Mme de Merteuil, une femme hors du commun dans les Liaisons dangereuses ?

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             CONSIGNES DE CORRECTION

LITTÉRATURE SERIE L

 

       Elaborées par la commission d’entente de l’Académie d’Aix-Marseille

 

 

Bac de littérature 2009

 

Question 2:

 

En quoi le roman de Laclos, Les Liaisons dangereuses, et son adaptation cinématographique présentent-ils Madame de Merteuil comme une femme hors du commun ?

 

 

1. Remarques générales valables pour tous sujets :

Il serait souhaitable que chaque correcteur utilise l'ensemble de la fourchette de notation, de manière à bien marquer les différences:

 

- Ne pas hésiter à mettre de très bonnes notes (18, 19...) à des devoirs solides. Tout travail écrit d'un élève de 17-19 ans comporte des maladresses et des insuffisances. On ne peut exiger la réalisation parfaite, celle qui rejoindrait les capacités du professeur correcteur. Il faut se souvenir que dans les autres disciplines les notes excellentes existent.

 

- Un devoir ne peut valoir de notes très basses (02, 03, 04...) que lorsque les réponses ne sont pas du tout pertinentes, que l'expression reste très défectueuse, et que les connaissances ne sont pas mises en oeuvre. Ces notes doivent rester exceptionnelles et être justifiées par des appréciations précises, détaillées, incontestables.

 

- Une orthographe incorrecte sera sanctionnée avec discernement, dans la limite de 2 points sur l'ensemble de la copie. On retiendra jusqu'à 4 points si la copie manifeste également une syntaxe et un lexique défaillants au point d'altérer la clarté de l'expression. En ce cas, cette pénalisation devra être mentionnée explicitement dans l'appréciation globale.

 

-On attend du candidat une réflexion perspicace et cohérente sur la question posée plutôt qu'une réponse exhaustive, qui est de toute manière impossible dans le temps imparti.

 

2. Rappel des 5 critères d'évaluation mentionnés dans le B.O. n° 27 du 04 juillet 2002

- La connaissance des oeuvres et des objets d'étude au programme

- L'aptitude à prendre en compte des problématiques

- La clarté, la pertinence et la cohérence des propos

- La mise en œuvre de savoirs littéraires et culturels

- La justesse et la correction de l'expression.

 

3. L'analyse de ces 5 critères appelle les observations suivantes :

 

a) La réponse doit faire apparaître une idée directrice et témoigner d'une connaissance précise de l'oeuvre.

b) Il ne s'agit pas, pour chacune des questions, d'une mini-dissertation.

 

On souhaite une entrée en matière brève et efficace, et non une introduction académique. On attend un développement organisé selon une progression claire, et non obligatoirement un développement en trois étapes. De même, si une clôture explicite du développement est attendue, il n'est pas indispensable qu'elle prenne la forme d'une conclusion canonique. Par ailleurs la nature même de certaines questions posées autorise l'emploi de la première personne du singulier.

 

La réponse à la question de type 1 témoigne de la capacité du candidat à examiner l'oeuvre à partir d'un aspect particulier : on attend donc que le candidat soit capable de rappeler, de situer et de mettre, en relation des éléments précis de l'oeuvre afin de justifier sa réponse. Par conséquent la nature et la forme de la réponse ne sont pas prédéterminées : par exemple. le résumé ou le récit d'épisodes est parfaitement légitime dès lors qu'il débouche sur une analyse ou une réflexion et à condition qu'il se limite au strict nécessaire.

 

Les critères d'appréciation porteront surtout sur le repérage des éléments de l'ouvre (leur exactitude, leur situation, etc.) et la façon dont ils sont mis en relation avec l'ensemble de ]'oeuvre (y compris pour la question 1) et avec l'objet d'étude pour la question 2.

 

c) On attend des références précises aux œuvres, sans qu'elles prennent nécessairement la forme de citations. Dans le cas de citations pertinentes, on valorisera les copies. On sanctionnera des inexactitudes répétées qui révèlent une connaissance insuffisante de l'ouvre les contresens caractérisés seront sanctionnés plus lourdement. Les copies qui, au-delà de la connaissance précise de l'ouvre, témoignent d'une réelle culture seront valorisées, à condition toutefois que ce savoir soit utilisé avec pertinence par rapport à la question posée.

                         

                                            SUJET 1: LACLOS

 

 

Question 2:

En quoi le roman de Laclos, Les Liaisons dangereuses, et son adaptation cinématographique présentent-ils Madame de Merteuil comme une femme hors du commun ?

Ce que l'on attend

(sans exiger l'exhaustivité)

  Madame de Merteuil, un esprit hors du commun

Intelligence supérieure de la Marquise qui s'est formée elle-même suivant la démarche propre à la philosophie des Lumières, et à partir de lectures et de l'observation attentive de la société.

Volonté nette de se démarquer des autres femmes. On attend alors des références à la lettre LXXXL

 

  Madame de Merteuil, une femme indépendante

- Place particulière qu'occupe la Marquise dans la société. Elle a fait le choix de la liberté en refusant de se remarier.

- Du côté des libertins, elle refuse toute autorité et se pose en rivale des hommes. Elle ne renoue pas avec Valmont, alors que ce dernier a rempli le contrat qu'elle lui avait imposé.

  Madame de Merteuil, une libertine cachée

- Une intelligence au service du libertinage : mise en évidence de l'aspect machiavélique de la Marquise. mue tout entière par le désir de vengeance et la volonté de dominer les autres. Dans le film, utilisation des jumelles.

- Elle agit à distance, souvent cachée (dans le roman, ses lettres influencent l'action chez Mme de Rosemonde , dans le film, omniprésence du maquillage, insistance sur la pièce dérobée...). Elle y apparaît comme une reine d'hypocrisie (jeux de physionomie de Glenn Close).

- Alors qu'elle écrit peu de lettres, elle est au centre des échanges épistolaires et provoque l'enchaînement des événements.

Madame de Merteuil, un monstre de froideur?

- La Marquise, qui s'est « faite elle-même » souffre d'un orgueil démesuré (les miroirs dans le film disent bien son narcissisme), qui la perdra.

- Manifestations de sa cruauté : perversion de Cécile et mise à mort de la Présidente -, épisode Prévan. Dans le filin, Merteuil affirme que son mot préféré est le mot « cruauté ».

- Immoralisme du personnage. Dans le film, Merteuil est très souvent filmée dans une lumière qui durcit encore ses traits, surtout dans les moments décisifs (disparition de l'arrière-plan).

Ce que l'on valorise:

- Les copies qui cerneront bien la complexité du caractère de la Marquise et qui feront précisément référence à la lettre LXXXI et à la scène afférente du film de Frears. Pour son siècle, Merteuil vit de manière marginale par rapport à son sexe (Merteuil se comporte comme un homme). Merteuil est hors du commun parce qu'elle outrepasse sa condition féminine et montre son intelligence.

- Elle pervertit la raison à son propre bénéfice.

- Les copies qui évoqueront précisément la notion d'hybris, de démesure (Mme Merteuil se prenant pour un démiurge).

- Les copies posant la question suivante: « Qui est le plus "monstrueux": la société (qui étouffe l'être naturel, fait prévaloir les apparences) ou Madame de Merteuil? »

- Les copies mettant en valeur le caractère atypique du physique de l'actrice Glenn Close.

Ce que l'on pénalise:

Les copies qui portent un jugement moral expéditif sur le personnage sans en montrer tout le relief et la complexité.

 Source

                                     

 

 

 
   
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