE - Décide-toi ! DON GIOVANNI - J'ai déjà décidé. LA STATUE - Tu viendras ? LEPORELLO - Dites que non !

DON GIOVANNI - Un cœur vaillant bat en ce sein. Je n'ai pas peur : je viendrai ! LA STATUE - Donne-moi la main en gage ! DON GIOVANNI - La voici ! (Il lui donne la main.) Hélas ! LA STATUE - Qu'as-tu ? DON GIOVANNI - Comme celle-ci est glacée ! LA STATUE - Repens-toi, change de vie, c'est l'instant suprême ! DON GIOVANNI (Il veut se dégager.) - Non, non, je ne me repens pas, va-t-en loin de moi !

LA STATUE - Repens-toi, scélérat ! DON GIOVANNI - Non, vieil orgueilleux ! LA STATUE - Repens-toi !

DON GIOVANNI - Non ! LA STATUE - Si ! DON GIOVANNI - Non ! LA STATUE - Si ! DON GIOVANNI - Non ! LEPORELLO - Si ! si ! DON GIOVANNI – Non ! Non ! LA STATUE - Ah ! Il n'est plus temps ! (La statue disparaît. De tous côtés surgissent des flammes et la terre commence à trembler sous les pieds de Don Giovanni.) DON GIOVANNI - De quelle agitation étrange je sens mon esprit assailli ! D'où sortent ces tourbillons de feu pleins d'horreur ?

CHŒUR DE DÉMONS - Ceci en regard de tes fautes est peu ! Viens, il y a mal pire !

DON GIOVANNI - Qui me déchire l'âme ? Qui ébranle mes entrailles ? Quel supplice, hélas, quelle rage ! Quel enfer, quelle terreur !

LEPORELLO - Quelle face désespérée ! Quels gestes de damné ! Quels cris, quelles lamentations ! Comme cela me terrifie ! CHŒUR - Ceci en regard de tes fautes est peu. DON GIOVANNI - Qui me déchire l'âme. LEPORELLO - Quelle face désespérée.

DON GIOVANNI, puis LEPORELLO - Ah ! (Les flammes enveloppent Don Giovanni. Après sa disparition, tout rentre dans l'ordre et les autres personnages entrent.)

 

 

 

 

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